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Dossier : Image et Droit. Les manuscrits juridiques enluminés

Introduction

Image et Droit. Les manuscrits juridiques enluminés
Maria Alessandra Bilotta et Serge Dauchy

Texte intégral

Ce numéro a bénéficié du soutien de la FCT – Fundação para a Ciência e a Tecnologia, I.P., dans le cadre du contrat-programme prévu aux numéros 4, 5 et 6 de l’art. 23 o de la D.L. n. o 57/2016, du 29 août, modifié par la loi n. o 57/2017, du 19 juillet. Il est également le résultat d’une collaboration avec l’équipe de recherche IUS ILLUMINATUM (https://iusilluminata.fcsh.unl.pt), au sein de l’Instituto de Estudos Medievais (IEM) de la Faculdade de Ciências Sociais e Humanas de l’Universidade NOVA de Lisbonne, et avec le Centre d’Histoire Judiciaire, UMR 8025 CNRS – Université de Lille.

  • 1 L. Febvre, Combats pour l’histoire, Paris, Armand Colin, 1953, 428.

« L’histoire se fait avec des documents écrits, sans doute. Quand il y en a. Mais elle peut se faire, elle doit se faire, sans documents écrits s’il n’en existe point. Avec tout ce que l’ingéniosité de l’historien peut lui permettre d’utiliser pour fabriquer son miel, à défaut des fleurs usuelles. Donc avec des mots, des signes. Des paysages et des tuiles. Des formes de champs et de mauvaises herbes. Des éclipses de lune et des colliers d’attelage. Des expertises de pierres par des géologues et des analyses d’épées en métal par des chimistes. D’un mot, avec tout ce qui, étant à l’homme, dépend de l’homme, sert à l’homme, exprime l’homme, signifie la présence, l’activité, les goûts et les façons d’être de l’homme. Toute une part, et la plus passionnante sans doute de notre travail d’historien, ne consiste-t-elle pas dans un effort constant pour faire parler les choses muettes, leur faire dire ce qu’elles ne disent pas d’elles-mêmes sur les hommes, sur les sociétés qui les ont produites – et constituer finalement entre elles ce vaste réseau de solidarités et d’entraide qui supplée à l’absence du document écrit »1.

  • 2 M. Schmoeckel, « Karl von Amira und die Anfänge der Rechtsärchäologie. Die rechtsarchäologische Sa (...)
  • 3 « Legal archaeology focuses on the production of legal discourse while attending to the institutio (...)
  • 4 La seule revue consacrée à cette discipline est Forschungen zur Rechtsarchäologie und rechtlichen (...)
  • 5 Par exemple La justice en ses temples : regards sur l’architecture judiciaire en France, Paris, As (...)

1L’historien, et davantage l’historien du droit, s’appuie principalement, sinon exclusivement, sur des sources écrites et force est de constater que, surtout à partir du xiiie siècle, les écrits ne manquent pas pour retracer l’histoire du droit et de la justice. Il demeure en revanche rare qu’à défaut ou en complément de documents écrits, l’historien du droit se tourne vers d’autres sources d’information ou explore la culture matérielle du droit et de la justice. Quelques historiens du droit, surtout dans l’espace germanique, se sont certes intéressés à l’archéologie judiciaire, terme inventé par Karl von Amira dès 18902. Toutefois, cette discipline est le plus souvent considérée comme une science auxiliaire et non comme une composante à part entière de l’histoire du droit. Le terme lui-même prête d’ailleurs à confusion. Si la notion de Rechtsarchäologie se rapporte bien à l’étude des témoignages matériels du droit et de la justice, legal archaeology désigne en revanche communément dans les pays anglo-saxons l’analyse du contexte historique et social des décisions de justice et, en particulier, le discours institutionnel qui encadre ces dernières3. L’historiographie est de surcroît fort divisée quant aux « objets » qu’il convient de ranger sous le vocable « archéologie » : bâtiments, meubles, symboles, images voire rites et cérémonies en relation avec l’activité juridique et, surtout, judiciaire4. Seules l’architecture5 et l’iconographie semblent finalement avoir retenu l’attention des historiens du droit ; les rites et cérémonies ayant plutôt focalisé l’attention des anthropologues du droit.

2Parmi les artéfacts, l’iconographie occupe une place privilégiée, plus souvent comme simple illustration que comme véritable objet d’étude. L’image est pourtant indissociable du droit et de la justice. Elle est présente dans les manuscrits médiévaux, les frontispices des livres imprimés, les tympans des cathédrales et la décoration (y compris architecturale et sculpturale) des lieux de justice, pour ne citer que les supports les plus nombreux et les plus connus. Le monde judiciaire est également une source d’inspiration fructueuse pour la presse illustrée et satirique. Cela n’est d’ailleurs pas seulement vrai pour la civilisation occidentale. On peut en effet observer des représentations figuratives du droit et de la justice à toutes les époques et dans la plupart des civilisations. Si l’iconographie juridique et judiciaire est depuis longtemps un objet d’étude des historiens de l’art, ce n’est que récemment qu’elle est également devenue une source à part entière pour les historiens du droit. Cette évolution s’inscrit dans le mouvement Law and the Humanities, lui-même héritier des Cultural studies. Law and the Humanities examine le droit et sa mise en application en utilisant les méthodes, les définitions et les paradigmes des sciences sociales. Ce courant prône une étude du droit, des institutions, des juristes et de leurs écrits, envisagés comme les produits culturels d’un lieu et d’une époque. Il explore donc, de façon interdisciplinaire, les interactions entre le droit et la société à travers la littérature, la philosophie, la théologie, la musique, le cinéma et bien évidemment l’iconographie dans toute la diversité de ses expressions artistiques.

  • 6 R. Jacob, Images de la justice, Paris, Le léopard d’or, 1994.
  • 7 C. Douzinas et L. Nead, Law and the Image. The Authority of Art and the Aesthetics of Law, Chicago (...)
  • 8 J. Resnik et D. Curtis, Representing Justice : Invention, Controversy and Rights in City-States an (...)
  • 9 G. Martyn et S. Huygebaert, « Twenty New Contributions to the Upcoming Field of Historical Legal I (...)
  • 10 R. Jacob, op. cit., p. 67.

3Les travaux menés depuis la fin du xxe siècle, à l’exemple de ceux de Robert Jacob6, de Costas Douzinas et Lynda Nead7 et, surtout, de Judith Resnik et Dennis Curtis8, ont creusé ce sillon en explorant la justice en images. L’image y est appréhendée dans sa fonction de « représentation ». Quelle image de la justice l’artiste, voire son commanditaire, cherche-t-il à refléter et à l’intention de qui ? Comme le rappelle Robert Jacob, « il ne suffit pas que la justice soit rendue, il faut encore qu’elle donne à partager la conviction qu’elle l’est. L’être et le paraître lui sont indispensables ». Replacer « l’iconographie » dans le champ plus large des interactions entre artistes, juristes et justiciables, constitue un riche champ d’investigations pluri – ou interdisciplinaires que Georges Martyn qualifie de « legal iconology »9. L’iconologie s’intéresse surtout aux images associées aux lieux de justice : les fresques, tableaux et sculptures destinés à mettre en scène les lieux où est rendue la justice et à ordonner l’espace et le spectacle judiciaire. Il ne s’agit toutefois pas de simples éléments de décoration. Ces images ont avant tout vocation à exprimer la légitimité de la fonction de juger ainsi que les pouvoirs et devoirs du juge. Elles se présentent sous la forme de miroirs ou d’exempla. Réalisés par les artistes les plus célèbres de la fin du Moyen Âge et des Temps modernes et puisant leurs sources d’inspiration dans l’histoire antiques et bibliques comme dans les légendes locales, ces fresques et tableaux illustrent des thèmes aussi divers que les sources et fondements de la justice humaine, sa fragilité, l’indépendance et la responsabilité du juge, sans oublier le modèle de la justice suprême, l’exemple par excellence de la justice parfaite : le Jugement dernier. La justice de Cambyse, célèbre diptyque réalisé en 1498 par Gérard David à la demande des échevins de la ville de Bruges – et qui transpose un épisode rapporté par Hérodote – fait ainsi voir le juge corrompu châtié, rappelant aux juges comme aux justiciables les faiblesses de la justice et la turpitude comme les périls auxquels sont exposés ceux qui la rendent10.

  • 11 Archives départementales de Lot et Garonne (ms. 42) : les images du manuscrit sont disponibles en (...)
  • 12 Bibliothèque nationale de France, ms. lat. 9187 : les images du manuscrit sont disponibles en lign (...)

4Si les tableaux de justice constituent des miroirs de la justice, les manuscrits enluminés se présentent plutôt comme des miroirs du droit. Ce n’est d’ailleurs pas le seul point qui oppose iconographie judiciaire et juridique. Là où les miroirs de justice, réalisés à l’initiative d’une ville ou d’une juridiction supérieure pour décorer un lieu public, s’adressent à un large public de gouvernants et gouvernés, de juges et justiciables, le manuscrit juridique enluminé est réalisé pour un particulier fortuné appartenant le plus souvent à ce nouveau corps social et professionnel qu’on qualifie de légistes. Il est l’expression de ce qui caractérise le mieux ces gens de loi formés dans les universités, le livre manuscrit de droit ou codex et, plus précisément, les compilations de droit canonique, parmi lesquels le plus connu est le Décret de Gratien, et l’ensemble des compilations qui composent le Corpus iuris civilis. Quant au droit coutumier, il a également produit une iconographie juridique, parfois d’une richesse exceptionnelle, comme en témoignent les manuscrits enluminés du Miroirs des Saxons (Sachsenspiegel) ou encore ceux réalisés à l’initiative d’une municipalité, comme par exemple le Livre des statuts et des coutumes de la ville d’Agen11 ou les Coutumes de Toulouse12. Une autre particularité est à souligner, à savoir l’anonymat des enlumineurs, artisans diligents et exécuteurs habiles et raffinés des illustrations, mais probablement pas toujours concepteurs des cycles iconographiques qui illustrent les manuscrits. L’enlumineur exécute des programmes illustratifs pour lesquels le choix des questions juridiques à illustrer et les spécificités iconographiques à mettre en œuvre sont opérés par des légistes. L’artiste s’efface devant le texte qu’il illustre là où la notoriété des peintres – Dirk Bouts, Gérard David, Rogier van der Weyden, Petrus Paulus Rubens et bien d’autres grands noms de la peinture occidentale – contribue au contraire au prestige des commanditaires des tableaux de justice comme aux lieux où ils sont exposés. Mais la principale différence réside bien évidemment dans le lien indissociable qui s’établit dans les manuscrits enluminés, qu’ils soient de droit savant ou de droit coutumier, entre image et texte.

Fig. 1 – Maître de la Nativité, Présentation des Décrétales au Pape Grégoire IX, dans Grégoire IX, Décrétales

Fig. 1 – Maître de la Nativité, Présentation des Décrétales au Pape Grégoire IX, dans Grégoire IX, Décrétales

Vercelli, Bibliothèque capitulaire, cod. V, fo 1v (Préface). Reproduction autorisée

  • 13 R. Schmidt-Wiegand, « Text und Bild in der Codices picturati des Sachsenspiegels. Überlegungen zur (...)
  • 14 Cf. Bibliothèque municipale d’Avignon, ms. 659, fo 2r. Les images du manuscrit sont disponibles en (...)
  • 15 Bibliothèque Vaticane, Vat. lat. 1366, fo 1 : les images du manuscrit sont disponibles en ligne da (...)
  • 16 Bibliothèque nationale de France, ms. lat. 14339, fo 3r. L’image est publiée dans M.A. Bilotta, «  (...)
  • 17 Cf. par exemple, Bibliothèque Vaticane, ms. Vat. lat. 1409, fo 3r du, conservé. Les images du manu (...)

5Il y a certes dans les manuscrits juridiques enluminés des images indépendantes du contenu juridique du texte, et qui parfois ne sont pas propres aux seuls livres de droit. On peut citer les représentations de scènes de dédicace qui montrent habituellement le donateur offrant un manuscrit à un personnage puissant : prince, évêque, roi, pape ou empereur. Dans les frontispices des manuscrits des compilations de droit canonique (en particulier ceux du Liber Extra, du Liber Sextus et des Clémentines) et de droit civil (comme ceux du Digestum vetus et des Institutes), elles sont adaptées au contexte historique de la production des textes et montrent le juriste offrant le codex de la compilation qu’il vient de terminer à son commanditaire, l’empereur Justinien ou le pape. On peut aussi citer les enluminures représentant l’auteur de l’ouvrage, tel Eike von Repgow dans plusieurs manuscrits enluminés du Miroir des Saxons13, comme un enseignant léguant son savoir aux générations futures. D’autres illustrations, récurrentes dans les pages d’ouverture des manuscrits juridiques, soulignent l’autorité du texte. Elles expriment la sacralité du Droit qui, selon la pensée des juristes médiévaux, organise rationnellement l’existence humaine. On peut citer l’exemple du prologue du Miroir des Saxons où la matrice sacrée de la loi est rappelée dans le texte. D’autres images insistent sur la suprématie de la Justice, elle aussi inspirée et dirigée par Dieu. C’est le cas des scènes représentant dans le Décret de Gratien le pouvoir spirituel et temporel, personnifiés respectivement par le pape et l’empereur et représentés côte à côte14, ou recevant les symboles de leurs pouvoirs (le glaive de justice) du Christ ou de Dieu le Père15, sans nécessairement sous-entendre que l’un serait supérieur à l’autre. Dans les manuscrits du Corpus iuris civilis, des enluminures représentent Justinien en majesté promulguant la législation impériale ou agissant en tant que juge administrant la loi. Assis sur le siège de justice et entouré des Vertus, l’empereur personnifie ici la Jurisdictio16. C’est parfois l’allégorie de la Justice, représentée par une figure féminine, qui remplace la figure de l’empereur Justinien dans les illustrations d’autres manuscrits du Digestum vetus où les images, chargées de valeurs symboliques, visent à souligner la responsabilité morale sous-jacente à l’exercice de la justice17.

  • 18 S. L’Engle, « Legal Iconography », Illuminating the Law. Legal Manuscripts in Cambridge Collection (...)
  • 19 M.A. Bilotta, « Les images avec valeur de droit : quelques réflexions sur la valeur de droit des i (...)
  • 20 R. Gibbs, « The Imagery to Book III: Part II of illuminated copies of the Decretales Gregorii IX » (...)

6Toutefois, la principale spécificité de ces manuscrits réside dans l’iconographie qui scande les développements juridiques. En effet, dans les compilations de droit savant et dans certains recueils de textes normatifs notamment, les illustrations traduisent visuellement des questions et concepts juridiques ou éclairent les différentes phases procédurales du procès ainsi que les difficultés qui s’y rapportent18. Dans d’autres cas, l’image cherche à renforcer la valeur juridique de la norme exprimée dans le texte19. Le statut de ces représentations soulève toutefois encore de nombreuses questions. S’agit-il simplement d’illustrer le discours juridique, de la même façon que les manuscrits bibliques sont ornés de scènes de l’Ancien et le Nouveau Testament ? Faut-il voir dans l’image un simple auxiliaire à l’appui du texte ou, au contraire, un complément voire un prolongement de la pensée de l’auteur ? L’image n’a-t-elle qu’une pure fonction « illustrative » ou fournit-elle par un casus pratique un appui interprétatif au développement juridique ? Peut-on imaginer que l’enluminure construit un discours propre et indépendant du texte en s’inscrivant dans le débat doctrinal voire en cherchant à le susciter ? À cet égard, on peut citer l’exemple des enluminures qui introduisent le livre III du Liber Extra, intitulé « Clerus ». L’enluminure y illustre généralement le canon 1 du titre I « Ut laici secus altare, quando sacra misterya celebrantur… » – la question de savoir si les laïcs peuvent ou non assister à l’eucharistie – par une représentation de la célébration eucharistique20.

Fig. 2 – Maître de la Nativité, Traditio Legis, dans Grégoire IX, Décrétales

Fig. 2 – Maître de la Nativité, Traditio Legis, dans Grégoire IX, Décrétales

Vercelli, Bibliothèque capitulaire, cod. V, fo 2r (Livre I). Reproduction autorisée.

  • 21 Voir à ce propos B. Morel, Une iconographie de la répression judiciaire. Le châtiment dans l’enlum (...)
  • 22 Hubert Damisch, « La peinture prise au mot », Critique, 370, 1978, p. 270-290.

7Ces questions en soulèvent bien d’autres quant au rapport qui peut exister entre l’enlumineur et le juriste. Quels sont les sources et les modèles iconographiques (littéraires, bibliques, liturgiques…) qui ont inspiré les concepteurs et les exécuteurs des programmes iconographiques des manuscrits juridiques21 ? Qu’est-ce que l’artiste retient d’un exposé narratif d’un casus ou d’une norme et est-il toujours guidé par un juriste dans le choix des textes à illustrer comme dans la façon de concevoir l’image ? Le texte inspire certes l’image, mais comme le note Hubert Damisch, l’image – parce qu’elle est insérée dans le corps du texte, et le plus souvent même dans la lettre initiale – « prend langue avec le texte »22. La littérature n’apporte que des réponses incomplètes à ces questions, même si nos connaissances ont été enrichies par les travaux, menés principalement par les historiens de l’art, sur les ateliers d’enlumineurs et les réseaux de diffusion des manuscrits. Il n’en reste pas moins que, contrairement à l’iconographie « judiciaire », la raison et le sens de l’iconographie « juridique » demeurent encore largement énigmatiques.

  • 23 J.-C. Schmitt, « Le miroir du canoniste. Les images et le texte dans un manuscrit médiéval », Anna (...)

8Ce qui précède ne peut que conforter l’historien de l’art et de l’enluminure à travailler en étroite collaboration avec l’historien du droit – et vice-versa – non seulement pour faciliter l’interprétation correcte de l’iconographie juridique et pour contextualiser historiquement ces images, mais également pour répondre aux nombreuses interrogations que soulèvent encore les manuscrits juridiques enluminés. Dans un article paru il y a presque trente ans, Jean-Claude Schmitt s’étonnait que le Corpus of the Miniatures in the Manuscripts of Decretum Gratiani publié par Anthony Melnikas vingt ans auparavant, en 1975, n’eût suscité que peu d’intérêt. Il l’attribuait « à l’embarras des historiens, peu familiers des images autant que du droit, au peu d’attention des historiens de l’art pour des images répétitives et à l’ignorance des arts visuels chez la plupart des historiens du droit »23. Sans prétendre combler les nombreuses zones d’ombre qui subsistent encore en « iconologie juridique », les contributions de ce dossier se proposent donc de poursuivre et d’approfondir l’étude des rapports entre image et droit dans les manuscrits médiévaux.

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Notes

1 L. Febvre, Combats pour l’histoire, Paris, Armand Colin, 1953, 428.

2 M. Schmoeckel, « Karl von Amira und die Anfänge der Rechtsärchäologie. Die rechtsarchäologische Sammlung Karl von Amiras am Leopold-Wenger-Institut », Forschungen zur Rechtsarchäologie und Rechtlichen Volkskunde, 17, 1997, p. 67–81.

3 « Legal archaeology focuses on the production of legal discourse while attending to the institutional boundaries and conditions around legal productions. Legal archaeology is particularly useful for understanding the role of law in constructing subordinated identities », J. Novkov, « Legal Archaeology », Political Research Quarterly, 64/2, 2011, p. 348-361.

4 La seule revue consacrée à cette discipline est Forschungen zur Rechtsarchäologie und rechtlichen Volkskunde, éditée à Zurich depuis 1978.

5 Par exemple La justice en ses temples : regards sur l’architecture judiciaire en France, Paris, Association française pour l’histoire de la justice, 1992 ; et J. Wallsgrove, The Architecture of Law Courts, Paragon Publishing, s. l., 2019.

6 R. Jacob, Images de la justice, Paris, Le léopard d’or, 1994.

7 C. Douzinas et L. Nead, Law and the Image. The Authority of Art and the Aesthetics of Law, Chicago, University of Chicago Press, 2e ed., 1999.

8 J. Resnik et D. Curtis, Representing Justice : Invention, Controversy and Rights in City-States and Democratic Courtrooms, New Heaven, Yale University Press, 2011.

9 G. Martyn et S. Huygebaert, « Twenty New Contributions to the Upcoming Field of Historical Legal Iconology », The Art of Law. Artistic Representations and Iconography of Law and Justice in Context, from the Middle Ages to the First World War, ed. S. Huygebaert, G. Martyn, V. Paumen, E. Bousmar et X. Rousseaux, Cham, Springer, 2018, p. 3-23.

10 R. Jacob, op. cit., p. 67.

11 Archives départementales de Lot et Garonne (ms. 42) : les images du manuscrit sont disponibles en ligne sur le site internet des archives départementales du Lot et Garonne (http://www.cg47.org/archives/coups-de-cœur/Tresors/tresors-archives.htm ; dernière consultation le 12 septembre 2021) et sur le site internet Manuscrits médiévaux d’Aquitaine (http://www.manuscrits-medievaux.fr/la-societe/le-droit-et-la-coutume/contexte.aspx ; dernière consultation le 12 septembre 2021).

12 Bibliothèque nationale de France, ms. lat. 9187 : les images du manuscrit sont disponibles en ligne sur Gallica (https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b105090434.image ; dernière consultation le 12 septembre 2021). Sur l’iconographie judiciaire des Coutumes de Toulouse voir S. L’Engle, « Justice in the Margins: Punishment in Medieval Toulouse », Viator. Medieval and Renaissance Studies, 33, 2002, p. 133-165.

13 R. Schmidt-Wiegand, « Text und Bild in der Codices picturati des Sachsenspiegels. Überlegungen zur Fonktion der Illustration », Text und Bild Interpretation. Untersuchungen zu den Bilderhandschriften des Sachsenspiegels, ed. R. Schmidt-Wiegand, Munich, Fink, 1991, vol. I, p. 13-31.

14 Cf. Bibliothèque municipale d’Avignon, ms. 659, fo 2r. Les images du manuscrit sont disponibles en ligne dans Bibliothèque virtuelle des manuscrits médiévaux (BVMM) élaborée par l’Institut de recherche et d’histoire des textes (https://bvmm.irht.cnrs.fr/resultRecherche/resultRecherche.php?COMPOSITION_ID=10355 ; dernière consultation le 13 septembre 2021).

15 Bibliothèque Vaticane, Vat. lat. 1366, fo 1 : les images du manuscrit sont disponibles en ligne dans Digita Vaticana (https://digi.vatlib.it/view/MSS_Vat.lat.1366 ; dernière consultation le 13 septembre 2021).

16 Bibliothèque nationale de France, ms. lat. 14339, fo 3r. L’image est publiée dans M.A. Bilotta, « Formes et fonctions de l’Allégorie dans l’illustration des manuscrits juridiques au xive siècle : quelques observations en partant des exemples italiens », L’allégorie dans l’art du Moyen Âge. Formes et fonctions. Héritages, créations, mutations, ed. Ch. Heck, Actes du colloque du RILMA (Paris, INHA, 27-29 mai 2010), Turnhout, Brepols, 2011, p. 223-240 (p. 224, fig. 1) et dans A. Zorzi, « La giustizia », La légitimité implicite, J.-ed. Ph. Genet, Paris, 2015, p. 337-350, fig. 1 ; (https://books.openedition.org/psorbonne/6624?lang=fr ; dernière consultation le 13 septembre 2021).

17 Cf. par exemple, Bibliothèque Vaticane, ms. Vat. lat. 1409, fo 3r du, conservé. Les images du manuscrit sont disponibles en ligne dans Digita Vaticana (https://digi.vatlib.it/view/MSS_Vat.lat.1409 ; dernière consultation le 13 septembre 2021).

18 S. L’Engle, « Legal Iconography », Illuminating the Law. Legal Manuscripts in Cambridge Collections, ed. S. L’Engle, R. Gibbs, Londres, Harvey Miller, 2001, p. 75-104.

19 M.A. Bilotta, « Les images avec valeur de droit : quelques réflexions sur la valeur de droit des illustrations des manuscrits de droit civiques au Moyen Âge (xiiie-xve siècle) – Abstract », Afficher le droit au Moyen Âge, ed. V. Debiais, Journée d’étude du programme SCRIPTA : https://devisu.hypotheses.org/tag/enluminure ; dernière consultation : 13 septembre 2021.

20 R. Gibbs, « The Imagery to Book III: Part II of illuminated copies of the Decretales Gregorii IX », Decretales Pictae. Le miniature nei manoscritti delle Decretali di Gregorio IX (Liber Extra), ed. M. Bertram et S. di Paolo, Atti del colloquio internazionale tenuto all’Istituto Storico Germanico Roma 3-4 marzo 2010, Indici compilati da M. Pavón Ramírez, Rome, Università degli Studi Roma Tre, 2012, p. 79-131 : http://dhi-roma.it/bertram-dipaolo_decretales.html; dernière consultation : 13 septembre 2021 ; F. Cahu, Un témoin de la production du livre universitaire dans la France du xiiie siècle : la collection des “Décrétales” de Grégoire IX, Turnhout, Brepols, 2013, p. 215-242.

21 Voir à ce propos B. Morel, Une iconographie de la répression judiciaire. Le châtiment dans l’enluminure en France du xiiie au xve siècle, Paris, CTHS, 2007.

22 Hubert Damisch, « La peinture prise au mot », Critique, 370, 1978, p. 270-290.

23 J.-C. Schmitt, « Le miroir du canoniste. Les images et le texte dans un manuscrit médiéval », Annales ESC, 48/6, 1993, p. 1471-1495.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Maître de la Nativité, Présentation des Décrétales au Pape Grégoire IX, dans Grégoire IX, Décrétales
Crédits Vercelli, Bibliothèque capitulaire, cod. V, fo 1v (Préface). Reproduction autorisée
URL http://journals.openedition.org/cliothemis/docannexe/image/1806/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 665k
Titre Fig. 2 – Maître de la Nativité, Traditio Legis, dans Grégoire IX, Décrétales
Crédits Vercelli, Bibliothèque capitulaire, cod. V, fo 2r (Livre I). Reproduction autorisée.
URL http://journals.openedition.org/cliothemis/docannexe/image/1806/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 652k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Maria Alessandra Bilotta et Serge Dauchy, « Introduction »Clio@Themis [En ligne], 21 | 2021, mis en ligne le 09 novembre 2021, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/cliothemis/1806 ; DOI : https://doi.org/10.35562/cliothemis.1806

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Auteurs

Maria Alessandra Bilotta

Universidade Nova de Lisboa, Faculdade de Ciências Sociais  e  Humanas, Instituto de Estudos Medievais (IEM – NOVA FCSH)

Serge Dauchy

CNRS, Univ. Lille, UMR 8025 – CHJ – Centre d’histoire judiciaire, F-59 000 Lille, France

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