Plantes et dragons

  • Plants and Dragons

DOI : 10.35562/iris.2217

Résumés

Cet article a pour objectif de démontrer comment les caractéristiques formant l’image du dragon sont employées pour la nomination et la définition des plantes. Pour ce faire, les outils méthodologiques des sciences de l’imaginaire, de la littérature et de la linguistique sont requis. Dans un premier temps, l’article développe l’étude de l’étymologie latine du nom dragon et de ses dérivés, signalant des liens persistants entre l’image de l’animal mythique et celle de certaines plantes. Ensuite, l’article étudie les noms français et botaniques de plantes évoquant l’imaginaire du dragon telles que la serpentaire, Dracunculus vulgaris Schott, l’estragon, Artemisia dracunculus L. et le dragonnier, représentant des arbres du genre des Dracaena Vand. ex L.

This article aims to demonstrate how the caracteristics creating the image of the dragon are used for the nomination and the definition of plants. To do so, the methodological tools of the science of the imaginary, of litterature and of linguistic are requirred. At first, the article develops the study of the latine etymology of dragon and its derivations showing the persistent links between the image of dragon and the image of some plants. Then, the article studies the french and botanical names of plants evoking the imaginary of dragon such as the common dracunculus, Dracunculus vulgaris Schott, the tarragon, Artemisia dracunculus L. and the dragon tree, representing trees belonging to the genus of Dracaena Vand. ex L.

Plan

Texte

Des travaux ont relevé un mythème relatif à une créature reptilienne, oscillant entre le serpent et le dragon, comme gardienne d’une plante précieuse poussant dans une terre lointaine, voire légendaire (Dominguez, 2020, p. 557). Ce mythème propice au développement d’un récit mythique invite à l’étude plus approfondie des caractéristiques du serpent-dragon participant à la nomination et à la définition de plantes.

Pour ce faire, nous employons les outils méthodologiques des sciences de l’imaginaire, de la littérature et de la linguistique, déjà utilisés dans notre thèse (Dominguez, 2020). Nous rappelons que par imaginaire, nous entendons l’« étude des structures de l’image ». Les images sont décrites par le philosophe et théoricien de l’imaginaire, Jean-Jacques Wunenbuger, de la façon suivante :

Les images forment en effet, des ensembles vivants qui se structurent, se transforment, interagissent, et par là sont à même de solliciter notre attention, d’aiguillonner nos affects, d’infléchir notre pensée. (2002, p. 7)

Afin de lister les traits persistants de l’imaginaire du dragon structurant l’imaginaire de certaines plantes, nous étudierons l’évolution étymologique des noms français de végétaux évoquant les dragons et les autres créatures reptiliennes qui pourraient s’y apparenter.

Nous commencerons par une étude étymologique du terme latin draco et de ses termes dérivés en lien avec la botanique. Puis, nous développerons notre réflexion en usant des dictionnaires français et des traités sur les plantes pour aborder les végétaux dont les noms mêmes rappellent le dragon. Nous nous intéresserons tout particulièrement à la serpentaire, Dracunculus vulgaris Schott, une plante remarquable par sa fleur, ou plus exactement sa spathe. Nous étudierons aussi l’histoire du nom de l’estragon, Artemisia dracunculus L., une plante aromatique incontournable de la cuisine, puis un genre d’arbres, Dracaena Vand. ex L. Mis à part leur nom, ces trois plantes présentent des caractéristiques différentes qui permettent de comprendre comment l’imaginaire du serpent-dragon participe à la construction de leur image. Nous nous appuierons particulièrement sur les définitions du serpent et du dragon du Dictionnaire critique de mythologie, de Jean-Loïc Le Quellec et Bernard Sergent, qui développe et nuance l’imaginaire des reptiles abordé par Gaston Bachelard (Bachelard, 1948) et Gilbert Durand (Durand, 1992).

Découvrir les plantes associées au dragon dans la langue latine

Le lien entre les plantes et les dragons est marqué à plusieurs reprises dans les sens de draco et de ses dérivés que nous sélectionnons dans le Dictionnaire latin-français de Félix Gaffiot (Gaffiot, 1934, p. 558). En plus de « dragon, serpent fabuleux », draco peut signifier « vieux ceps de vigne ». Nous supposons que ce sens est dû à la forme longue et tortueuse qu’un cep peut avoir, comparable aux représentations longilignes et ondulantes du serpent. De plus, nous listons les dérivés suivants de draco servant à nommer des plantes :

  • dracontion, –ii, n. : « sorte de blé » ;

  • dracontios, –vitis, f. : « sorte de vigne » ;

  • dracontium, –ii, n. : « serpentaire (plante) » ;

  • dracunculus, –ii, m. : « petit serpent ; […] couleuvrée (plante) ».

Ayant élucidé le lien entre serpent-dragon et vigne, nous supposons que les trois autres noms de plantes sont aussi associés à la forme longiligne et ondulante de la créature mythique. Cela étant posé, ces nominations ne renvoient pas forcément à la plante en entier ou à la même partie de la plante. Dracontion évoquerait la tige fine et courbe d’une sorte de blé. Dracontium se rapporterait à la spathe de la serpentaire enveloppant un spadice semblable à un serpent. Une autre théorie consisterait à concevoir les racines de la serpentaire comme de petits serpents. Enfin, dracunculus, dont le nom est encore employé dans des désignations botaniques, comme celles de la serpentaire et de l’estragon, désigne la « couleuvrée », dont le nom déjà évocateur est attribué à plusieurs plantes dont les tiges possèdent des propriétés attribuables au serpent. La renouée bistorte, Bistorta officinalis Delarbre, ou couleuvrée, est reconnaissable par ses tiges longues et noueuses, la bryone dioïque, Bryonia dioica Jacq., aussi nommée couleuvrée ou encore vigne blanche, et le houblon, Humulus lupulus L., également connu sous le nom de couleuvrée septentrionale, sont des plantes grimpantes pouvant s’enrouler autour d’un arbre comme un serpent.

Reconnaître les plantes dragonesques en ancien français

En ancien français, deux noms de plantes évoquant le serpent-dragon ressortent : serpentine et dragontee. Les définitions de ces deux noms, développées dans le Dictionnaire du moyen français (2005) ou DMF, soulignent l’association du dragon et du serpent. Pour l’entrée dragontee, la plante est rapprochée de l’Arum dracunculum L., un autre nom pour la serpentaire commune. Deux autres noms de plantes sont intégrés dans la définition : herbe du dragon et colubrine. Ce dernier nom marque l’association de la plante avec une espèce de serpent, la couleuvre. Dans ce cas, c’est la couleur de la tige évoquant celle du serpent qui participe à la nomination de la plante. Pour l’entrée serpentine, lorsqu’il est question de l’herbe, l’auteur de la définition souligne qu’il s’agit d’un nom vulgaire pouvant renvoyer à diverses plantes comme l’estragon ou le salsifis, dont le rhizome a une forme serpentine. La serpentine est à nouveau associée à l’Arum dracunculum L. dans un travail encyclopédique visant à transmettre des savoirs en français au plus grand nombre, le Livre des propriétés des choses composé par Barthélemy l’Anglais, puis traduit par Jean Corbechon :

Ceste herbe a la fleur de pourpre ouverte comme la geule d’une serpente et ou moieu ist une langue aigüe, noire et ronde comme langue de serpent. (Barthélemy l’Anglais, xve s., f. 271v)

Ce sont alors la couleur et la forme de la fleur comparées à la gueule du serpent qui justifient le nom donné à la plante.

Selon le DMF, la serpentine est cultivée et plantée dans des jardins comme le lis ou la rose. La culture de la plante portant un tel nom est probablement due aux propriétés médicinales qu’on lui attribue, conformément à la théorie des signatures associant l’apparence d’un objet à son utilité. La plante comparée au serpent prend alors les vertus pour soigner les maladies et les douleurs auxquelles l’animal peut être associé. En effet, la serpentine est réputée pour lutter contre les maux causés par le serpent, et donc soigner de tous les venins. D’ailleurs, le dictionnaire étymologique de Walter von Wartburg (1922‑1967) signale l’utilisation du terme dracunculus durant le Moyen Âge pour nommer des boursoufflures, des enflures ou des éruptions causées par des inflammations, c’est-à-dire des maux pouvant être causés par la morsure d’un serpent, comparable à une brûlure infligée par le feu. La morsure ardente du serpent a peut-être suggéré la capacité du dragon à cracher du feu.

Par ailleurs, le Livre des propriétés des choses rapporte des informations intéressantes sur la représentation des plantes dragonesques, « qui évoquent l’image du dragon », pour mimer la formulation de « créatures dragonesques » de Bernard Ribémont et Carine Vilcot (Ribémont et Vilcot, 2004). Premièrement, le Livre des propriétés des choses (Barthélemy l’Anglais, xve s., f. 312r) indique que le dragon est un serpent comme les autres et il est classé entre l’aspic et la vipère. La mythologie du monstre volant crachant du feu se développe ailleurs, comme l’explique Geneviève Sodigné-Coste :

Il arrive souvent que les poètes puisent chez les encyclopédistes des éléments qu’ils intègrent dans leurs œuvres, mais lorsqu’il s’agit du dragon, nous avons au contraire une imagination poétique qui s’est greffée très tôt sur un animal réel et qui a posé des problèmes de vraisemblance aux « naturalistes ». (1994, p. 75)

Nous verrons ainsi un peu plus tard comment la définition du dragon, parfois rapproché du boa (Sodigné-Costes, 1994) ou du crocodile (Le Quellec, 1997), affecte la définition des plantes dragonesques par les observateurs de la nature.

L’imaginaire du dragon, comme être vivant concret intégrant les bestiaires, s’impose aussi dans le livre XVII sur les plantes de l’encyclopédie de Barthélemy l’Anglais traduite par Jean Corbechon. Ainsi, le chapitre sur la serpentine (f. 271v) se trouve à la lettre d pour dragontee, terme inspiré du bas latin dragontea.

La serpentine est suivie par dragantum qui désigne une sorte de résine, de couleur blanche, jaune ou rousse, obtenue à partir d’un arbre. Cette gomme est souvent intégrée dans des remèdes contre la toux et les maladies pulmonaires, contre les maux de ventre et pour nettoyer le visage. Bien que rien ne nous permette de déduire que la résine est issue du dragonnier, un arbre réputé pour sa résine rouge nommée parfois sang-dragon, nous notons le schème d’une substance végétale, médicinale, dragonesque, comparable au venin du serpent bénéfique quand il est bien dosé. À cet égard, le DMF présente l’entrée diadragant pour désigner une poudre composée de gomme adragante capable de soigner des maux que nous mentionnons plus tôt, tels que la toux et les maux de poitrine causés par la chaleur. Ce remède, froid comme un serpent, marque ainsi l’importance de l’imaginaire du dragon dans la médecine végétale médiévale. En outre, au Moyen Âge, le dragon lui‑même est fameux pour posséder des vertus médicinales : sa chair mangée permet de lutter contre les maladies, son sang aide à supporter les temps chauds et son fiel guérit le mal des yeux (f. 324r et 324v). Cette dernière vertu rappelle une forme fameuse d’attaque du serpent éconduisant par son regard.

Distinguer les plantes dragonesques avec les botanistes de la Renaissance

Au xvie siècle, le botaniste Rembert Dodoens rend compte d’une plante que Charles de L’Écluse traduit directement par dragon dans l’Histoire des plantes (Dodoens, 1557, p. 433). Que ce soit dans la description textuelle, située entre la roquette et le cresson, ou dans l’illustration de la plante, le dragon se rapproche de l’estragon, Artemisia dracunculus L., par ses feuilles fines longues et sombres, ses inflorescences petites et rondes en bout de tige. La description de la plante contient des traits caractéristiques des créatures dragonesques : les racines se traînent le long de la terre, les feuilles sont longues et étroites, avec un goût qui laisse une sensation de brûlure. De plus, le chapitre du dragon indique que la plante peut intégrer les plats, comme des salades.

À cela, Rembert Dodoens rapporte l’existence de trois sortes de serpentaire (Dodoens, 1557, p. 215) : la première a une tige tachetée de rouge, comme un serpent, la seconde, qui ne pousse pas en France, a une tige rouge et bleutée et la troisième, nommée serpentine aquatique, a des tiges rampantes. Il est aussi question d’une autre espèce de serpentaire mentionnée par le botaniste André Matthiole, aux feuilles larges et aux fleurs en forme d’épi. Les assimilations entre le serpent et la plante se font surtout grâce à la tige de la plante, plutôt que par la fleur, en rappelant la forme longue et fine du serpent. En second vient la caractéristique relative à la couleur, peu commune, qui attire le regard.

En étudiant plus en détail les Commentaires sur Dioscoride d’André Matthiole, médecin et botaniste italien, nous constatons que les serpentaires, serpentines dans le texte (Matthiole, 1561, p. 209-210), sont définies de prime abord par leur tige tachetée de couleurs rappelant la peau des serpents. De nombreux remèdes sont attribués à la grande serpentaire. Nous retrouvons les médicaments à base de petite serpentaire pour soigner les maux de poitrine, mais nous constatons également un développement des nombreuses vertus des plantes. Par exemple, mêlée avec une autre plante dragonesque, la couleuvrée, elle nettoie les ulcères. De plus, il est écrit que se frotter les mains avec cette herbe ou cueillir sa racine suffit à se protéger des attaques de vipères. Cette évocation des espèces de serpents renforce l’imaginaire de la plante dragonesque en l’intégrant dans un écosystème riche et en proposant des moyens à l’homme d’évoluer dans ce système en toute sécurité, sans risque d’être empoisonné. Les gravures confortent cet imaginaire mettant en lumière la tige et les feuilles. Pour André Matthiole, la définition de la fleur de la serpentaire vient dans un second temps, mais apporte plus de précisions. L’observation des couleurs de la fleur de la serpentaire est plus minutieuse : il est question d’une gaine verte au-dehors et noire-rougeâtre au-dedans, avec une petite corne rouge au centre. Nous reconnaissons clairement le spadice de la Dracunculus vulgaris L., même si la corne centrale, ou spadice, paraît plus souvent noire pour nos représentations modernes.

De plus, les Commentaires d’André Matthiole permettent d’insister sur d’autres traits caractéristiques de la plante dragonesque, en raison des définitions données aux serpentaires, ainsi que par les autres entrées relatives à d’autres plantes partageant les mêmes structures de l’imaginaire. En effet, le compilateur et commentateur évoque l’imaginaire des plantes décrit par Pline l’Ancien dans son Histoire naturelle diffusée à partir du dernier quart du ier siècle après J.‑C. André Matthiole rapporte ainsi que Pline perçoit la serpentaire comme miracle de la nature, car sa tige est droite, et non rampante comme un serpent. Cette sacralisation de l’image serpente est essentielle pour comprendre l’impact et l’ancrage de la créature dragonesque dans l’imaginaire, ainsi que pour cerner l’imaginaire des plantes dragonesques. De l’animal chtonien, vivant au plus proche de la terre, et parfois sous terre, la plante dragonesque dépasse cette image première et se rapproche des créatures ouraniennes vivant dans les airs et dans le ciel. Comparable aux représentations populaires du serpent devenant dragon ailé, la plante dragonesque évolue d’un axe horizontal vers un axe vertical. En allant plus haut que l’animal, la plante dragonesque transcende l’ordre de l’échelle des êtres, ou scala naturae. Cette échelle, développée par Aristote, encore prégnante au xvie siècle, et jusqu’au xixe siècle avant que les théories de Darwin ne remettent en cause cette classification, classe le règne végétal en dessous du règne animal. La plante dragonesque se distingue ainsi des autres plantes, et plus globalement des éléments du champ d’observation du paysage naturel.

André Matthiole cherche à retrouver, comprendre et nommer les plantes ayant des allures de serpent. Sa quête d’herbes serpentines est remarquable à de nombreuses occurrences. Nous en notons au moins quatre.

Notre première occurrence est la corne de cerf (Matthiole, 1561, p. 187). Elle est aussi appelée serpentina et est décrite comme une « herbe longuette qui se traîne par terre », évoquant le déplacement caractéristique du serpent rampant. De plus, cette herbe est une plante commune dans l’alimentation et peut être intégrée dans les salades, comme l’estragon cité plus haut.

Dans un second temps, nous notons l’entrée de l’estragon, ou targon, aussi nommé serpentine par André Matthiole (1561, p. 211). Il indique également le nom latin de dracunculus hortensis, laissant penser que la plante serpente pousse dans un jardin et apporte les éléments nécessaires pour l’entretien de la santé des hommes. Son goût qui « pique la langue » nous évoque la morsure du serpent et un des organes les plus sensibles de l’animal. Nous notons encore son apparence remarquable par ses feuilles fines et longues et ses racines rampantes. En outre, l’auteur rapporte et réfute que l’estragon est peut-être obtenu artificiellement à partir de graines de lin, mises dans un oignon. Cette théorie sur l’origine incertaine de l’estragon confère un trait mystérieux contribuant au mythe de la plante dragonesque.

La troisième occurrence que nous notons est celle de la langue de serpent, ou langue serpentine (Matthiole, 1561, p. 211). Elle est aussi nommée herbe sans couture. Ces diverses nominations nous aident à la rapprocher de l’Ophioglossum vulgatum L. La langue de serpent sert à nommer et à décrire un élément longiligne de la plante. Dans le texte, il est question de tige qui sort des feuilles comme une langue pâle de serpent. Compte tenu de la description faite et de l’apparence de l’Ophioglossum vulgatum L., il est probable que la tige renvoie à ce que nos botanistes modernes nomment fronde. Par ailleurs, cette langue de serpent, jaillissant dans les prés, déploie l’imaginaire du serpent que nous avons encore peu observé dans notre étude. En effet, la plante présente des vertus médicinales permettant de faire peau neuve, comme le serpent mue et ôte sa peau usée et terne pour laisser apparaître une peau écailleuse plus brillante et plus adaptée à sa corpulence. La langue de serpent est ainsi conseillée pour cicatriser les plaies. Dans la même idée, l’huile de cette plante est employée par des chirurgiens. Cela explique le nom herbe sans couture.

La dernière occurrence que nous sélectionnons est l’arum (Matthiole, 1561, p. 211‑212), aussi nommé vit de chien et confondu avec la serpentine mineure, ce qui souligne ainsi la difficulté des botanistes à reconnaître les plantes et à trier les informations transmises par leurs prédécesseurs. Ses feuilles et ses racines ressemblent à celles de la serpentine mineure, mais sa tige est plus haute. Elle possède les mêmes propriétés médicinales que la serpentine, mais est un peu moins efficace. En outre, l’arum est employé en cuisine : ses feuilles peuvent être mangées salées, confites ou séchées. La plante est aussi employée en tant que cosmétique pour dérider et embellir la peau en la rendant plus blanche et plus luisante. Le rapprochement de l’arum et de la serpentaire a d’ailleurs marqué l’histoire de la nomination botanique, puisque la serpentaire a été classée dans le genre des Arum, ce qui explique le nom Arum dracunculus indiqué dans le DMF, avant d’être catégorisée dans le genre Dracunculus Mill.

Au siècle suivant, l’étude des créatures dragonesques s’approfondit, notamment avec la parution d’un ouvrage intitulé Serpentum, et draconum historiæ libri duo des naturalistes Ulisse Adrovaldi et Bartolommeo Ambrosini (1640). La compréhension des serpents et la recherche de descriptions des dragons sont également manifestes dans les ouvrages de botanique, comme en témoigne l’Histoire générale des plantes de Jacques Dalechamps, rééditée en 1653, mise en français et complétée par le médecin et botaniste Jean des Moulins. Dans cet ouvrage, nous retrouvons la bistorte associée à l’imaginaire du serpent : elle est alors nommée serpentaria, car elle sort de terre comme une langue de serpent couverte d’une peau (Dalechamps, 1653, p. 176). L’Histoire générale des plantes présente la serpentaire et ses espèces en rappelant les descriptions des auteurs renaissants comme André Matthiole et le médecin Pierre Pena (Dalechamps, 1653, p. 468‑471). La serpentaire est toujours définie par sa tige dont les couleurs sont comparables à celles d’un serpent.

À cela s’ajoute une nouvelle caractéristique : la tige fait la même taille qu’un serpent, renforçant ainsi le mimétisme entre la plante et l’animal. Ce dernier point est confirmé par la comparaison de la spathe du serpentaire avec une gueule béante de serpent à la langue rouge, ainsi que par le commentaire indiquant la peur de certaines personnes qui regarderaient la plante et la confondraient avec le serpent. L’effet de peur impliquant le regard et la présence d’un serpent rappelle une origine possible du nom dragon. Il viendrait du verbe grec derkomai, signifiant « regarder fixement » par allusion au regard fascinant et terrifiant des serpents, d’après Jean-Loïc Le Quellec et Bernard Sergent (2017, p. 364). Cette étymologie aide également à comprendre la création de monstres dragonesques aux traits négatifs, tels que la Gorgone dont le regard fige les victimes. Nous remarquons que le rapport avec les yeux et le regard est aussi présent dans les vertus de la serpentaire, puisque l’Histoire des plantes indique que son fruit sert notamment à nettoyer la vue, en plus de guérir les blessures cutanées. Nous notons à nouveau le trait archétypique du serpent qui fait peau neuve. Cela étant posé, d’autres remèdes pour la peau sont mentionnés : il s’agit d’ôter les tâches de la peau. Dans ces cas, les remèdes font appel à un autre trait du serpent : les couleurs souvent variées de l’animal, donnant l’impression de tâches ou de bigarrures. Toujours dans l’Histoire des plantes, ce trait est mêlé à celui du regard et permet ainsi d’imaginer un remède qui ôterait les tâches des yeux.

En plus d’expliquer que la serpentaire est bonne pour repousser les serpents, le texte ajoute qu’il vaut mieux cueillir la plante en lune croissante. Cette vertu répulsive se retrouve dans la médecine destinée aux femmes. Il est dit que la serpentaire fait avorter ; en d’autres termes, elle rejette l’enfant. Peut‑être imprégnée de la symbolique du serpent biblique, source de lubricité et des maux douloureux de l’enfantement, la serpentaire nuit à la bonne santé des femmes en arrêtant les règles. L’influence de la symbolique biblique du serpent expliquerait aussi pourquoi la plante est décrite comme un aphrodisiaque. Ces vertus s’ajoutent aux remèdes déjà évoqués pour faciliter la respiration, alléger la digestion, ou encore lutter contre les ulcères avec la couleuvrée. On conseille de bien la cuisiner avant de la manger.

L’Histoire des plantes rappelle l’existence d’une serpentaire aquatique, développant ainsi la liste des plantes dragonesques. Cette plante est comparée au lierre, une autre plante rampante et grimpante, évoquant le déplacement du serpent. Par ailleurs, le développement des plantes dragonesques continue dans l’ouvrage avec la description du dragonnier, aussi nommé arbre dragon (Dalechamps, 1653, p. 714‑716). Cet arbre entre dans l’imaginaire dragonesque, puisqu’on le décrit comme venant de terres lointaines, telles que Madère ou les Canaries. Cela nous laisse penser qu’il s’agit du Dracaena draco L., sans trop hésiter par rapport au dragonnier de Socotra, Dracaena cinnabari L., comme cela arrive parfois dans les études botaniques pour l’Antiquité (Trinquier, 2013). De plus, il est indiqué que l’arbre pousse en forêt pour faire peur aux étrangers. La mention d’un espace sauvage menaçant rappelle les cultures de poivre gardées par des dragons meurtriers, ainsi que le schème des arbres exotiques protégés par des monstres hydrides (Dominguez, 2020).

L’arbre dragon est également associé à la chaleur, car il permet d’étancher la soif et d’apaiser les fièvres. Cela étant posé, le trait principal de l’arbre vient de la résine qu’il produit, dont la rougeur évoque le sang. L’Histoire des plantes rappelle que le nom de cette résine sang-dragon vient d’un mythe évoqué par Pline : la résine est obtenue du serpent-dragon mourant de ses blessures après avoir tué un éléphant en l’étouffant avec sa queue. Ce sang-dragon évoque le dragantum médiéval et s’ancre dans un imaginaire des résines et des gommes dragonesques. Il est comparé au cinabre, un minerai de couleur rouge, mais sa texture plus liquide le démarque et lui donne le nom de cinabre en larmes. Il possède les vertus médicinales des plantes dragonesques abordées plus tôt : il soigne les yeux et les brûlures dues au feu.

En outre, le dragonnier possède des caractéristiques remarquables : des feuilles comparables au cuir, une écorce solide pour couvrir les toits des maisons et faire des nattes, des branches semblables à de longs bras, dont la forme même nous évoque la silhouette du serpent, et un petit fruit de la taille d’une cerise renvoyant à un mythe intriguant. Ce mythe, notamment rapporté par le médecin et botaniste Nicolas Monades, a rapidement été réfuté par Charles de L’Écluse. Cependant, il témoigne de l’envie de trouver une source d’émerveillement dans la plante dragonesque et plus exactement dans son fruit :

L’Evesque de Cartegena apporta du nouveau monde le fruict de l’arbre qui jette la gomme que l’on appelle Sang de dragon, & qu’en levant la peau de ce fruict on y voit un petit Dragon, si bien pourtrait naturellement, qu’il semble avoir été taillé en marbre par quelque excellent ouvrier, ayant le col long, la gueule ouverte, & l’eschine garnie d’aiguillons ; la queue longue, & les pieds bien apparens. (Dalechamps, 1653, p. 716)

Cette description du dragon se rapproche de nos représentations du crocodile et de nos conceptions modernes du dragon, malgré l’absence d’ailes. Elle inspire la gravure située plus haut dans la page de l’Histoire des plantes qui montre le fruit entier et coupé avec le dragon à l’intérieur. La gravure présente plus la réalité imaginée que la définition se rapprochant du réel faisant autorité auprès des compilateurs de savoirs.

Les plantes dragonesques au xviiie siècle

Dans le Dictionnaire universel des drogues simples du pharmacien Nicolas Lémery, la serpentaire et l’estragon sont encore classés suivant les noms latins aux entrées dracunculus et dracunculus esculentis (1733, p. 324 et 325), après l’entrée draco arbor, renvoyant au dragonnier des Canaries, et draco marinus, désignant un poisson plus connu aujourd’hui sous le nom de vive. Ce rassemblement d’entrées souligne l’importance de l’imaginaire des dragons persistant au xviiie siècle et affectant la zoologie et la botanique. Le rapport entre la plante et le dragon se fait encore grâce à la tige, mais cette fois l’analogie ne s’effectue plus uniquement via la couleur de la tige, mais aussi via sa texture qui évoque les écailles de la peau du serpent. Une fois l’analogie effectuée, le regard du botaniste, ou plus généralement de compilateurs de savoir végétal, recherche des arguments permettant de soutenir les liens des deux images et d’en développer de nouveaux. Par ailleurs, les feuilles de serpentaire sont toujours considérées comme des remèdes contre les morsures de serpent et le venin. Cela rappelle l’importance du venin comme élément ambivalent pouvant altérer, positivement ou négativement, la santé d’un individu selon la médecine végétale.

Pour ce qui est de l’estragon, ou dracunculus esculentis, le Dictionnaire universel des drogues simples indique des noms, insistant sur son association avec la créature dragonesque. Nous retrouvons Dracunculus hortensis, déjà indiqué dans les écrits d’André Matthiole, et draco herba, constituant un nom générique pour évoquer une plante non ligneuse ayant quelques propriétés communes avec l’image du serpent. De plus, le nom tarchon venant des ouvrages du médecin médiéval Avicenne marque l’origine arabe du nom estragon, qui serait issu de tarkhum signifiant « petit dragon ». D’ailleurs, l’estragon, ou l’herbe de dragon, est une plante dragonesque dont le lien avec le dragon est marqué dans au moins trente-neuf langues, comme l’indique Marcello Castellana citant Gernot Katzer (Castellana, 2006).

L’estragon du Dictionnaire universel des drogues simples adopte plusieurs traits de la plante dragonesque tels que la résistance au venin, mais aussi la possession de fruits rigides dits écailleux. De plus, il est à nouveau rapporté que l’estragon peut être mangé en salade et qu’il contient assez de sel.

À la suite de l’estragon, vient une entrée avec un terme bien connu des botanistes modernes : drakena radix. En effet, dracaena désigne désormais un genre de plantes, regroupant des arbres dragonesques, comme le dragonnier des Canaries. La drakena radix désigne une racine comparable à un petit corps rampant capable de résister au venin. Son nom viendrait de celui qui l’a découverte, François Drak, ou Franciscus Draco.

La substance de sang-dragon se situe un peu plus loin dans le Dictionnaire (Lémery, 1733, p. 777). Sa définition intègre les propos de Charles de L’Écluse et de Nicolas Monardes, que nous avions déjà signalés chez Jacques Dalechamps. Elle s’intéresse également à la texture de la gomme, rare quand elle est liquide, et plus commune quand elle est en morceaux. On décrit plusieurs espèces d’arbres, qui sont comparés au poirier et au cerisier, laissant penser que les représentations de dragonniers sont encore peu claires au xviiie siècle et ne font pas toujours consensus auprès des naturalistes. De même, la préparation du sang-dragon est décrite comme un processus de liquéfaction de la gomme par les habitants locaux. Est aussi indiquée l’existence d’une préparation de faux sang-dragon importée de Hollande, utilisée pour la teinture et ne possédant aucune vertu médicinale. Cette information signale la valeur marchande du sang-dragon comme un produit commercialisé de manière internationale. Cela n’est pas sans rappeler la valeur marchande du poivre, comme épice onéreuse gardée par des dragons.

À partir de la fin du xviiie siècle, la classification de Linné (1707‑1778) s’affirme et les études botaniques s’affinent, notamment grâce à l’usage d’outils d’observation et d’ouvrages répertoriant les plantes occidentales ou plus exotiques. Le botaniste Jean-Baptiste de Monet de Lamarck compile des termes botaniques sur les plantes et les moyens de les classer. Une entrée est développée pour dracocéphale (Lamarck, 1806, t. II, p. 520‑522), signifiant littéralement « à tête de serpent ». Ce terme désigne des plantes possédant souvent une corolle oscillant entre le rose et le violet. Ce détail nous permet de souligner des caractéristiques communes avec la serpentaire commune. Cela étant posé, il est intéressant de noter que Jean-Baptiste Lamarck n’utilise aucun élément de description pour rappeler l’animal reptilien. La comparaison avec le thym serpolet, ou thymus serpillum L., signale le souvenir du serpent, mais n’est pas expliquée (ibid., p. 521). Le technolecte botanique s’est imposé dans les définitions encyclopédiques, mais l’imaginaire de la plante dragonesque reste effectif pour nommer et évoquer l’image d’une plante. De plus, le nom serpentaire ne présente pas d’entrée principale. La seule entrée relative au serpent est serpicule pour désigner une plante rampante (ibid., t. VII, p. 123). Pour trouver la serpentaire et une partie de nos autres plantes dragonesques, il faut consulter l’entrée principale gouet qui classe vingt-six plantes. Parmi ces plantes, nous en comptons cinq qui présentent des caractéristiques de plantes dragonesques (ibid., t. III, p. 6‑15). Le gouet serpentaire est aussi nommé arum dracunculus, dracunculus polyphyllus, dracunculus major vulgaris, dracuntium, dracuntium majus, anguina dracuntia et serpentaria digitata vulgaris dans le texte (ibid., p. 7), comme si le nom botanique devait porter la trace de l’imaginaire dragonesque. Le gouet serpentaire est clairement comparé au serpent, avec sa « hampe [« pseudo-tige »] cauliforme, […] enveloppée par les gaines des feuilles, lisse, & marbrée, ou tachée comme le ventre d’un serpent ». Le gouet à capuchon, également appelé Arisa serpentinum, est aussi comparé au serpent, « avec une ou deux hampes grêles, tachetées inférieurement comme la peau d’un serpent » (ibid., p. 9). Les trois autres plantes gardent la trace de l’imaginaire dragonesque dans leurs noms latins. Le gouet à longue pointe est aussi nommé avec les noms suivants : Arum dracuntium L., Dracunculus polyphyllus minor indicus immaculato caule, Draguntium caule immaculato, minus & humilius (ibid., p. 7). Le gouet gobe-mouche a été confondu avec l’Arum dracunculus (ibid., p. 11). Enfin, le gouet oreillé, Arum auritum, aussi nommé dracunculus americanus scandens, triphyllus & auritus, est décrit avec une caractéristique de plante dragonesque, puisque « sa tige grimpe et rampe sur les troncs des arbres » (ibid., p. 15). Nous remarquons que le dragon est complètement absent des descriptions et que le serpent est rarement mentionné pour des comparaisons. L’imaginaire des plantes dragonesques s’efface dans les définitions et les descriptions des plantes, mais perdure dans leurs dénominations, qu’il s’agisse de formules latines botaniques ou dans leurs noms français.

Utiliser les plantes dragonesques de nos jours

De nos jours, l’imaginaire des plantes dragonesques paraît dans les noms botaniques latins, ainsi que dans certaines nominations françaises et quelques périphrases populaires. Ainsi l’on reconnaît l’estragon, Artemisia Dracunculus L., sous le nom d’herbe dragon. Il est toujours employé en cuisine et en médecine à des fins digestives. Il détiendrait aussi des vertus anti-inflammatoires et hépatoprotectrices, et serait capable d’agir sur l’hyperglycémie et la réduction des lipides dans le sang. Cependant, des études avec un plus grand nombre de sujets restent à conduire (Obolski et coll., 2011). En outre, l’estragon fait partie des herbes culinaires fameuses en Occident, avec le thym serpolet, Thymus serpyllum L., un sous-arbrisseau aux tiges rampantes.

La serpentaire, ou gouet serpentaire, ou encore Dracunculus vulgaris Schott., se distingue des arums et est désormais déconseillée comme remède par l’ANSM. Cela étant posé, cette plante fait encore l’objet d’études pour ses propriétés antioxydantes qui pourraient agir contre le cancer du sein (Aslanturk & Askin Celik, 2013).

Le dragonnier des Canaries et celui de Socotra restent essentiellement des arbres des terres exotiques. Le sang-dragon est parfois employé dans la cosmétique naturelle ou dans les mouvements de médecine alternative, pour les propriétés que nous avons mentionnées ci‑dessus. La résine rouge de Croton lechleri, ou Croton draco, comparable au sang-dragon énoncé plus tôt, est conseillée pour lutter contre les irritations cutanées et les tâches de vieillesse1. Cette même substance est employée dans les crèmes anti‑âge de la marque de cosmétique Ekia2, qui insiste sur les vertus cicatrisantes de la résine. Il existe également une crème régénératrice de Beauté Mediterranea, dont le qualificatif évoque la capacité du serpent à renouveler sa peau. Par ailleurs, le Croton lechleri est étudié en ethnopharmacologie, car sa résine contient de la taspine qui permettrait de modérer le développement des cellules cancéreuses du cancer du côlon (Montopoli et coll., 2012). La sève rouge de Croton urucurana Baill., aussi nommée sang de dragon, peut être employée pour ses vertus antidiarrhéiques (Gurgel et coll., 2001).

Pour conclure, nous synthétiserons les caractéristiques persistantes permettant de définir les plantes dragonesques, à la manière de nos précédents travaux sur les plantes médicinales (Dominguez, 2020) :

  • Les racines longues et tortueuses de la plante rappellent la forme du serpent et son mouvement rampant.

  • La tige de la plante a une forme qui rappelle la forme du serpent. La couleur de la tige peut également rappeler la peau tachetée du serpent.

  • La fleur, plus généralement la partie supérieure de la plante, peut renvoyer à la tête du serpent. Le pistil ou l’inflorescence peuvent renvoyer au corps fin du serpent ou à sa langue.

  • Les plantes ressemblant à un serpent peuvent posséder des vertus pour repousser les reptiles ou guérir les morsures de serpent. À partir de l’étymologie, des caractéristiques principales et des symboles du serpent et du dragon, les plantes dragonesques peuvent soigner la vue, lutter contre les problèmes de digestion, dissiper les tâches sur la peau et apaiser les brûlures.

  • L’imaginaire du venin, comme substance médicinale bénéfique ou maléfique suivant les préparations, étend le champ de l’imaginaire des substances dragonesques, souvent obtenues à partir d’herbe ou d’arbre associés à l’imaginaire du serpent. Ces substances présentent souvent une partie des vertus mentionnées dans le point précédent.

Bibliographie

Aldrovaldi Ulisse & Ambrosini Bartolommeo, 1640, Serpentum, et draconum historiæ libri duo, Bononiæ, C. Ferronium. Disponible sur <https://archive.org/details/UlyssisAldrovanIAldr/page/n7/mode/2up>.

Aslanturk Ozlem Sultan & Askin Celik Tulay, 2011, « Potential Antioxidant Activity and Anticancer Effect of Extracts from Dracunculus vulgaris Schott.Tubers on MCF‑7 Breast Cancer Cells », International Journal of Research in Pharmaceutical and Biomedical Sciences, vol. 4, no 2, p. 394‑404.

Bachelard Gaston, 1948, La Terre et les Rêveries du repos, Paris, José Corti.

Barthélemy lAnglais, xve siècle, Le Livre des propriétés des choses [xiiie s.], trad. Jean Corbechon, BnF, ms. fr. 9141. Disponible sur <https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10023008w/f5.item.zoom>.

Castellana Marcello, 2006, « La cuisine à l’estragon », dans J.‑M. Privat (dir.), Dragons entre sciences et fictions, Paris, CNRS Éditions.

Dalechamps Jacques, 1653, Histoire générale des plantes, trad. J. Des Moulins, Lyon, Ph. Borde, L. Arnaud & Cl. Rigaud. Disponible sur <https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5408308s.r=dracunculus?rk=21459;2>.

Dictionnaire du moyen français (DMF), 2015, ATILF – CNRS & Université de Lorraine. Disponible sur <http://zeus.atilf.fr/dmf/>.

Dodoens Rembert, 1557, Histoire des plantes, traduit en français par Ch. de L’Écluse, Anvers, Jean Loe.

Dominguez Audrey, 2020, Histoires des noms des plantes : le Jardin médicinal d’Antoine Mizauld, thèse de doctorat en littérature et langue françaises, Université Grenoble Alpes.

Durand Gilbert, 1992, Les Structures anthropologiques de l’imaginaire : introduction à l’archétypologie [1960], Paris, Dunod.

Gaffiot Félix, 1934, Dictionnaire latin-français, Paris, Hachette.

Gurgel Luilma A. et coll., 2001, « Studies on the Antidiarrhoeal Effect of Dragon’s Blood from Croton urucurana », Phytotherapy Research, vol. 15, no 4, p. 319‑322.

Lamarck Jean-Baptiste de Monet de, 1806, Encyclopédie méthodique. Botanique, Paris, Panckoucke (H. Agasse, Vve Agasse), t. II, III et VII. Disponible sur <https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30724840d>.

Lémery Nicolas, 1733, Dictionnaire universel des drogues simples, 3e éd., Paris, impr. de la Vve d’Houry.

Le Quellec Jean-Loïc, 1997, « La naturalisation du dragon en Europe », Cahiers internationaux de symbolisme, nos 86‑88, p. 177‑212.

Le Quellec Jean-Loïc & Sergent Bernard, 2017, Dictionnaire critique de mythologie, Paris, CNRS Éditions.

Matthiole André, 1561, Les Commentaires de M. Pierre Andre Matthioli medecin senoys : sur les six livres des simples de Pedacius Dioscoride Anazarbeen [1544], Lyon, L’escu de Milan par Gabriel Cotier. Disponible sur <https://archive.org/details/FOL_S82_1INV121RES>.

Montopoli Monica et coll., 2012, « Croton lechleri Sap and Isolated Alkaloid Taspine Exhibit Inhibition against Human Melanoma SK23 and Colon Cancer HT29 Cell Lines », Journal of Ethnopharmacology, no 144, p. 747‑753.

Obolskiy Dmitri et coll., 2011, « Artemisia dracunculus L. (Tarragon): A Critical Review of Its Traditional Use, Chemical Composition, Pharmacology, and Safety », Journal of Agricultural and Food Chemistry, American Chemical Society, vol. 59, no 21, p. 11367‑11384.

Rey Alain (dir.), 2005, Dictionnaire culturel en langue française, Paris, Le Robert, 4 vol.

Ribémont Bernard & Vilcot Carine, 2004, Caractères et Métamorphoses du dragon des origines. Du méchant au gentil, Paris, Honoré Champion.

Sodigné-Costes Geneviève, 1994, « Du boa au monstre volant : réalité et mythe du dragon chez les encyclopédistes du xiiie siècle », dans D. Buschinger et W. Spiewok (dir.), Le Dragon dans la culture médiévale, Greifswald, Reineke, p. 65‑75.

Trinquier Jean, 2013, « Cinnabaris et “sang-dragon” : le “cinabre” des Anciens entre minéral, végétal et animal », Revue archéologique, no 56, p. 305‑346.

Wartburg Walter von, 1922‑1967, Französisches Etymologisches Wörterbuch: eine Darstellung des galloromanischen Sprachschatzes, Bâle, R. G. Zbinden, 24 vol.

Wunenburger Jean-Jacques, 2002, La Vie des images [1995], nouvelle édition augmentée, Grenoble, PUG.

Notes

1 <https://www.aroma-zone.com/info/fiche-technique/actif-cosmetique-extrait-concentre-de-sang-du-dragon-aroma-zone>. Retour au texte

2 <www.ekia-cosmetiques.com/fr/24-94-creme-intense.html - /26-contenance-50_ml>. Retour au texte

Citer cet article

Référence électronique

Audrey Dominguez, « Plantes et dragons », IRIS [En ligne], 41 | 2021, mis en ligne le 28 novembre 2021, consulté le 19 avril 2024. URL : https://publications-prairial.fr/iris/index.php?id=2217

Auteur

Audrey Dominguez

Docteure associée au laboratoire Litt&Arts UMR 5316, centre ISA (Imaginaire et Socio-Anthropologie), Université Grenoble Alpes

Autres ressources du même auteur

  • IDREF

Droits d'auteur

CC BY-NC 4.0