Quebec https://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=988 Entrées d’index fr 0 Découvrabilité et politiques culturelles : une articulation en construction https://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=1681 Le projet de recherche « Les algorithmes de recommandation des plateformes numériques comme instrument de politique culturelle : perspectives juridiques et sociotechniques de la découvrabilité » est porté par une équipe mixte constituée de chercheurs de l’Observatoire des Politiques Culturelles (France), de la Chaire UNESCO sur la diversité des expressions culturelles de l’Université Laval (Québec), du Laboratoire Costech de l’Université de Technologie de Compiègne (France) et du centre d’innovation et de recherche Artenso (Montréal). Il vise à identifier la place de la notion de découvrabilité dans les politiques culturelles (locales, provinciales, fédérales) ou dans les textes s’y rattachant (lois, règlements, entente de développement culturel, plans stratégiques) et de la comparer avec les réalités des milieux de pratique en musique, au Québec. L’article proposé pour ce numéro de la Revue internationale des francophonies constitue une première partie de ce plan de travail et vise à décrire comment le terme de découvrabilité s’ancre peu à peu dans des cadres d’action publique, en faisant un état des lieux de la place de cette notion, particulièrement dans le secteur de la musique au Québec. Notre travail se déploie sur deux questions qui constituent chacune une section de l’article : Qu’est-ce que le terme de découvrabilité recouvre en termes de pratiques ? Comment sont abordés les enjeux de découvrabilité dans les différents documents de planification culturelle, et ce à différentes échelles ? Pour y répondre, l’article s’ancre dans une revue de littérature rassemblant à la fois des travaux académiques, des textes juridiques, des rapports de différentes parties prenantes (industries, regroupements, recherche) et des guides pratiques. Ce travail indique qu’il existe deux lignes de tensions sur la notion de découvrabilité : l’une reposant sur une définition élastique dans ses usages selon le type d’acteurs, l’autre sur des différences dans les mécanismes (techniques, économiques, politiques, sociaux) organisant les pratiques de découvrabilité. The research project "Recommendation algorithms on digital platforms as an instrument of cultural policy: legal and socio-technical perspectives on discoverability" is being carried out by a joint team of researchers from the Observatoire des Politiques Culturelles (France), the UNESCO Chair on the Diversity of Cultural Expressions at Université Laval (Quebec), the Costech Laboratory at the Université de Technologie de Compiègne (France) and the Artenso innovation and research center (Montreal). It aims to identify the place of the notion of discoverability in cultural policies (local, provincial, federal) or in related texts (laws, regulations, cultural development agreements, strategic plans) and to compare it with the realities of music practice environments in Quebec. The article proposed for this issue of the Revue internationale des francophonies constitutes the first part of this work plan, and aims to describe how the term "discoverability" is gradually being anchored in public action frameworks, by taking stock of the place of this notion, particularly in Quebec’s music sector. Our work focuses on two questions, each of which constitutes a section of the article: What does the term "discoverability" cover in terms of practices? How are discoverability issues addressed in various cultural planning documents, at different scales? To answer this question, the article draws on a literature review that includes academic works, legal texts, reports from various stakeholders (industries, groups, research) and practical guides. This work shows that there are two lines of tension concerning the notion of discoverability: one based on an elastic definition in its uses depending on the type of actor, the other on differences in the mechanisms (technical, economic, political, social) organizing discoverability practices. mar., 26 août 2025 15:44:10 +0200 jeu., 04 sept. 2025 11:28:17 +0200 https://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=1681 Les inquiétudes d’une majorité et la Loi 21 : le Québec, le catholicisme et la laïcité en 2019 https://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=1167 Les auteurs proposent de réfléchir sur les liens entre religion et appui à la laïcité dans le contexte québécois. Pour y parvenir, ils retracent d’abord l’évolution du rapport qu’ont les Québécois à la laïcité, révélant, d’une certaine façon, ce qui mènera à l’adoption de la Loi sur la laïcité de l’État (Loi 21). Une sérieuse mise en contexte de la transformation du régime de religiosité des Québécois depuis les années 1960 à nos jours permet ensuite de retracer et d’analyser le rapport qu’entretiennent les Québécois à la religion tout au long de cette période de sécularisation. Les auteurs analysent trois sondages sur les perceptions et l’appui des mesures restrictives contenus dans la Loi 21. Les questions du port de signes religieux par les enseignants et les directeurs d’écoles primaires et secondaires publiques sont au cœur de leur analyse. Ces données, recueillies par de grandes firmes de sondages, dévoilent un fait inusité à première vue : l’appui des mesures visant à restreindre le port de signes religieux dans l’espace public serait principalement le fait de citoyens francophones se déclarant catholiques. Analysant une série de graphiques descriptifs, les auteurs font émerger les principales caractéristiques sociodémographiques présentes chez les individus appuyant certaines facettes de la Loi 21. En outre, à partir de ces caractéristiques, ils élaborent deux modèles logistiques et examinent la prépondérance des divers facteurs expliquant cet appui. La langue, l’âge et le lieu d’habitation semblent aussi de sérieux déterminants de l’appui aux mesures restrictives de la laïcité. Lorsque regroupées, ces caractéristiques permettent d’esquisser certains profils d’individus plus susceptibles d’adhérer aux principes contenus dans cette loi, ou de les rejeter. Les auteurs terminent en montrant que, par cet appui à la Loi 21, la société québécoise est à la fois unie dans une position identitaire et nationalitaire forte, mais aussi qu’elle est traversée de plusieurs polarisations pour son avenir. The authors propose to reflect on the links between religion and support for secularism in the Quebec context. To do so, the first trace the evolution of Quebecers’ relationship to secularism, revealing, in a way, what will lead to the adoption of the Act Respecting the Laïcité of the State (Bill 21). A serious contextualization of the transformation of Quebecers’ religious system from the 1960s to the present day then allows us to trace and analyze Quebecers’ relationship to religion throughout this period of secularization. The authors analyze three surveys regarding perceptions of and support for the restrictive measures contained in Bill 21. The issue of the wearing of religious symbols by teachers and directors of public elementary and secondary schools is at the heart of their analysis. These data, collected by major polling firms, reveal a fact that seems unusual at first glance: support for measures to restrict the wearing of religious symbols in the public space comes mainly from Francophone citizens who declare themselves to be Catholics. Using a series of descriptive graphs, the authors highlight the main socio-demographic characteristics of individuals who support certain aspects of Bill 21. Based on these characteristics, the authors then develop two logistics models and examine the preponderance of the various factors explaining this support. Language, age, and place of residence also appear to be serious determinants of support for restrictive measures of laïcité in Quebec. When taken together, these characteristics make it possible to outline certain profiles of individuals who are more likely to support or reject the principles contained in the legislation. The authors conclude by showing that through this support for Bill 21, Quebec society is both united in a strong identity and nationalist position but is also experiencing several polarizations for its future. jeu., 19 nov. 2020 18:49:43 +0100 mer., 09 déc. 2020 12:32:39 +0100 https://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=1167 La diplomatie française et la Francophonie : entre intérêts du pré carré africain et politique québécoise (1964-1970) https://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=985 Inventé par le géographe français Onésime Reclus en 1880 pour définir l'espace de diffusion de la langue française au niveau mondial, le mot francophonie refait surface en novembre 1962 à l’occasion d’un numéro spécial de la Revue Esprit consacré au « Français langue vivante ». À partir de 1964, le président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, propose même la création d’une organisation intergouvernementale de la Francophonie. Malgré le soutien de ses homologues africains, Senghor se heurte à l'opposition de la France. Tout en reconnaissant l'existence d'une « réalité francophone », de Gaulle refuse de remettre en cause la politique franco-africaine fondée sur le bilatéralisme au profit de l'édification d'un projet de Francophonie multilatérale. Au cours des années suivantes, la position de la France va toutefois s’infléchir et permettre la création en 1970 d’une première organisation intergouvernementale : l'Agence de Coopération culturelle et technique (ACCT) qui voit le jour à l'issue de deux conférences à Niamey en 1969 et 1970. Si cette évolution n’aurait pas eu lieu sans l’insistance de Léopold Sédar Senghor et le soutien de ses homologues de l’Organisation commune africaine et malgache (OCAM), cet article a pour objet de démontrer que c’est avant tout les enjeux liés à la relation avec le Québec qui ont conduit la diplomatie française à endosser le projet de création d'une Francophonie intergouvernementale. Dans la première partie, nous verrons que la volonté du gouvernement du Québec de fonder sa personnalité extérieure sur une union linguistique a conduit le gouvernement français à adopter une attitude plus positive face aux initiatives sur la Francophonie. Dans la deuxième partie, nous verrons que tout en s'appuyant sur l'existence d'un « lobby du Québec » et sur le Secrétariat général aux Affaires africaines et malgaches (SGAAM), le général de Gaulle a souhaité conserver la haute main sur la politique française de la Francophonie en veillant à la fois au maintien de la priorité québécoise et à la préservation des intérêts de sa politique africaine. Invented by the French geographer Onésime Reclus in 1880 to define the diffusion area of French language in the world, the word "Francophonie" resurface in 1962 on a special issue of the magazine Revue Esprit dedicated to the subject: “French as a living language”. From 1964 Léopold Sédar Senghor, president of Senegal, suggests to create an intergovernmental organization for the Francophonie. In spite of the support of the other African presidents, Senghor collides with French opposition to the idea. Even though Charles de Gaulle recognized the existence of a francophone reality, he refused to call into question the franco-african policy, based on the bilateralism, in aid of a project on a multilateral Francophonie. Over the next years, French’s position bended and permitted to create, in 1970, a first intergovernmental organization: The Agence de coopération culturelle et technique (ACCT, French for Agency of cultural and technical cooperation) which was the outcome of two conferences in Niamey in 1969 and 1970. Although this evolution had not been possible without the urging of Léopold Sédar Senghor and the support from it’s counterparts at the Organisation commune africaine et malgache (OCAM, French for The African and Malagasy Common Organization), this article aims to demonstrate that it was, before everything else, the questions about the Quebec, which led French diplomacy to endorse the project of the creation of an intergovernmental Francophonie. In the first part, the article shows that the willingness of Quebec’s government to create its international personality on the bases of a linguistic union, have led French administration to have a more positive attitude towards the initiatives of the Francophonie. The second part, presents how the General de Gaulle by leaning on the existence of a “Quebec’s lobby” and the Secretary General for African and Malagasy Affairs, wanted to preserve the upper hand on French politics in the Francophonie and at the same time look after the upholding of Quebec as a priority and the preservation of French interests on its African policy. mer., 11 déc. 2019 19:12:07 +0100 jeu., 12 déc. 2019 19:43:06 +0100 https://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=985