ORCID, un identifiant international pour les chercheurs
Lancé en 2012 sous la forme d’une association à but non lucratif par des universités, des organismes de recherche et des éditeurs anglo-saxons, ORCID (Open Researcher and Contributor Identifier) est un système international d’attribution d’identifiants pour les chercheurs. Le chercheur est au centre du dispositif : il crée son ID ; il peut renseigner son compte ORCID avec diverses rubriques1 ; il décide s’il rend ces informations publiques.
Même si les pratiques divergent selon les disciplines, ORCID a connu un fort essor2 ces dernières années, notamment parce que des agences de financement ou des plateformes de soumission d’articles exigent de la part du chercheur la saisie d’un numéro ORCID lors du dépôt.
Un consortium français pour faire le poids face à ORCID
Le modèle économique d’ORCID repose sur la gratuité pour les chercheurs et, pour les organisations, sur la fourniture de services, comme par exemple l’accès à des API spécifiques. En France, des organismes de recherche (comme l’IFREMER, le CIRAD) ou des infrastructures d’édition (OpenEdition) étaient adhérents individuellement depuis quelques années. D’autres souhaitaient rejoindre le dispositif, si possible collectivement puisqu’une adhésion consortiale à ORCID permet non seulement de faire baisser les tarifs de chacun, mais aussi de peser sur la gouvernance d’ORCID. Cela a été effectif en 2019.
Conformément au Plan national pour la Science ouverte, et à la note d’orientation3 du CoSo, le consortium Couperin.org et l’Abes ont été mandatés par le MESRI pour piloter la naissance de ce consortium. La Communauté française ORCID France est née fin 2019 et comprend actuellement 36 membres4. La stratégie nationale concernant l’identification des chercheurs entre ainsi dans une phase opérationnelle.
Promouvoir l’adoption d’ORCID par les chercheurs
Le comité exécutif5, instance de gouvernance du consortium, a pour mission de concevoir collectivement des services basés sur ORCID en répondant à des cas d’usages précis. Au-delà de cette instance opérationnelle, le consortium est pensé comme un espace d’échanges entre les membres, notamment pour la production de documents de communication et de formation à destination des chercheurs.
À nouveau réseau, nouveaux correspondants
Avec l’aval du comité exécutif, l’Abes met à disposition son expérience pour animer le consortium ORCID France. Une nouvelle fonction émerge dans les établissements membres du consortium : le correspondant ORCID. En tant que référent identifié, il est chargé de contribuer au pilotage de la politique de son établissement en matière d’identifiants, de coordonner les flux de données ORCID, d’analyser les données ORCID et de les valoriser.
Le consortium est considéré par l’Abes comme un nouveau réseau ayant des spécificités, mais aussi des convergences avec l’existant. En effet, parmi les 36 membres du consortium, 28 appartiennent déjà à au moins l’un des réseaux gérés par l’Abes (Sudoc, STEP/STAR, CALAMES). Il est donc indispensable de penser l’articulation et la mise en cohérence, notamment avec le réseau des correspondants Autorités qui disposent d’une expertise indéniable autour des données d’identification des personnes.
Et IdRef dans tout ça ?
Outre son rôle dans la gouvernance du consortium, l’Abes fait partie des 36 établissements membres, pour ses propres besoins mais également du fait qu’ORCID France promeut l’usage d’identifiants pérennes de manière générale et sensibilise les chercheurs à la problématique de leur identité numérique, bien au-delà d’ORCID.
Comme évoqué lors de ses Journées 2019, l’Abes souhaite proposer ORCID en vitrine et IdRef en coulisse. IdRef demeure l’identifiant pivot (avec un spectre beaucoup plus large que les seuls chercheurs) sur lequel est conservée une maîtrise absolue. Avec l’identifiant ORCID, l’Abes entend donc promouvoir la visibilité internationale des chercheurs exerçant en France tout en restant garante de ces données d’autorité en s’appuyant sur IdRef, référentiel souverain pour l’ESR.