Retour sur les Journées Abes 2013

p. 24-25

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Texte

Le Bulletin des bibliothèques de France1 ayant déjà consacré deux articles aux Journées Abes 2013, nous nous limiterons ici à une radiographie subjective à partir de quelques éléments quantitatifs et qualitatifs puisés à la source du formulaire d’inscription, des échanges de tweets et des résultats de l’enquête de satisfaction2.

Mais qui étiez-vous ?

Avec un taux de participation record de 508 inscrits, ces Journées 2013 se trouvaient de fait, selon l’expression favorite de Raymond Bérard, « à la croisée des chemins ». Si la participation des correspondants du réseau Sudoc ainsi que celle des personnels de direction est restée stable, on relève, en 2013, un plus grand nombre de correspondants des réseaux thèses, preuve que ce nouveau dispositif de valorisation a trouvé son écho dans les établissements. À noter aussi, la participation importante des administrateurs de SIGB et des responsables de documentation électronique.

Chronique d’un départ annoncé

Outre la standing ovation qui lui a été accordée à la fin du congrès, l’intervention de Raymond Bérard a rencontré un très fort taux de satisfaction (93 %). En forme de bilan, le nouveau directeur de l’Inist-CNRS a mis en valeur le faisceau d’activités que l’Abes a développé durant ces 7 années, en renforçant ainsi leur cohérence, sans occulter les difficultés et écueils rencontrés. Il a particulièrement remercié pour leur confiance la MISTRD, notamment son nouveau directeur, Alain Colas, et Michel Marian dont le soutien a permis de mettre en œuvre les éléments phares du dispositif de valorisation des thèses et Jean-Pierre Finance, président du CA de l’Abes et indispensable relais auprès de la CPU, avec qui la collaboration mise en œuvre pour l’obtention de l’enveloppe Istex a été rappelée. Avec une certaine note de tristesse relayée par plusieurs participants, les commentaires de l’enquête montrent que le tournant majeur qu’a connu l’Abes sous sa direction est apparu clairement à l’auditoire.

Coups de chapeaux

Si les interventions de Marin Dacos et de Gildas Illien – jugées « rafraîchissantes et enthousiasmantes » – ont obtenu de bons taux de satisfaction, c’est la session « Les actualités de l’Abes » qui a remporté le meilleur suffrage avec 70 % de « très satisfaits ». Profitons d’ailleurs de cette tribune pour saluer le travail remarquable des coordinateurs, concepteurs et présentateurs de cette restitution collective, occasion pour les collègues de l’Abes de prendre le nécessaire recul sur l’ensemble des activités de l’année… et d’en faire mesurer l’amplitude à l’auditoire.

Les nouveautés de l’année ont été globalement appréciées, notamment le fait que les Journées soient filmées (94 %), la mise en place de parcours dédiés (88 %), la session de présentation de posters (78 %) et le principe d’une table ronde (70 %) ; le débat au sujet de la numérisation des œuvres du domaine public s’est avéré en revanche « plutôt décevant » pour 25 % des participants.

Dans la catégorie « logistique », les plus forts taux de satisfaction concernent « le circuit d’inscriptions » (82 %) et « l’accueil » (85 %), une appréciation encourageante pour les « chevilles ouvrières » des Journées qui œuvrent en coulisse afin d’en garantir une qualité optimale. La plus grande déception concerne le cocktail, surtout si l’on se réfère aux retours quasi unanimes des années précédentes. Une garantie : notre traiteur habituel sera de retour en 2014 !

Des attentes et des bémols

Au vu des 1073 tweets échangés au sujet des #jabes2013, les réseaux sociaux ont largement témoigné de l’intérêt des thématiques abordées, un intérêt relayé plus largement que d’habitude du fait de la retransmission en direct sur les ondes de CanalC2 (Université de Strasbourg).

Au cœur des préoccupations avec 49 mentions à ce sujet, le projet de SGB mutualisé interroge en ce qu’il profile à l’horizon des cinq prochaines années une transformation radicale des habitus métiers, en termes de catalogage partagé, de gestion de système d’information, de répartition des tâches, de normalisation, de valeur. À moindre échelle, la mise en place de l’outil Colodus engendre des préoccupations du même ordre, interrogeant le cœur des métiers et des savoir-faire. La question de la qualité des données est soulevée sans que l’automatisation des process ne rencontre de réelle adhésion. Malgré ces inquiétudes, la curiosité professionnelle et l’évidence d’une mutation profonde des collections, des rôles et des pratiques dans l’environnement numérique l’emportent globalement sur les réticences, comme en témoigne les commentaires très positifs à propos de l’intervention de Marin Dacos au sujet des infrastructures en place pour bâtir une « société de la connaissance » avec la participation des bibliothèques ou sur celle de Gildas Illien rappelant le rôle stratégique de données bibliographiques de qualité pour construire le Web sémantique… De même, les interventions autour des bases de connaissance et outils de découverte rencontrent un certain enthousiasme, ne serait-ce que du point de vue de la nécessaire pédagogie à leur sujet.

Dernier bémol : on peut constater à la lecture du verbatim de l’enquête une certaine déception de la part du « canal historique » du réseau Sudoc. Plutôt que d’en relever les aspects négatifs, considérons-les comme échos et illustrations des problématiques et inquiétudes qui agitent la profession en cette période de tournant numérique décisif. En tête du chapitre de la grogne : « pas assez de temps consacré aux problématiques purement catalographiques ». De plus, malgré des appréciations positives au sujet de l’intervention de Philippe Le Pape, « l’improbabilité fadoïsante de l’adoption de RDA », la disparition de certains projets présentés l’an dernier (« quid de la refonte du PEB ? »), le constat d’un « certain flou autour de la BSN » sont soulignés comme déstabilisants. La proposition (exprimée à plusieurs reprises) d’une réunion satellite en amont des Journées sur le même principe que celle qui réunit les responsables du Sudoc PS les lendemains des Journées a bien été entendue. Tout est à suivre donc…

1 Delhaye, Marlène, Revelin, Gaël, « Journées Abes 2013 », BBF, 2013, n° 4, p. 62-63 ; Maisonneuve, Marc, « Journées Abes 2013 », BBF, 2013, n° 4, p.

2 170 réponses à l’enquête de satisfaction représentant 98 établissements (soit 33 % des participants, un taux de réponses encore un peu décevant).

Notes

1 Delhaye, Marlène, Revelin, Gaël, « Journées Abes 2013 », BBF, 2013, n° 4, p. 62-63 ; Maisonneuve, Marc, « Journées Abes 2013 », BBF, 2013, n° 4, p. 63-64.

2 170 réponses à l’enquête de satisfaction représentant 98 établissements (soit 33 % des participants, un taux de réponses encore un peu décevant).

Citer cet article

Référence papier

Christine Fleury, « Retour sur les Journées Abes 2013 », Arabesques, 72 | 2013, 24-25.

Référence électronique

Christine Fleury, « Retour sur les Journées Abes 2013 », Arabesques [En ligne], 72 | 2013, mis en ligne le 07 janvier 2020, consulté le 29 mars 2024. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=1020

Auteur

Christine Fleury

Chargée de l’organisation des Journées Abes

fleury@abes.fr

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