« La Minute numérique », à la rencontre des chercheurs

DOI : 10.35562/arabesques.744

p. 17

Plan

Texte

Dispositif à destination des enseignants-chercheurs, « La Minute numérique du chercheur », conçu conjointement par le SCD de l’Université de Rennes 2 et l’Urfist de Rennes offre un lieu d’échanges particulièrement bien adapté à ses participants.

En 2010, alors que le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche portait une attention particulière à la recherche au sein des universités, notamment lors des négociations des contrats d’établissements, et au moment où étaient menées des enquêtes ciblées1, le SCD de l’Université Rennes 2 et l’Urfist de Rennes se sont interrogés sur la faiblesse de leurs relations avec les chercheurs, au regard du dynamisme des actions menées en direction des étudiants. Les évolutions du champ de l’information scientifique et technique, autour des questions du libre accès aux publications ou de la place des archives ouvertes dans les politiques universitaires, questionnaient le faible nombre de chercheurs dans les bilans de l’Urfist. Ce constat, porté aussi par le SCD, entraînait de réelles difficultés à appréhender l’évolution de leurs besoins, en termes de ressources documentaires et de services. Les deux structures se sont rapidement accordées sur la conviction forte que, pour renforcer les liens avec les enseignants-chercheurs et les laboratoires, elles devaient engager une démarche spécifique en s’appuyant d’abord sur l’institution (Vice-Présidente Recherche et Conseil scientifique), afin de proposer un dispositif commun susceptible de répondre au mieux aux enjeux que représente le service aux chercheurs.

Les défis de la formation des chercheurs

Il a fallu d’abord analyser les raisons de ce déficit d’échanges : tout d’abord, le temps contraint du chercheur, qui ne lui permet pas facilement de se rendre disponible à des échéances fixes et sur des durées longues ; ensuite, la réticence face à une offre et des dispositifs standards ressentis comme rigides, et finalement peu adaptés aux attentes du chercheur ; enfin, certaines représentations de l’information scientifique numérique, une relative méconnaissance des possibilités offertes et le sentiment d’une absence d’interlocuteur pertinent vis-à-vis des problèmes rencontrés. Il s’agissait donc de mettre en œuvre un dispositif souple, adaptable, découlant d’une logique de réponse à la demande plutôt que d’offre, intervenant dans les laboratoires, proposant différents types d’actions aux formats courts et des contenus ciblés, définis avec les chercheurs.

« La minute numérique », un dispositif sur mesure

Le contact avec les équipes de direction des laboratoires, lors d’une réunion suscitée par la Vice-Présidente Recherche fin 2011, a permis véritablement de lancer « La Minute numérique du chercheur » en 2012, autour d’un triple objectif – échanger, informer, former – et de trois actions : le « Café électronique », moment informel et convivial sur le lieu de travail des chercheurs, pour échanger sur les pratiques, les besoins, les ressources et installer une relation de confiance ; des séances courtes (2 heures, dans les laboratoires) permettant de faire « Le point sur… » un sujet relatif aux ressources, outils, processus de l’information scientifique, avec une présentation des enjeux et usages pour la recherche, une synthèse et une illustration du thème, ainsi qu’un temps de questions-réponses et discussions ; enfin, des ateliers dédiés à la « Pratique de… » techniques et outils, à l’Urfist, et de 3 heures maximum. Les thèmes et les contenus étaient définis en amont avec les participants.

Retours d’expérience et pérennisation

En quatre ans d’existence, « La Minute numérique du chercheur » a touché 11 laboratoires sur les 19 que compte l’Université soit 208 participants (enseignants-chercheurs et chercheurs, doctorants). Elle a réalisé 25 interventions, avec des périodes actives et des temps d’arrêt. Le bilan du dispositif est riche d’enseignements sur son adéquation à l’objectif visé et sur les leçons à tirer en vue de le pérenniser.

C’est une formule qui, par sa souplesse et sa personnalisation, s’avère adaptée et sur laquelle les chercheurs ont exprimé intérêt et satisfaction. C’est également un dispositif à effets déclencheurs, qui a permis l’engagement d’un partenariat régulier avec certains laboratoires, pour la définition des besoins.

En revanche, il nécessite d’être toujours proactif et demande une forte implication face à des publics peu disponibles, parfois peu réactifs, souvent peu nombreux et aux pratiques et besoins hétérogènes.

Enfin, le soutien officiel des instances universitaires a une importance décisive et l’investissement et la stabilité de l’équipe de formateurs restent essentiels. Autant de paramètres à gérer de manière coordonnée pour faire de « La Minute » une démarche pérenne au service des chercheurs.

1 Gallezot G., Roland M. Enquête sur les pratiques informationnelles des chercheurs : quelques résultats [En ligne]. Disponible sur : https://

Notes

1 Gallezot G., Roland M. Enquête sur les pratiques informationnelles des chercheurs : quelques résultats [En ligne]. Disponible sur : https://urfistinfo.hypotheses.org/1901 (consulté le 6 novembre 2015).

Citer cet article

Référence papier

Marie-Laure Malingre et Christophe Berthelot, « « La Minute numérique », à la rencontre des chercheurs », Arabesques, 81 | 2016, 17.

Référence électronique

Marie-Laure Malingre et Christophe Berthelot, « « La Minute numérique », à la rencontre des chercheurs », Arabesques [En ligne], 81 | 2016, mis en ligne le 26 juillet 2019, consulté le 19 avril 2024. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=744

Auteurs

Marie-Laure Malingre

Urfist de Rennes

marie-laure.malingre@uhb.fr

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Christophe Berthelot

SCD Rennes 2

christophe.berthelot@univ-rennes2.fr

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