Version Métopes : 2.2
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Mené entièrement en distanciel fin juin, le
congrès Liber 2020 Le programme et les présentations du
congrès sont disponibles ici : https://liberconference.eu/liber-2020-presentations-posters
et https://zenodo.org/communities/liber2020
La crise sanitaire aura bousculé non seulement
le fonctionnement habituel des bibliothèques, mais aussi les habitudes
des congrès professionnels, en prouvant que le distanciel pouvait se
substituer en bonne partie au présentiel. Les organisateurs du congrès
Liber 2020 ont tenu à garder ce rendez-vous annuel qui fêtait son
50e anniversaire en
proposant en juin une semaine entière de visioconférences. Sans
pouvoir se substituer entièrement aux discussions animées habituelles,
les échanges en ligne ont néanmoins reconstruit, tant bien que mal, la
dimension de communauté transnationale des bibliothèques de recherche,
avec plus de 4 500 participants. Le thème choisi, Building Trust with Research Libraries,
décliné à travers 10 sessions, 2 tables rondes et 6 ateliers,
incitait à la réflexion sur la place des bibliothèques dans un
contexte où leur apport au développement de la science ouverte,
citoyenne et intègre, est de plus en plus prégnant.
Sans surprise, les conférences introductives
ont été consacrées à la crise sanitaire en tant que révélateur des
besoins autour des données de la recherche – accessibilité de toute
donnée recueillie, qualité des métadonnées descriptives – auprès
d’un public large, peu habitué aux codes des publications
scientifiques ainsi qu’à leur nombreux biais. Finalement,
l’ouverture exceptionnelle des contenus en ligne par les éditeurs
pendant la fermeture des universités n’a fait qu’accentuer le
caractère discutable des conditions auxquelles ces derniers mettent
habituellement leurs ressources à disposition. À partir de ce
constat, comment faire évoluer la communication scientifique, sans
oublier de rendre accessibles les ressources pédagogiques ? Les
intervenants ont abordé le sujet selon plusieurs angles : revoir la
place des bibliothèques dans les circuits de publications et
d’évaluation de la recherche, valoriser l’open access, notamment grâce à la
production des données, faciliter la fouille de textes et de
données.
Plusieurs sessions et ateliers ont été
consacrés à l’évolution de la place des bibliothèques dans les
circuits de publication, notamment à travers les accords
transformants, qui ont comme ambition de centraliser dépenses
d’abonnements aux ressources électroniques et coûts de publication
en Article Processing Charges : frais payés par
l’auteur, sur financements divers, pour la mise à disposition de
l’article en open access immédiat.open access par les
auteurs affiliés. Sans oublier d’autres mécanismes de soutien aux
publications en accès libre. Le titre choisi pour la table ronde
réunissant des représentants d’éditeurs, de bibliothèques et de
consortia, From Frenemies to
Trusted Partners (De faux-amis vers des partenaires fiables),
montre qu’un changement profond est à l’œuvre dans la relation
entre éditeurs et bibliothèques, après 20 ans de développement des
ressources électroniques, quel qu’en soit le mode de financement
choisi. Réduire cette évolution au développement du marché des
APCopen access, Maurits van
der Graaf a donné quelques chiffres révélateurs : en 2018, les
courbes correspondant aux pourcentages des articles disponibles en
libre accès grâce respectivement à l’auto-archivage ou aux APC se
sont inversées, au profit de ces derniers. Pour autant, les deux
voies mènent, sans concurrence, à la science ouverte, puisque le
nombre de réservoirs d’archives ouvertes continue à grimper (plus de
5 000 en 2019). Pour les universités impliquées dans la voie dorée
de l’open access, 70 %
des articles produits par leurs institutions sont couverts par les
accords transformants signés avec les grands éditeurs. La
bibliothèque devient ainsi le troisième acteur du circuit de
publication.
D’autres interventions ont mis un coup de
projecteur sur la responsabilité de transparence et d’ouverture pour
les bibliothèques en tant que producteurs de données via des canaux divers :
numérisation des collections, enrichissement de réservoirs ouverts,
comme Wikidata, par les métadonnées des catalogues des
bibliothèquesscience literacy. Leur connaissance des
circuits de publication, leur capacité à communiquer avec les
chercheurs, les instances universitaires et les médias constituent
autant d’atouts pour faire comprendre la science au grand
public.