Retour sur les Journées CasuHAL 2021

DOI : 10.35562/arabesques.2654

p. 24

Plan

Texte

La rencontre annuelle du club des utilisateurs de l’archive ouverte HAL, organisée à distance du 7 au 11 juin, a souligné l’impact de la science ouverte sur l’évolution des métiers de la documentation.

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En 2020, Montpellier s’apprêtait à accueillir les journées CasuHAL dans le cadre associant patrimoine historique et modernité de la Maison des sciences de l’homme Sud. L’organisation allait être assurée par les professionnels IST membres de l’initiative Open access Languedoc-Roussillon (OALR), forts de leur expérience en termes d’organisation d’événements et de production de supports pour valoriser l’open access auprès des communautés de chercheurs.
L’Abes rejoint le comité d’organisation en septembre 2019 aux côtés de la Maison des sciences de l’homme Sud, des universités de Montpellier, Paul-Valéry Montpellier 3, Nîmes, Perpignan Via Domitia, du Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement (Cirad), de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et de Montpellier SupAgro. Le comité d’organisation souhaite aller au-delà de HAL, et imagine des ateliers d’échange en petits groupes, pour avoir le temps de creuser un sujet particulier et en faire une restitution aux professionnels de l’IST. Une journée d’étude sur la science ouverte est également prévue pour donner la parole à des chercheurs locaux.
Mais en mars 2020, la pandémie de Covid-19 met un coup d’arrêt aux journées CasuHAL2020.

Une formule réinventée

Qu’à cela ne tienne ! Les journées ont eu lieu en juin 20211 et, prudence oblige, à distance. Le choix du distanciel en a amené d’autres : un format étalé sur cinq jours au lieu de deux, un soin particulier apporté aux pauses café pour instiller un peu de convivialité malgré la distance, l’installation d’un espace de travail Slack pour faciliter les échanges lors des journées. Libéré des contraintes de jauge et d’espaces, le programme a pu inclure l’ensemble des propositions d’ateliers de la communauté CasuHAL, repris plusieurs fois tout au long de deux journées dédiées.
Le programme a dressé un panorama complet des différentes voies de l’open access, abordant la problématique sous des angles très divers : aspect stratégique et pilotage de la recherche, cadre juridique et institutionnel au-delà des frontières nationales, outils d’administration d’une archive ouverte, open access et évaluation de la recherche, liens potentiels entre HAL et d’autres outils bibliographiques externes, modalités de communication envers les chercheurs.

Science ouverte et bouleversement des pratiques

Lors de son intervention plénière, Marin Dacos, conseiller scientifique pour la science ouverte au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), a dressé un bilan d’étape de la politique nationale de science ouverte : le premier axe – généraliser l’accès ouvert aux publications – est le plus avancé, notamment via le soutien à l’archive nationale HAL. Les chiffres du baromètre de la science ouverte en France sont révélateurs : 56 % des publications en open access en 2020 contre 41 % en 2018, les deux voies, verte et dorée, continuant à se renforcer. À cet axe il faut ajouter le soutien aux infrastructures internationales de la science ouverte, dans le cadre de projets comme SCoSS ou Software Heritage où la participation française témoigne d’un dynamisme particulier. Sans oublier l’ouverture des données de la recherche, axe pour lequel les politiques sont en cours de structuration.

La richesse des échanges lors des ateliers sur la conception d’un baromètre de la science ouverte dans les établissements, sur les implications du Plan S pour les chercheurs et les professionnels IST ou sur les politiques des éditeurs en matière de dépôt ont montré que la science ouverte change profondément les métiers de la documentation. Ceux-ci intègrent désormais non seulement l’exploitation des données provenant de sources diverses mais aussi la connaissance d’un cadre juridique mouvant autour des publications et des données, ainsi que des évolutions à l’œuvre dans le monde éditorial international dont il est difficile de faire fi.

Les tables rondes de la journée d’étude « En quoi la science ouverte change-t-elle les pratiques des chercheur.e.s ? » ont proposé le point de vue des décideurs et des chercheurs. Les changements de pratiques sont à l’œuvre, notamment grâce au levier de choix qu’est l’évaluation de la recherche. La prise de position du CNRS, qui préconise désormais un retour à l’évaluation qualitative des contenus des publications, fait date et s’inscrit dans un mouvement général en faveur de l’intégrité scientifique, objectif qui ne peut être atteint sans l’ouverture complète des données de la recherche.

1 Les enregistrements des visioconférences sont disponibles sur https://casuhal2021.sciencesconf.org/ dans la rubrique « 

Notes

1 Les enregistrements des visioconférences sont disponibles sur https://casuhal2021.sciencesconf.org/ dans la rubrique « Programme ».

Illustrations

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Citer cet article

Référence papier

Isabelle Mauger Perez et Raluca Pierrot, « Retour sur les Journées CasuHAL 2021 », Arabesques, 102 | 2021, 24.

Référence électronique

Isabelle Mauger Perez et Raluca Pierrot, « Retour sur les Journées CasuHAL 2021 », Arabesques [En ligne], 102 | 2021, mis en ligne le 15 juillet 2021, consulté le 18 avril 2024. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=2654

Auteurs

Isabelle Mauger Perez

responsable du service Référentiels et Autorités de l’Abes

imr@abes.fr

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Raluca Pierrot

responsable du service Documentation électronique de l’Abes

pierrot@abes.fr

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