D’étudiante FPP à psychologue, partage d’une mutation

DOI : 10.35562/canalpsy.1881

p. 13-17

Texte

Pendant 34 ans, surfant dans le courant de la lignée familiale, mon quotidien est d’abord tourné vers mon foyer et vers les autres, sans guère d’écoute pour mes aspirations personnelles. Mon être profond en souffre. Je me cherche, sans me donner l’espace et l’autorisation de me réaliser pleinement. Deux aspirations puissantes de mon enfance, être « clown » et être « psy », inconcevables dans ma famille, restent à l’état de fantasmes enfouis. Et puis, un jour, leurs résurgences, toujours tenaces, viennent animer et bouleverser ma vie… Dans un cours de chant, un flyer sur le clown vient réveiller mes impulsions profondes. La reconnaissance d’un de mes élans premiers est soudaine, brutale, évidente ! Je sais dès lors que j’ai à œuvrer avec cet art. La quête d’une formation englobant l’art du clown et la relation d’aide m’amène au Clown Relationnel®. Je m’y forme, m’y engage, intensément. Cette démarche, de la famille des arts-thérapies, me transmet un art de l’accompagnement des sujets en souffrance psychique. Par ce médium, j’entre en contact avec des personnes âgées présentant des troubles cognitifs et des souffrances psychiques importantes. Il me permet de les accompagner, d’ouvrir des espaces de communication, de tenter de réanimer leurs pulsions de vie. Pendant 15 ans, la pratique du clown relationnel me permet d’œuvrer en gériatrie et psycho-gériatrie essentiellement, avec quelques expériences dans le secteur du handicap et de la pédiatrie.

Quasiment en parallèle de cette pratique institutionnelle, quelques années plus tard, l’animation d’ateliers clown à visée d’expression commence. Le désir de transmettre cet art qui me transforme profondément dépasse mes peurs et mes inhibitions. De par mon travail théorique, mes formations continues, mon expérience qui s’enrichit, ces ateliers se transforment sans cesse. Avec l’obtention de mon diplôme de psychologue, je franchis une nouvelle étape qui me permet d’introduire la notion d’exploration de soi conduisant à une dimension thérapeutique. Cette dimension « couvait » de plus en plus en moi, elle suintait de façon latente dans mes ateliers sans être clairement posée comme tel. Mon diplôme m’a autorisé cette mutation, mutation qui colore tout mon parcours.

En effet, ma pratique du clown relationnel n’est qu’un passage qui me conduira plus loin. Celle-ci me confronte à des situations difficiles, « questionnantes », « interpellantes ». Mes socles théoriques manquent d’assise et me rendent fragile. Le besoin impérieux de théoriser se fait sentir et me conduit rapidement sur les bancs de l’université, pour acquérir des connaissances en psychologie indispensables à ma pratique. Pour ce, je choisis de passer par cette extraordinaire porte d’entrée dans l’université qu’est FPP (Formation à Partir de la Pratique).

Parallèlement, ma vie personnelle est malmenée par des événements familiaux douloureux qui me conduisent en thérapie : Clown-Thérapie, psychanalyse bien sûr, mais aussi des « thérapies régressives » qui me permettent de retrouver des traumas enkystés, d’apaiser et de transformer mes souffrances infantiles.

À un premier niveau, l’université questionne et éclaire ma pratique professionnelle. Plus en souterrain, les dimensions personnelles sont aussi en jeu, dans un besoin et un plaisir impérieux de comprendre ! Me comprendre, comprendre mon histoire, des situations vécues, comprendre l’humain et ses troubles, lever mes angoisses liées à trop d’incompréhensibles, d’insaisissables qui m’avaient bien malmenée. Tout au début de mes études, au cours d’une présentation de FPP, Albert Ciccone a parlé de cette démarche comme d’une perlaboration. Ses propos ont fait trace en moi. Ils m’ont permis d’accepter mes mouvements psychiques et le creuset qui s’accomplissait peu à peu.

Tout au long de ces années, un long et lent travail s’opère qui va bien au-delà de l’acquisition de connaissances théoriques. Toutes les strates de mon être sont convoquées. Mes recherches théoriques m’ouvrent des compréhensions toujours plus profondes sur l’humain. Doucement, dans ces va-et-vient entre ma profession, ma thérapie, mon quotidien et mes études, je me nourris de théories que je digère peu à peu. Elles transforment mes pratiques qui évoluent.

La mutation est progressive, par paliers, avec des moments de crise, de gestation, de naissance… Premier palier avec l’écriture laborieuse d’un dossier après trois ans de regroupement mensuel à Paris. Ce premier dossier me confronte au sentiment d’avoir « porté un éléphant pour accoucher d’une souris ». Un travail qui m’a paru énorme pour un résultat qui me laisse frustrée, insatisfaite et ce, malgré le retour positif de mon jury.

Reprise ensuite dans le tourbillon de la vie, dans celui d’une formation continue intense et intensive avec le clown relationnel, avec la sensation, certes subjective, mais bien présente, de trahir ma formation initiale en poursuivant mes études, prise par des angoisses de la page blanche qui me conduisent sans cesse à remettre à plus tard le moment de me mettre au travail, l’écriture de mon deuxième dossier s’achève trois ans après le premier. Je comprends aujourd’hui qu’un pacte inconscient se joue alors avec mon formateur-clown relationnel duquel j’ai bien du mal à m’éloigner. Sa pensée me nourrit tout en m’emprisonnant, m’empêchant d’oser ma singularité, de me laisser aller à penser, à élaborer par moi-même. M’autoriser à penser et à en présenter ses fruits n’est pas une mince affaire pour moi au narcissisme bien défaillant !

L’évaluation de ce deuxième dossier, aussi positif que le premier, tout en étant différent bien sûr, me pousse à poursuivre. Avec sa présentation, je franchis un cap. L’expérience de ce temps de jachère me permet de contacter l’écueil d’une trop longue attente pour convoquer à nouveau un travail d’élaboration et de mise en écriture. À chaque nouveau dossier, le vertige de la page blanche et les doutes me paralysent. Le plaisir de la recherche est à reconquérir, le plaisir d’un travail de penser qui tout en étant difficile est aussi très nourrissant. Tout au long de ce parcours, la bienveillance de mon enseignant référent m’est extrêmement étayant. Il semble plus croire en moi et en mes possibles que moi qui suis alors pleine de doutes qui m’inhibent.

Un nouveau passage s’impose avec, désormais, un nouveau dossier que j’élabore chaque année. Et il vient un moment où… j’ose me dire que je pourrais prétendre, un jour, à devenir psychologue ! D’autant plus, que chemin faisant, je commence à me sentir de plus en plus à l’étroit dans mes pratiques professionnelles. Au niveau du clown relationnel, mes études me permettent d’affiner mon questionnement clinique et les soins relationnels que je prodigue, mais je commence à trouver ma tâche trop limitée, restreinte, restrictive. Pour un peu, je m’ennuierais… Idem dans mes ateliers où je n’ose franchir un seuil qui mature en moi. Ainsi, chemin faisant, de dossier en dossier mes avancées me permettent d’atteindre le seuil du master 2. L’« inaccessible étoile » s’offre à moi ! Le « Graal » !!! Je plaisante bien sûr, quoique !

Le master 2, que je réalise en deux ans, est extrêmement riche. Fatiguée d’un apprentissage essentiellement livresque et solitaire, je savoure les cours, les regroupements, déguste les apports des enseignants, leur diversité, leurs différences. Si la première année je me questionne sur ma légitimité, me sentant plus stagiaire psychologue que psychologue stagiaire, la deuxième année confirme ma posture : la naissance de la psychologue en moi. Mes stages me permettent de découvrir la psychiatrie adulte puis la pédopsychiatrie. Je choisis de réaliser mes stages près de chez moi, à 3 h de Lyon. Cela me permet de commencer à créer des liens avec d’autres professionnels (psychologues, psychiatres, cadres de santé…), de découvrir différentes institutions ou services, les réseaux, les possibles à venir dans ma région.

Au cours de mes stages, touchée par la détresse et la souffrance qui transpirent dans ces lieux, bien impuissante face à elles, je commence à expérimenter la relation thérapeutique qui me saisit tout de suite par ce qui peut s’y vivre, s’y déposer. Moi qui étais toujours entrée en contact avec des sujets en souffrance par le moyen d’une médiation artistique, masquée et démasquée par mon nez rouge, je vis une phase de dépouillement plus intense encore, me sentant à nu, les mains vides et ouvertes vers cet autre qui me fait « l’honneur d’accepter mes soins » (L. Ploton), ou du moins ses tentatives… Je découvre l’impact de l’écoute dans l’initiation d’une « présence pure » (C. Bobin), dépouillée, qui n’impose pas son savoir, mais au contraire se pose dans l’écoute. Je perçois la force de cette présence vulnérable qui permet à l’autre de se dire, de reconstruire peut-être un peu de lui-même dans une relation où il peut se sentir accueilli. Je découvre l’importance de la théorie, dans le paradoxe du non savoir avec un savoir, comme étayage indispensable pour accepter l’inconnu de la rencontre sans trop s’y perdre, sans y laisser trop de « plumes » et… tenter d’être aidant !

La richesse de ces deux années de master 2 nait aussi dans cet aller et retour entre les stages et les cours, la pratique et la théorie, l’un et l’autre venant s’interroger et se féconder. Je retrouve le parcours FPP intensifié, avec cette fois, l’expérimentation d’être psychologue, avec différents soutiens : les cours, la supervision, l’élaboration en groupe, les échanges avec les étudiants…

Nouvellement diplômée, je traverse un vécu très surprenant et douloureux de « lâchage », d’abandon qui me semble venir d’un lieu très archaïque que je comprends comme un écho de ma première naissance. J’ai alors à accueillir et réconforter le bébé en moi, paniquée d’être seule, lâchée dans le monde. Une délivrance surprenante…

Tout ce parcours douloureux et fertile, difficile et très enthousiasmant, cette mise au monde si particulière me pousse à l’humilité, aux doutes, plus ou moins féconds, aux questionnements incessants sur ce que j’élabore dans mes premiers pas de psychologue.

À la parution de cet écrit, cela fait un an que je travaille dans un EHPAD. Un poste à mi-temps qui m’attendait dans le bourg où je vis. Je travaillais dans cet EHPAD en tant que clown relationnel et, pour faire court, la directrice m’a proposé le poste de psychologue qui se libérait. Cette assurance d’avoir un travail à la fin de mes études a été très rassurant bien sûr. Cependant, la découverte si riche pour moi d’autres « publics », l’enfant, l’adulte, la psychiatrie, m’a mise en appétit d’aventures nouvelles. De savoir où j’allais travailler une fois mes études terminées, s’est avéré pendant un temps, un peu étouffant, réducteur, voire frustrant. Un chemin tracé d’avance qui ne m’autorise pas à m’ouvrir à des propositions nouvelles, des surprises, des recherches… tout en ayant conscience de la chance que j’avais alors que tant d’étudiants peinent à trouver leur premier poste !

Mes premiers pas en tant que psychologue dans cette institution me font malgré tout voyager dans des terres inconnues. J’œuvre pour la première fois au cœur d’une institution gériatrique, moi qui avais toujours gravité « autour » en tant qu’intervenante extérieure. L’aventure s’annonce nouvelle. Nouvelle dans la posture, le rythme de travail, ma place dans l’institution. Arrivée en même temps que des nouveaux résidents, je découvre comme eux l’institution et ses lois. Je ne peux que comprendre leur souffrance et leur besoin d’être accompagnés dans ce séisme provoqué par leur entrée dans ce qui sera, la plupart du temps, leur dernière demeure. Je me sens happée par le mortifère qui suinte partout, figée dans mes capacités à penser pour tenter de « mettre de la vie là où le mortifère s’installe » (M. Péruchon), saisie par le refus ostentatoire de toute tentative d’actes novateurs et créateurs des soignants, entre eux et avec moi. En recherche de reconnaissance pour mes premiers pas, je me cogne au rejet des soignants, à leur besoin de « narcissisation » qui se heurte au mien, je me sens mise à l’épreuve, testée : vais-je tenir ?... La solitude se fait cruelle. Je découvre la place convoitée du psychologue, les attaques envieuses, la crainte des soignants de mon regard sur ce qui se vit, les incompréhensions sur mon travail, la difficulté de le partager, le besoin de « faire mes preuves ». De trouver des lieux pour élaborer avec des pairs (supervision individuelle, de groupe, intervision) avec le désir de me sentir toujours en recherche, avec le besoin d’un étayage bienveillant pour mes premiers pas de psychologue m’apaise beaucoup.

À ce jour, je peux dire que j’ai trouvé une posture suffisamment bonne pour moi, pour tenir avec les aléas humains et institutionnels sans cesse en mouvement dans l’apparemment « figé ». Mes fragilités font place à une vulnérabilité qui m’ouvre plus à la réalité de ces sujets si déroutants. Je me vois « bouger » intérieurement, sans cesse en questionnement, en mouvement. Ma place dans l’institution et ma relation avec les soignants est plus fluide, je commence à recevoir les fruits de ce que je tente de semer. J’ai beaucoup de plaisir à accompagner les résidents qui en ont besoin, à « m’aventurer » avec eux dans l’écoute de leurs souffrances liées à l’âge, à la perspective de la mort, à une vie difficile qui n’a pas été élaborée et qui réclame son dû, à ce fameux « travail » du vieillir. Je m’aventure avec des sujets au discours troué, dispersé, troublé et troublant, aux comportements altérés et je cherche le chemin pour tenter de les rejoindre, permettre peut-être une petite percée dans leur souffrance et leur solitude, une accalmie, un apaisement. Je suis souvent extrêmement émue par leur confiance et leurs mots sans fard ni fioritures, par leurs défenses aussi, leurs retranchements dans une parole anecdotique, usuelle, conventionnelle pour ne surtout pas toucher à ce qui blesse. Et le voile se lève, parfois… Je trouve dans ces rencontres avec ces sujets souvent malmenés par la vie, beaucoup d’humanité. Je les perçois comme « assoiffés » de relations vraies, authentiques, nourrissantes dans lesquelles ils se sentent reconnus pour ce qu’ils sont et avec ce qu’ils sont devenus.

Ce que je vis avec les résidents fait qu’aujourd’hui je me sens beaucoup moins affectée par le regard que l’on peut porter sur moi et sur mon travail. Une solidité nouvelle me permet de voir le besoin des soignants d’être reconnus et validés dans leur travail. J’ai pris conscience de l’importance de l’étayage. En tant que cadre faisant partie de l’équipe de direction, ma place est très riche de par la diversité de mes tâches : du « holding » individuel au « holding » collectif, j’œuvre pour que le sujet âgé soit, autant que faire se peut, au cœur du soin et pris en compte dans la globalité de ses besoins (biologiques, psychiques, affectifs, relationnels, sociaux, spirituels). Réduire le sujet âgé, troublé ou non par des atteintes cognitives plus ou moins handicapantes dans sa relation aux autres et à lui-même, à un objet de soin est « facile ». La pensée opératoire, comme défense aux affects qui pourraient malmener, comme lutte pour ne pas être envahi par des sensations douloureuses voire des angoisses face à l’apparent non-sens, à l’incompréhension, au miroir aussi que nous offre ces sujets vieillissants ; cette pensée opératoire ne laisse que peu de place à la créativité, aux questionnements pour ne pas réduire le sujet âgé à sa dimension biomédicale, mais le reconnaître comme sujet, maître et acteur de sa vie jusqu’au bout. Telle est ma recherche, mon combat par moments, mon évidence aussi : instiller du sens, sans cesse, garder une pensée vivante, créatrice. C’est très difficile par moments…

C’est quoi être psychologue dans un tel contexte ? C’est une question récurrente et incessante pour moi dans mes premiers pas en institution gériatrique, invitée à créer, à oser expérimenter, tâtonner, chercher… Suis-je dans les « clous » de la profession lorsque je pose tel ou tel acte ? Comment être en séance et au quotidien avec les résidents ? Qu’est-ce qui est thérapeutique ? Comment je reste qui je suis, endossant une place et non un rôle ? Quelle proximité, quelle distance ajustée à créer avec chacun ? Quelle posture clinicienne qui accueille, écoute, voit, reçoit, transforme peut-être, ce qui se vit ?

Je ne suis pas cantonnée dans un bureau, je vais, je viens, souvent en entretien dans les chambres, mais aussi dans des rencontres dans les lieux communs. Pour la très grande majorité des résidents, ils ne connaissent pas le travail d’un psychologue, ils me voient comme un pilier, une écoute, une oreille bienveillante qui peut recevoir leur souffrance. Je me trouve très investie dans une fonction maternante, de portage, d’étayage.

Comment élaborer avec tout ça ? Comment garder une pensée vivante ? Avec les repères reçus, plus ou moins intégrés qui volent parfois en éclats dans la réalité du terrain, avec des références psychanalytiques qui n’ont de sens que pour moi et que je ne peux partager comme telles ? En passant… les neurosciences, si difficiles à aborder et à digérer durant mon parcours de formation, sont étonnamment précieuses pour expliquer, par le biais de la plasticité neuronale, les troubles de certains sujets et la manière dont nous pourrions les accompagner…

Peu de travail thérapeutique stricto sensu dans des entretiens individuels avec élaboration, transformation, changement, catharsis… Le tapis rouge du thérapeute ne se déroule pas sous mes pas ! Mes sens s’émoussent de ce manque, je m’interroge sur mes capacités. Ma créativité est sollicitée pour créer avec la réalité de terrain, une population rurale, montagnarde, peu encline à se dire, à élaborer, portée par un bon sens, la tradition, la succession, sans demande de travail thérapeutique, juste le besoin d’être reçu dans ce qui, malgré eux, vient troubler leurs jours et leurs nuits et qui n’a pas de mots pour le dire bien souvent… Quelques citadins échoués là par choix d’une autre vie et troublés dans leur projet par une chute, des pertes cognitives, des troubles divers qui ont conduit à l’institutionnalisation. Avec eux, le retour sur eux-mêmes fait sens et l’aventure dans les arcanes de leur mémoire parait possible, avec la surprise de ce qui peut refaire surface, doucement… Pour quelle finalité ? Un allègement pour le dernier voyage ? Des jours meilleurs avant la fin ? Peut-être, certains le donnent à voir… des moments d’éclaircie, de retombées aussi… D’autres restent dans leur plainte récurrente figés dans une position dépressive qui semble indéracinable… Humilité quant au résultat…

Alors pour ne pas rester dans la frustration du trop peu de psychothérapie individuelle, pour ne pas m’engluer dans le mortifère de ce type d’institution, pour m’aventurer dans des espaces inconnus, des projets se dessinent : l’ouverture d’un cabinet privé, la conduite d’un groupe thérapeutique au sein d’un CATTP avec pour base le travail corporel, un projet qui fait suite aux rencontres lors de mon stage en psychiatrie adulte.

Être psychologue pour moi est un art, avec tout ce qu’il demande comme capacité d’improvisation consciente pour s’ajuster à la singularité de chaque sujet et des institutions. Mes « outils » pour pratiquer cet art ? La théorie et le non-savoir, le questionnement incessant et l’humilité, l’engagement bien sûr. Je sais que j’ai à mesurer cet engagement pour ne pas m’y brûler, savoir en sortir, apprendre à laisser du travail, accepter de ne pas « tout » pouvoir, de ne pas « tout » donner. Déjà là, mon être est convoqué, avec son histoire. Être psychologue c’est travailler avec qui je suis, d’où l’importance d’être accompagnée, supervisée, toujours… un métier décapant, passionnant qui demande des espaces de ressourcement et de recherche pour donner sans me perdre, sans m’étioler, sans « m’émousser »…

 

 

Photo prise lors du colloque M2 Pro des étudiant-e-s de l’Université Lyon 2, le 27/02/15.

Illustrations

 

 

Photo prise lors du colloque M2 Pro des étudiant-e-s de l’Université Lyon 2, le 27/02/15.

Citer cet article

Référence papier

Magalie Klockenbring, « D’étudiante FPP à psychologue, partage d’une mutation », Canal Psy, 122 | 2018, 13-17.

Référence électronique

Magalie Klockenbring, « D’étudiante FPP à psychologue, partage d’une mutation », Canal Psy [En ligne], 122 | 2018, mis en ligne le 01 janvier 2021, consulté le 29 mars 2024. URL : https://publications-prairial.fr/canalpsy/index.php?id=1881

Auteur

Magalie Klockenbring

Psychologue clinicienne, psychothérapeute