Version Métopes : 2.3
Written by OpenOffice
La rencontre annuelle du club des utilisateurs de l’archive ouverte HAL, organisée à distance du 7 au 11 juin, a souligné l’impact de la science ouverte sur l’évolution des métiers de la documentation.
En 2020, Montpellier s’apprêtait à accueillir
les journées CasuHAL dans le cadre associant patrimoine historique et
modernité de la Maison des sciences de l’homme Sud. L’organisation
allait être assurée par les professionnels IST membres de l’initiative
Open access Languedoc-Roussillon (OALR), forts de leur expérience en
termes d’organisation d’événements et de production de supports pour
valoriser l’open access
auprès des communautés de chercheurs.
L’Abes rejoint le
comité d’organisation en septembre 2019 aux côtés de la Maison des
sciences de l’homme Sud, des universités de Montpellier, Paul-Valéry
Montpellier 3, Nîmes, Perpignan Via Domitia, du Centre de coopération
international en recherche agronomique pour le développement (Cirad),
de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et de
Montpellier SupAgro. Le comité d’organisation souhaite aller au-delà
de HAL, et imagine des ateliers d’échange en petits groupes, pour
avoir le temps de creuser un sujet particulier et en faire une
restitution aux professionnels de l’IST. Une journée d’étude sur la
science ouverte est également prévue pour donner la parole à des
chercheurs locaux.
Mais en mars 2020, la pandémie de Covid-19 met
un coup d’arrêt aux journées CasuHAL2020.
Qu’à cela ne tienne ! Les journées ont eu lieu
en juin 2021 Les enregistrements des
visioconférences sont disponibles sur https://casuhal2021.sciencesconf.org/
dans la rubrique « Programme ».
Le programme a dressé un
panorama complet des différentes voies de l’open access, abordant la
problématique sous des angles très divers : aspect stratégique et
pilotage de la recherche, cadre juridique et institutionnel au-delà
des frontières nationales, outils d’administration d’une archive
ouverte, open access et évaluation de la recherche, liens potentiels
entre HAL et d’autres outils bibliographiques externes, modalités de
communication envers les chercheurs.
Lors de son intervention plénière, Marin Dacos, conseiller scientifique pour la science ouverte au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), a dressé un bilan d’étape de la politique nationale de science ouverte : le premier axe – généraliser l’accès ouvert aux publications – est le plus avancé, notamment via le soutien à l’archive nationale HAL. Les chiffres du baromètre de la science ouverte en France sont révélateurs : 56 % des publications en open access en 2020 contre 41 % en 2018, les deux voies, verte et dorée, continuant à se renforcer. À cet axe il faut ajouter le soutien aux infrastructures internationales de la science ouverte, dans le cadre de projets comme SCoSS ou Software Heritage où la participation française témoigne d’un dynamisme particulier. Sans oublier l’ouverture des données de la recherche, axe pour lequel les politiques sont en cours de structuration.
La richesse des échanges lors des ateliers sur la conception d’un baromètre de la science ouverte dans les établissements, sur les implications du Plan S pour les chercheurs et les professionnels IST ou sur les politiques des éditeurs en matière de dépôt ont montré que la science ouverte change profondément les métiers de la documentation. Ceux-ci intègrent désormais non seulement l’exploitation des données provenant de sources diverses mais aussi la connaissance d’un cadre juridique mouvant autour des publications et des données, ainsi que des évolutions à l’œuvre dans le monde éditorial international dont il est difficile de faire fi.
Les tables rondes de la journée d’étude « En quoi la science ouverte change-t-elle les pratiques des chercheur.e.s ? » ont proposé le point de vue des décideurs et des chercheurs. Les changements de pratiques sont à l’œuvre, notamment grâce au levier de choix qu’est l’évaluation de la recherche. La prise de position du CNRS, qui préconise désormais un retour à l’évaluation qualitative des contenus des publications, fait date et s’inscrit dans un mouvement général en faveur de l’intégrité scientifique, objectif qui ne peut être atteint sans l’ouverture complète des données de la recherche.