Depuis 1997, les Journées des Pôles Associés et de la Coopération (JPAC) sont aux partenaires de la Bibliothèque nationale de France (BNF) ce que les Journées Abes sont aux réseaux documentaires de l’Enseignement supérieur : un rendez-vous annuel propice aux échanges, non seulement sur les produits et services de l’institution organisatrice, mais plus largement sur les évolutions des métiers documentaires et culturels.
Cette 15e édition des JPAC, co-organisée par les quatre institutions constitutives du Pôle associé régional Languedoc-Roussillon1 à l’Opéra Comédie de Montpellier, avait pour fil directeur les « nouveaux visages du patrimoine », à travers ses usages ludiques, créatifs, intimes, régionaux et savants.
Des coopérations étendues…
Le renforcement de la coopération avec les territoires et de Gallica comme outil de partage fait partie des 16 grands axes inscrits dans le contrat de performance 2014-2016 de la BNF2. Le nombre de partenaires moissonnés et référencés par Gallica n’a cessé de s’accroître ces dernières années. La logique d’un écosystème numérique réparti (encore marquée par les manques inhérents à l’OAI-PMH qui ne permet de disséminer ni plein texte ni images) cohabite désormais avec des fonctionnalités de bibliothèque numérique collective, dont le développement connaît des rythmes différenciés. Un tiers des 8,5millions de pages produites dans le cadre du marché de numérisation 2011-2014 provient de partenaires auxquels la possibilité d’abonder les lots a été offerte3, et le dépôt de fichiers déjà numérisés et répondant à certains critères est également opérationnel4.
L’expérience « Gallica Marque Blanche », menée depuis 2013 avec la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg pour la mise en œuvre de sa bibliothèque numérique Numistral5 à l’aide des briques du produit Gallica, n’est en revanche pas arrivée au stade d’une prestation récurrente. Bien qu’une seconde expérimentation soit envisagée dans le cadre de la « Grande Collecte » d’archives privées de la guerre 1914-19186, les dispositifs existants restent à améliorer, le modèle économique à inventer. L’extranet développé dernièrement à l’usage des pôles associés et éditeurs partenaires, ou « Espace Coopération »7, tend à devenir un outil central du dispositif numérique mutualisé que coordonne la BNF.
… pour des données ouvertes et partagées
L’ouverture et le partage des données en tant que nouveaux vecteurs de coopération ont trouvé pour illustrations le Catalogue collectif de France (CCFr) – auquel le quart de ses usagers accède désormais directement via les moteurs de recherche ayant moissonné ses 5 millions de pages – et l’entrepôt sémantique data.bnf.fr qui devrait couvrir l’intégralité des données BNF d’ici fin 2015. Sa réutilisation par un éventail d’acteurs dessine les prémisses d’une nouvelle forme de service public s’appliquant à des données libres, ouvertes et liées. Les nombreuses initiatives de médiation numérique : conception de jeux vidéos inspirés d’archives de la Grande Guerre, commandes littéraires entourant les « Chroniques retrouvées du midi »8, traduisent un changement de regard vis-à-vis du numérique patrimonial, aussi bien qu’un renouvellement des services exploitant les données culturelles.
Ces journées professionnelles ont aussi été l’occasion d’avant-premières :quelques semaines après le début de l’opération Prêt numérique en bibliothèques9, dont Montpellier Agglomération est l’un des trois sites pilotes, la première démonstration de l’application BCWeb (« BnF Collecte du web »10) a eu lieu le 2 octobre à la médiathèque centrale Émile Zola, l’un des premiers sites choisis pour diffuser les collectes du dépôt légal de l’Internet.
À noter
Les bibliothèques de dépôt légal imprimeur et autres bibliothèques territoriales ont été bénéficiaires en 2013 de plus des deux tiers des subventions allouées par la BNF à ses partenaires (16 % au bénéfice d’établissements d’enseignement supérieur et recherche et 17 %pour les autres types de partenaires). Le taux de cofinancement appliqué par la BNF est de 50 %au maximum, à l’exception de plusieurs programmes de rétroconversions en bibliothèques municipales classées prioritaires et cofinancés jusqu’à 70 %. À partir de 2015, les dispositifs contractuels seront simplifiés et les durées de conventionnements étendues de trois à cinq ans.