Commentaires sur la collaboration avec Lyon

DOI : 10.35562/canalpsy.2270

p. 8-9

Notes de la rédaction

P. Cappeliez et L. M. Watt font partie avec J. Gaucher, L. Ploton, L. Israël et J.-M. Talpin d’un groupe de recherche en psychologie concernant les thérapies des personnes âgées dépressives.

Texte

L’Institut de Psychologie de l’Université Lumière Lyon 2 et l’École de Psychologie de l’Université d’Ottawa viennent tout récemment de conclure une entente, cadre de coopération sur le plan de l’enseignement et de la recherche. L’encre des cosignataires n’était pas encore sèche que déjà au mois de mai dernier deux professeurs d’Ottawa bénéficiaient de la généreuse hospitalité de leurs collègues lyonnais, le Directeur Jacques Gaucher en tête. J’ai eu l’honneur de participer à cette prise de contact initiale sur le terrain pendant quelques semaines, ce qui m’amène à vous communiquer ces premières impressions.

Une volonté très claire d’ouverture et d’intégration d’apports externes a installé d’emblée un climat de coopération. Ce soutien a facilité une insertion de mes contributions à l’intérieur de cours déjà au programme à Lyon. Pourtant les programmes de formation en psychologie, et particulièrement en psychologie clinique, procèdent de traditions différentes à Lyon et à Ottawa, et les différences théoriques et méthodologiques sont importantes. On aurait donc pu anticiper que les premières relations se seraient limitées à ce constat dans une atmosphère de réserve.

Cependant, à en juger par les propos et les questions de mes collègues et des étudiants lors de mes présentations à Lyon, c’est à une véritable intégration de visions considérées comme complémentaires que j’ai été convié. Lors de mes rencontres individuelles avec mes collègues lyonnais, ce sentiment a été renforcé par la volonté exprimée de concevoir des projets de recherche qui combinent au mieux les forces des deux unités et qui débouchent sur des publications communes dans des périodiques reconnus sur la scène mondiale.

De mon côté, parmi les multiples apports de notre entente avec Lyon, je soulignerais que nous pouvons grandement bénéficier d’une approche qui met l’accent sur l’approfondissement théorique, une démarche de réflexion sur le phénomène étudié qui est parfois court-circuitée dans notre manière de penser influencée par le pragmatisme nord-américain. Dans mon domaine de spécialisation, la psychogérontologie, j’ai été favorablement impressionné par la variété des terrains cliniques (milieu hospitalier, résidences pour personnes âgées, services de soins à domicile…), dans lesquels les enseignants lyonnais sont impliqués en qualité de cliniciens, et par le potentiel que cette richesse représente pour la formation des étudiants en psychologie et pour la recherche. Les expériences vécues par les étudiants témoignent aussi des retombées positives de cette entente.

Ainsi, Joanne Fournier, étudiante du programme de doctorat en psychologie clinique à Ottawa, a accompli un stage de 2 mois cet été à Lyon, participant à une série d’activités cliniques en psychogérontologie clinique sous la supervision de Jacques Gaucher. Ce stage a enrichi son expérience en lui proposant une manière différente de concevoir le travail du psychologue clinicien dans la pratique gérontologique. Au moment où j’écris ces lignes, Aurélie Faure, étudiante de Lyon, entreprend un séjour de 4 mois qui va lui permettre de suivre des cours et des activités de formation clinique dans le cadre de la première année du programme de doctorat en psychologie clinique à l’Université d’Ottawa. Un accent particulier sera mis sur la formation en recherche et sur la psychogérontologie.

Parfois des ententes de coopération restent des coquilles vides. Ce n’est pas le cas de cette entente qui s’est développée à partir de la base. En un laps de temps très court, les jalons d’une coopération mutuellement bénéfique ont été posés.

L’Institut de Psychologie se donne ainsi une porte d’accès aux contributions nord-américaines en psychologie, en dialogue avec des partenaires qui ont en commun un socle linguistique et culturel. L’École de Psychologie, géographiquement, culturellement et psychologiquement sise au point de jonction des cultures francophone et anglophone en Amérique du Nord, se donne un moyen de maintenir le contact avec ses sources d’inspiration européennes et de contrebalancer les influences américaines, et ultimement de préserver son identité. Ce projet d’envergure a démarré sous les meilleurs auspices.

Philippe Cappeliez

Depuis quelques années, plusieurs étudiants en psychologie de l'Université Lumière Lyon 2 sont venus passer une année d'études à l’Université de Montréal dans le cadre d'échanges interuniversitaires. Il semble que leur séjour fut des plus fructueux, comme en témoigne l'affluence de plus en plus prononcée des étudiants lyonnais dans les universités du Québec depuis quelques années. Lors de la rentrée universitaire de septembre 1997, l'administration de mon département a dénombré pas moins de vingt-cinq étudiants français venus s'inscrire à des cours de maîtrise et de doctorat en psychologie à l'Université de Montréal. Ce nombre va sans cesse en grandissant et notre souhait est de voir nos étudiants de Montréal vous rendre visite en aussi grand nombre. En choisissant leurs cours gradués en psychologie, les étudiants français le font généralement dans l'esprit fort louable de voir ce qui s'enseigne chez nous (et en Amérique du Nord) de si différent en psychologie. Ils scrutent donc à la loupe les divers cours qui se donnent dans d’autres approches théoriques que la psychanalyse par exemple, sachant qu'ils auront l'occasion d'apprendre des concepts et une vision plus américaine de la psychologie. Cette année, leur choix semble s'être porté sur un cours intitulé « Couseling et psychothérapie ». Ce qu'il faut cependant préciser pour les futurs étudiants intéressés à venir au Québec, c'est qu'une capacité à lire des textes rédigés en anglais est très précieuse pour la réussite de ces cours, ce que les étudiants n'ont souvent pas prévu en venant au Québec. Il n'est pas nécessaire de parler anglais, mais de le lire est un atout non-négligeable.

En ce qui a trait aux échanges de professeurs, nous devons souligner le grand plaisir que nous avons à venir rencontrer les collègues de Lyon, ainsi que les étudiants de l’Institut de Psychologie. Les échanges que nous élaborons depuis maintenant deux ans nous permettent de mesurer l'étendue des ressemblances, et quelquefois des différences, qui existent entre nos enseignements et nos recherches cliniques. En psychologie clinique dynamique par exemple, nos enseignements de la théorie et de la clinique psychanalytiques sont quelquefois très différents d'un collègue à l'autre, et nous tentons de venir partager avec vous les diverses façons de transmettre ces savoirs. Jusqu’à maintenant, l'expérience nous a été très profitable et nous renouvelons cette année l'expérience en envoyant à trois moments de l'année universitaire 1997-1998 des professeurs de notre secteur de clinique dynamique. En décembre 1997, le professeur Marc-André Bouchard viendra présenter un séminaire et ses activités de recherche, suivi en mars 1998 d'Hélène David, puis en avril ou mai 1998 de Francine Cyr. Nous avons par ailleurs invité le professeur Bernard Chouvier à venir, en mars 1998, participer à une journée clinique organisée par notre département de psychologie. Tous ces déplacements sont la manifestation des liens de plus en plus étroits qui nous unissent et j'espère que ceux-ci demeureront actifs le plus longtemps possible.

Hélène David

Centre Jacques Cartier

Le Centre Jacques Cartier, centre d’études, d’échanges et de recherche, a été créé à Lyon à l’automne 1984 et regroupe près de 60 partenaires afin de promouvoir l’ensemble des activités scientifiques et culturelles orientées sur le Canada et le Québec. Ce centre présente une originalité : il rassemble l’ensemble des actions de coopération scientifiques et culturelles d’une région dans une même structure souple de coordination. Tout en respectant l’autonomie et les prérogatives de chacune de ses composantes, le Centre Jacques Cartier entend créer les conditions d’un « plus » permettant de renforcer les liens déjà noués. Il apporte des moyens complémentaires aux fonds propres à chaque établissement membre, présentant un projet.

En 13 ans, dans le domaine de la recherche, grâce à un appel d’offres spécifique annuel, 336 équipes rattachées aux établissements membres ont pu soit entreprendre, soit développer ou continuer une action de coopération scientifique avec un partenaire canadien ou québécois, et ce dans tous les champs disciplinaires.

Le Centre Jacques Cartier organise également, dans le cadre des « Entretiens », des colloques, séminaires, tables rondes, rencontres, journées scientifiques…

N.B. : en tant qu’étudiant, n’oubliez pas de vous renseigner en premier lieu au sein de l’Institut.

Citer cet article

Référence papier

Philippe Cappeliez et Hélène David, « Commentaires sur la collaboration avec Lyon », Canal Psy, 30 | 1997, 8-9.

Référence électronique

Philippe Cappeliez et Hélène David, « Commentaires sur la collaboration avec Lyon », Canal Psy [En ligne], 30 | 1997, mis en ligne le 04 novembre 2021, consulté le 29 mars 2024. URL : https://publications-prairial.fr/canalpsy/index.php?id=2270

Auteurs

Philippe Cappeliez

Professeur à l’Université d’Ottawa

Autres ressources du même auteur

Hélène David

Professeur et responsable des enseignements des programmes de psychologie clinique dynamique Université de Montréal