La BDIC au sein du Labex

« Les passés dans le présent »

DOI : 10.35562/arabesques.694

p. 16

Plan

Texte

Structure fédérative de recherche jusqu’en 2009, la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) fait désormais partie des membres fondateurs du Laboratoire d'excellence « Les passés dans le présent : histoire, patrimoine, mémoire », projet de recherche collectif qui associe des partenaires issus du monde universitaire et d’institutions patrimoniales.

Dès ses origines en 1917, la BDIC a placé au centre de son dispositif institutionnel une logique scientifique. Conformément aux conditions de donation à l’Etat de la collection Leblanc1, elle se constitue en « laboratoire d’histoire », avec une volonté affirmée de diffusion de la recherche. Dans ce cadre, la BDIC met à disposition de la communauté scientifique ses collections de référence et ses sources. Elle contribue à la diffusion des résultats de la recherche à travers sa politique d’exposition, les colloques et journées d’études qu’elle organise, ainsi que ses publications2. L’établissement est un acteur à part entière de la recherche sur les sources de l’histoire contemporaine.

Un programme de coopération scientifique inédit

Porté lors de sa conception en 2012 par la Maison de l’Archéologie et Ethnologie René Ginouvès (Nanterre), le Labex « Les passés dans le présent » traite des enjeux d’une médiation dynamique du passé, à partir d’objets complexes (textes, images, sons, objets...) et des conditions de leur intelligibilité auprès du public dans le contexte des technologies numériques. Il associe dans une réflexion commune et interdisciplinaire plusieurs composantes de l’Université Paris 10 (historiens, archéologues, ethnologues, sociologues, politistes, philosophes, linguistes, conservateurs), en partenariat avec de grandes institutions patrimoniales : Bibliothèque nationale de France (BNF), Musée du Quai Branly...

Sur les 37 programmes du Labex, la BDIC est associée à 12 projets et porteuse de 5 d’entre eux. Quatre de ces programmes méritent d’être signalés. Ainsi le programme Dissémination du patrimoine numérisé de la Grande Guerre, piloté par la BNF et associant des sociologues de Paristech, a permis de mettre en lumière les réseaux de circulation du numérique et de sociabilité par l’internet. Ce programme s’est attaché à la fois à une étude qualitative sur la dissémination en ligne des photographies de la Première guerre mondiale de la BDIC (albums Valois) et à une cartographie de l’activité des sites de la Grande Guerre, réalisée à partir des données issues du dépôt légal du web. La question de la réception du patrimoine par le public a également été au cœur du projet Etude des appropriations sociales des expositions historiques, mené par les sociologues de l’Institut des sciences du politique (ISP). Plusieurs expositions sur la Grande Guerre, au sein d’institutions variées en région et à Paris, ont fait l’objet d’un dispositif d’analyse, s’appuyant sur l’observation des comportements des visiteurs et d’une série d’entretiens. La BDIC contribue à la conception et à la mise en place de ces terrains d’analyse. Tradition de l’établissement, la constitution de corpus d’archives orales, avec le programme Mémoires de la décolonisation, consacré notamment à la coopération française en Algérie après l’indépendance, est également l’occasion de discussions et d’actions communes entre chercheurs et conservateurs, de la mise en œuvre des entretiens à leur valorisation au sein de la BDIC. Enfin, un groupe de travail transverse, Modélisation, référentiels et culture numérique, animé par le laboratoire de linguistique Modyco3, a permis de mettre en commun les problématiques liées à la description des produits de la recherche. La comparaison des pratiques, l’étude conjointe des référentiels et des formats de données déboucheront sur la mise en place d’un entrepôt RDF, fondé sur le modèle Cidoc-CRM4, qui devrait donner accès aux données produites par le Labex.

Au-delà des résultats propres à chaque programme, le Labex est apparu comme un formidable espace d’échanges au sein de l’Université, qui se concrétisera par la mise en place d’un diplôme universitaire consacré à la médiation du passé. La place de la BDIC s’en est trouvée renforcée, comme partenaire mais aussi comme laboratoire d’expérimentation : le futur musée de la BDIC, qui verra le jour en 2020, mettra en effet directement en application les résultats de certains de ses programmes (Etude des appropriations sociales des expositions historiques notamment), et investira également le champ du numérique, lequel tient déjà une grande importance à la BDIC (Mooc, bibliothèque numérique…).

1 www.bdic.fr/la-bdic/reperes-historiques

2 Collection Sources et travaux de la BDIC, aux Presses Universitaires de Paris Ouest et revue Matériaux pour l’histoire de notre temps

3 www.modyco.fr/fr/

4 Modèle sémantique de référence utilisé pour représenter les collections patrimoniales.

Notes

1 www.bdic.fr/la-bdic/reperes-historiques

2 Collection Sources et travaux de la BDIC, aux Presses Universitaires de Paris Ouest et revue Matériaux pour l’histoire de notre temps

3 www.modyco.fr/fr/

4 Modèle sémantique de référence utilisé pour représenter les collections patrimoniales.

Citer cet article

Référence papier

Frédérique Joannic-Seta et Valérie Tesnière, « La BDIC au sein du Labex », Arabesques, 82 | 2016, 16.

Référence électronique

Frédérique Joannic-Seta et Valérie Tesnière, « La BDIC au sein du Labex », Arabesques [En ligne], 82 | 2016, mis en ligne le 22 juillet 2019, consulté le 29 mars 2024. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=694

Auteurs

Frédérique Joannic-Seta

Directrice adjointe de la BDIC

frederique.joannic-seta@bdic.fr

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Valérie Tesnière

Directrice de la BDIC

valerie.tesniere@bdic.fr

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