Appel à articles n° 2 : Les institutions culturelles au miroir des réseaux sociaux numériques

Coordination : Emmanuelle Chevry Pébayle (Université de Strasbourg) et Hans Dillaerts (Université Paul-Valéry Montpellier 3).

Traduction(s) :
Call for papers n°2: Cultural institutions as reflected in social networking sites

Plan

Texte

Appel

Depuis l’émergence des réseaux sociaux numériques (RSN), les archives, les bibliothèques, les musées et les autres institutions culturelles sont amenées à reconsidérer leurs stratégies de communication ainsi que leurs politiques de médiation envers leurs publics.

Nous considérons avec Stenger et Coutant (2017, p. 221) les RSN comme des services web qui permettent aux individus et aux institutions “(1) de construire un profil public ou semi-public au sein d’un système, (2) de gérer une liste des utilisateurs avec lesquels ils partagent un lien, (3) de voir et naviguer sur leur liste de liens et sur ceux établis par les autres au sein du système, et (4) [qui] fondent leur attractivité essentiellement sur les trois premiers points et non sur une activité particulière.” Cette définition, ainsi que les périmètres retenus, sera d’ailleurs questionnée dans ce numéro thématique au regard des trois thématiques que nous avons identifiées ci-dessous.

Face au besoin d’attirer plus de visiteurs, d’élargir et de fidéliser leurs usagers, les institutions culturelles s’approprient les méthodes de communication et les outils techniques d’aujourd’hui dans un contexte d’attentes expérientielles du public (Dalbéra et Defretin, 2010 ; Schafer et Thierry, 2011). Bien que facile à appréhender sur le plan technique, la communication sur les RSN pose de nombreux défis aux professionnels des institutions culturelles au niveau managérial, organisationnel et budgétaire.

La problématique que propose d’explorer le deuxième dossier de la revue Balisages, s’inscrit dans une triple perspective. Premièrement, il s’agit de voir comment les institutions culturelles se saisissent des RSN et quelle(s) sont les stratégie(s) mises en œuvre. Deuxièmement, la réception de ces formes de communication par les usagers est également questionnée. Et enfin il s’agit d’examiner les logiques d’appropriation et de (re)patrimonialisation des objets patrimoniaux en circulation sur les RSN.

Les thématiques suivantes pourront, notamment, être traitées (liste non exhaustive).

1 - Stratégies des institutions culturelles sur les RSN : vers des enjeux renouvelés pour les politiques communicationnelles et organisationnelles ?

Dans quelle mesure les institutions culturelles se saisissent-elles réellement des RSN ? Dans le cadre de cet axe thématique, les enjeux organisationnels et communicationnels seront questionnés plus précisément :

Enjeux communicationnels
La valorisation et la remédiation des collections documentaires et patrimoniales soulèvent des enjeux institutionnels multiples parmi lesquels l’instauration d’une culture de communication. Quelle(s) sont les stratégie(s) mises en œuvre afin d’instaurer cette culture et les politiques de communication qu’elle suscite ? Comment les professionnels formalisent-ils la stratégie de leur établissement sur les RSN ? Comment s’articule cette stratégie au sein de la politique globale de la communication de l’institution ? Et comment s’intègre-t-elle dans les relations avec les différentes parties prenantes ?

Enjeux organisationnels
Ces stratégies de communication constituent des leviers de valorisation de l’action publique qui doivent pouvoir être évaluées à la fois de manière quantitative et qualitative. Quelles méthodologies et quels indicateurs peuvent être mobilisés ? Comment ces méthodes d’évaluation impactent-elles la vie de l’institution et les communautés professionnelles ? Et enfin, dans quelle mesure les professionnels de l’information et de la culture sont-ils accompagnés et formés sur ces enjeux ?

Quelle place les professionnels de l’information et de la culture occupent-ils dans ces dispositifs d’évaluation dans cette dynamique de management ? Les enjeux mentionnés renouvellent-ils leurs métiers et missions ?

2- Réception de ces formes de communication : vers un renouveau des dispositifs interactionnels ?

Comment les usagers reçoivent-ils ces stratégies de communication ? Dans quelle mesure les RSN favorisent-ils le lien social et les interactions entre les différents acteurs ?

Communication et lien social
Comment les RSN développent-ils le lien social entre différents acteurs ? Dans quelle mesure la présence des institutions culturelles sur les RSN favorise-t-elle le lien social entre les usagers, entre les professionnels et les usagers, et les communautés professionnelles ? Comment les questions essentielles liées au lien social, comme les échanges, les collaborations, le divertissement et le sentiment d’appartenance à une communauté sont-elles réactualisées par les RSN ?

Communication et interactions
Assistons-nous aujourd’hui à de nouvelles collaborations et coopérations entre les institutions culturelles, les communautés professionnelles d’une part et les usagers de l’autre ?

De quelle façon la communication sur les RSN peut-elle s’affranchir des mécanismes intériorisés de reproduction sociale et culturelle ? La place traditionnelle des usagers est-elle réellement renouvelée aujourd’hui par les initiatives participatives (crowdsourcing, crowdfunding, empowerment des usages) ?

3- Circulation du patrimoine sur les RSN : vers de nouveaux processus de (re)configuration de patrimonialisation et (re)médiation ?

Comment le patrimoine circule-t-il sur les RSN ? Quels sont les usages observés et les nouvelles appropriations ?

Processus de (re)patrimonialisation
La circulation d’objets patrimoniaux sur les RSN donne lieu à des logiques d’appropriation différentes. Quels sont les usages et les pratiques induites par ces dernières ? Dans quelle mesure participent-ils aux processus de (re)patrimonialisation et de transformation des objets patrimoniaux ?

Ces formes de circulation et de (ré)appropriation sont-elles compatibles avec les stratégies de valorisation économique et marchande ? Et comment le mouvement d’open culture data s’inscrit-il dans cette dernière ?
Processus de (re)médiation

Calendrier

  • Septembre 2019 : appel à articles

  • 14 janvier 2020 : date limite de soumission des propositions d’articles (environ 5000 signes espaces compris, hors bibliographie)

  • 10 février 2020 : réponse d’acceptation ou de rejet des propositions

  • 1er septembre 2020 : date limite de réception des articles complets pour évaluation (report à cette nouvelle date en raison du confinement)

  • 1er novembre 2020 : retour des commentaires des évaluations aux auteur.e.s (report)

  • 15 décembre 2020 : date limite de réception des versions finales (report)

  • Mars 2021 : parution du n°2 de la revue Balisages (report)

Modalités de soumission et d’évaluation

Les contributions peuvent être soumises au choix en français ou en anglais.

Les résumés et les textes doivent comprendre respectivement environ 5000 et 40 000 caractères (espaces compris) et être anonymisés. Les auteurs sont invités à respecter les recommandations aux auteurs concernant la qualité de formalisation scientifique, la mise en forme du texte et la normalisation des références bibliographiques.

Les propositions doivent être envoyées au format de leur choix : doc, odt ou md aux deux coordinateurs de ce numéro thématique, Emmanuelle Chevry (chevry@unistra.fr) et Hans Dillaerts (hans.dillaerts@univ-montp3.fr) au format de leur choix : .doc, .odt ou .md.

Les textes feront l’objet de deux évaluations, selon une double procédure d’évaluation anonyme, par un comité de lecture, dont les membres seront sélectionnés en fonction de leur domaine d’expertise, à réception des articles.

Comité de lecture

Ses membres sont chargés de la procédure d’évaluation en double aveugle. Le comité est renouvelé à chaque numéro thématique en fonction du domaine d’expertise sollicité.

Magali Bigey, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication, Université de Franche-Comté, ELLIAD

Nicole Boubée, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication, Université Toulouse – Jean Jaurès, LERASS

Thierry Claerr, Conservateur général des bibliothèques, chef du bureau de la lecture publique, département des bibliothèques, au Service du livre et de la lecture du ministère de la Culture et de la Communication

Simona De Iulio, professeure des universités en Sciences de l’information et de la communication, Université de Lille, Gériico

David Douyere, Directeur de recherche, Université de Tours, PRIM

Alain Kiyindou, Professeur des universités en Sciences de l’information et de la communication, Université Bordeaux Montaigne, MICA

Fabien Lienard, Professeur des universités, Université du Havre, IDEES

Fanny Mazzone, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication, Université Toulouse – Jean Jaurès, LERASS

Fabrice Pirolli, maître de conférences (HDR) en sciences de l’information et de la communication, Le Mans université, CREN

Eva Sandri, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication, Université Paul-Valéry Montpellier 3, LERASS

Florence Thiault, maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication, Université Rennes 2, PREFICS

Philippe Viallon, Professeur des universités en Sciences de l’information et de la communication, Université de Strasbourg, LISEC

Bibliographie

Dalbera, J.-P., & Defretin, A. (2010). Scénographie et musées virtuels. Culture & Musées, n°16, 256-260.

Galaup, X. (dir.) (2012). Développer la médiation documentaire numérique, Villeurbanne : ENSSIB.

Jeanneret, Y. (2008). Penser la trivialité. La vie triviale des êtres culturels. Paris, France : Hermès Lavoisier.

Mesguich, V., & Amar V. (dir.) (2009). Le web 2.0 en bibliothèques : Quels services ? Quels usages ? Paris, France : Editions Du Cercle De La Librairie.

Lemay, Y., & Klein, A. (2012). La diffusion des archives ou les 12 travaux des archivistes à l'ère du numérique. Les Cahiers du numérique, 8 (3), 15-48. http://dx.doi.org/10.3166/lcn.8.3.15-48.

Régimbeau, G. (2015). Du patrimoine aux collections numériques : pratiques, discours et objets de recherche. Les Enjeux de l'information et de la communication, 16/2 (2), 15-27. https://www.cairn.info/revue-les-enjeux-de-l-information-et-de-la-communication-2015-2-page-15.htm.

Schafer, V., & Benjamin T. (2011). Le mariage de raison du musée d'art et du Web. Hermès, La Revue, 61, (3), 102-105.

Stenger, T., & Coutant, A. (2017). Les réseaux sociaux numériques : des discours de promotion à la définition d’un objet et d’une méthodologie de recherche. HERMES - Journal of Language and Communication in Business, 23(44), 209-228. https://doi.org/10.7146/hjlcb.v23i44.97330.

SAA, Society of American Archivists (2009). The Interactive Archivist: Case Studies in Utilizing Web 2.0 to Improve the Archival Experience,
http://interactivearchivist.archivists.org/.

Thiemer, K., (dir.) (2011). A different kind of Web: new connections between archives and our users. Chicago: Society of American Archivists.

Citer cet article

Référence électronique

« Appel à articles n° 2 : Les institutions culturelles au miroir des réseaux sociaux numériques  », Balisages [En ligne], mis en ligne le 28 janvier 2021, consulté le 19 avril 2024. URL : https://publications-prairial.fr/balisages/index.php?id=412

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