Les premiers pas ouvrent l’accès à de nouveaux espaces. Conquête pour s’élancer, trébucher et mieux repartir. Canal psy vous livre les témoignages de ces diplômés, qui abordent leur nouvelle vie professionnelle. Nous aurions pu vous transmettre des chiffres, des indicateurs en nous appuyant sur des enquêtes d’insertion, qui ciblent rarement1 l’exercice du métier de psychologue. Nous avons privilégié, dans ce numéro le vécu de nouveaux diplômés, qui nous racontent comment s’est passé leurs premiers pas dans la profession. Le master validé après un long bain dans le milieu professionnel (stage de 500 h), ces jeunes professionnels s’engagent dans la quête d’un emploi. Assurément, ce moment s’apparente à la lutte pour une place, tant ce poste est parfois difficile à décrocher. Ils évoquent cette première porte à franchir, le réseau à développer, la discipline quotidienne à laquelle on s’astreint pour consulter les différents sites de recrutement, repérer les offres intéressantes, les trier, diffuser, et encore diffuser CV et lettres de motivation. Ce travail, qui occupe, mais également préoccupe, peut faire naître au fil des semaines doutes, remise en cause comme nous le livre Lucie : « Il faut aussi être conscient que, progressivement, une certaine forme de lassitude, une baisse de confiance s’installent ». Derrière ces stratégies et ressentis, on perçoit chez ces jeunes professionnels quelque que soit leur spécialité, une envie d’exercer, un désir de « métier ». On les retrouve dans des activités professionnelles variées, tant au niveau du public accompagné que des modalités d’exercice. En effet, certaines (seules des femmes témoignent) travaillent en institution, à l’hôpital ou en entreprise, tandis que d’autres exercent en libéral ou font de la recherche. Parfois, il peut s’agir de créer son poste, négocier ses missions et accéder à une fonction à laquelle on ne pense pas nécessairement, quand on débute des études de psychologie : Experte Psychologue de Sapeurs-Pompiers. Enfin, l’accès à ces premiers postes constitue le prolongement d’un processus de professionnalisation qui est à l’œuvre de longues années durant. Sont évoquées la recherche de positionnement, l’intégration dans un collectif, une légitimité à conquérir, trouver sa place au sein d’une équipe parfois pluridisciplinaire. Ce métier qui rentre c’est autant être reconnu par les autres que se reconnaître dans son activité. C’est bien ce que nous disent ces professionnelles en quête d’une insertion : j’aspire à être du métier, tout en veillant à ce que le métier soit en moi.
Enfin, la rubrique Rebonds nous propose une réflexion sur la correspondance entre différentes épistémés (neuroanatomie, neuropsychologie et psychanalyse) à travers une étude sur la mémoire d’un enfant IMC. Ce texte rappelle l’intérêt de construire des passerelles, dont l’auteure invite à les multiplier et approfondir. Une belle ouverture.