Les Leszczynski et l’image du roi bienfaisant, un modèle pour la monarchie française ?

Outline

Text

Nombreux sont les auteurs qui ont évoqué un phénomène de désacralisation de la monarchie en France au xviiie siècle. Dans la lignée de Dale Van Kley1, Jeffrey Merrick2 et Robert Darnton3, ou encore d’Arlette Farge4 et de Roger Chartier5 en France, les années 1750 auraient été marquées par une prolifération d’écrits violents et hostiles au roi qui traduiraient un changement dans la relation qui unissait le monarque à ses sujets ; l’attentat de Damiens serait l’une des manifestations les plus éclatantes de ce changement et le tout aurait finalement rendu possible la mort de Louis XVI sur l’échafaud. En renonçant à un certain nombre de rituels monarchiques comme le toucher des écrouelles, en promouvant une image royale qui pouvait parfois se confondre avec celle d’un simple particulier, le roi aurait lui-même contribué à cette désacralisation. William Doyle a su synthétiser les arguments qui plaidaient contre cette perspective6, et nous souhaiterions ici lui apporter des éléments complémentaires. Ce changement n’est sans doute rien de plus qu’une évolution correspondant à un temps nouveau, ce ne semble pas être autre chose que le reflet de ce qui, ailleurs, s’appelle le « despotisme éclairé » et ne mène pas irrémédiablement à une révolution. La France n’est généralement pas englobée dans ce vaste mouvement parce qu’elle est toujours considérée comme le bastion de l’absolutisme, un absolutisme qui serait, au xviiie siècle, simplement dégénéré, abâtardi par rapport à une référence ultime : le règne de Louis XIV. Mais pour suivre cette hypothèse, il faut valider le postulat selon lequel Louis XIV aurait été la seule et unique référence de ses successeurs. S’il a bien évidemment été un roi marquant, nous nous demanderons ici si d’autres figures n’ont pas joué un rôle plus important pour la monarchie française à la veille de la Révolution. En effet, le modèle louis-quatorzien impliquait aussi de s’inscrire dans la lignée du roi de guerre, un idéal coûteux en période de difficultés financières. Certes, si le Télémaque de Fénelon promeut, plutôt que le monarque martial, l’image d’un roi simple, ennemi du luxe, un roi bienfaisant et véritable père pour ses sujets, on ne saurait avoir tout dit en s’arrêtant là. Louis XV et Louis XVI ont reçu tous deux une éducation fénelonienne sans que leurs règnes ne puissent se confondre. Bien qu’elle se nourrisse aux mêmes sources, l’image royale évolue tout au long du siècle et varie selon la manière dont quelques personnages emblématiques la mettent en œuvre. Parmi eux, Stanislas Leszczynski est sans doute celui qui a eu l’impact le plus important sur la monarchie française. Nous tenterons donc de montrer ici comment Stanislas a incité le roi de France, non pas à être un roi bienfaisant – c’était déjà l’exigence de l’éducation fénelonienne reçue par Louis XV et Louis XVI – mais plutôt à le faire savoir en construisant une image du roi bienfaisant. Il s’agira donc d’étudier un paraître qui n’obéit plus aux codes louis-quatorziens mais qui n’en possède pas moins ses caractéristiques propres.

Stanislas, un modèle de roi philosophe et bienfaisant

« J’ai trop aimé la guerre et les bâtiments ». Ces mots de Louis XIV à son successeur sur son lit de mort sont bien connus. Tout a été fait pour leur donner rapidement la plus large publicité, le Régent ayant fait publier cette déclaration dès 17157. En mourant, Louis XIV ne laissait en effet « pas le moindre fonds, ni dans notre Trésor royal ni dans nos recettes, pour satisfaire aux dépenses les plus urgentes »8, les guerres des dernières années de règne y ayant une lourde part. Il est donc logique que le Régent ait été enclin à un gouvernement plus pacifique et qu’il ait voulu y engager Louis XV. Dans le même ordre d’idée, il favorise la publication des œuvres de Fénelon9, qui défend une vision tout aussi paisible. Aussi, l’enfance de Louis XV est-elle bercée par ses écrits. En 1717, la première édition authentique du Télémaque lui est dédiée et les sermons du Petit Carême que Massillon prononce devant lui contribuent grandement à populariser la pensée fénelonienne10. Si Louis XV est incité à rejeter les ambitions belliqueuses, l’historien Thomas Kaiser a également souligné que la rhétorique fénelonienne présentait le roi en tant que « père du peuple », soit comme un roi bienfaisant. Cette rhétorique devient fréquente sous la Régence et continue à imprégner le règne de Louis XV qui, après les scènes de Metz, accepte le surnom très fénelonien de « Bien-Aimé ». Cette pensée semble donc avoir accompagné Louis XV tout au long de sa vie, sans pour autant qu’il ne se réfère explicitement à Fénelon. Ses actes parlaient pour lui et la paix de 1748, que l’opinion du temps lui a vivement reprochée, pourrait d’ailleurs passer pour une véritable expression de fénelonisme. Si les idées de l’archevêque de Cambrai étaient dans l’air du temps, elles ne servaient pas pour autant la popularité de Louis XV. Son véritable souci, après les années de régence et de gouvernance de l’abbé de Fleury, était avant tout d’imposer son propre pouvoir en tant que monarque absolu, et de le réaffirmer comme tel à la cour et aux parlements, parfois tentés de s’ériger en contre-pouvoirs. Il ne semble pas non plus que Louis XV se soit véritablement inquiété de l’image qu’il pouvait renvoyer et qu’il ait voulu rendre lisible ses références, ses modèles et ses sources d’inspiration. Au contraire, il a plutôt étendu jusqu’à ce domaine la tradition du secret propre à la monarchie française. Il est néanmoins un monarque proche de Louis XV qui ne faisait pas mystère de son imprégnation par la pensée fénelonienne : le roi Stanislas qui, contrairement à son gendre, tendait à penser qu’elle n’était d’aucune d’utilité si elle n’était pas mise en scène. Il est vrai que l’expérience du pouvoir de chacun était bien différente.

Dans le cas de Stanislas, la conquête de la couronne élective de Pologne requérait du candidat qu’il sache entretenir une clientèle et pas uniquement par la fortune. Il s’agissait de séduire et de convaincre, une dimension inconnue pour Louis XV. Pour comprendre comment Stanislas concevait cette séduction, il suffit d’étudier sa manière d’agir en Lorraine. Arrivé à Lunéville le 3 avril 1737, un duché qui lui est échu par hasard à la suite des négociations de paix de la guerre de Succession de Pologne, il est loin d’y être le bienvenu. Néanmoins, il parvient relativement vite à apaiser les premières réactions hostiles des Lorrains et sa popularité devient même légendaire. Des personnalités aussi diverses que le marquis d’Argenson, l’avocat Barbier ou encore Montesquieu et Voltaire le révèrent. À vrai dire, dans ce concert de louanges, seul Grimm se moque d’une célébration trop grandiloquente à son goût11, mais il ne ménage pas ses compliments à Stanislas pour autant :

Les meilleurs ouvrages de Stanislas ne sont pas imprimés : on les voit en parcourant la Lorraine. C’est là qu’on voit avec étonnement tout le bien que ce prince a su faire avec si peu de moyens, n’ayant pour tout revenu que deux millions de livres de France, vivant cependant avec toute la décence royale et ayant toujours de l’argent de reste pour faire le bien12.

Suite logique de cette popularité, une première hagiographie du roi de Pologne est publiée à Londres dès 174013. Puis, en 1784, c’est l’abbé Proyart, grand apologiste de la famille royale, qui produit une Histoire de Stanislas Ier.

Pour construire sa réputation, Stanislas applique ostensiblement les principes édictés par Fénelon : il professe un idéal de simplicité, presque spartiate, auquel la vie d’errance qu’il a menée l’a un peu contraint, et il parvient ainsi à passer pour un ennemi du luxe alors qu’il multiplie les constructions extravagantes en Lorraine. Mais surtout, Stanislas s’est appuyé sur une série d’actions bienfaisantes qui aboutissent généralement à la création d’une fondation. Il en crée près d’une cinquantaine dont il fait publier la liste en 1762. Ces actions s’étendent du secours aux indigents à la création de greniers à blé pour prévenir les disettes. Il institue d’autre part une chambre de consultation des avocats gratuite. Dans le domaine de la tolérance, il accueille les réformés et les israélites se créant ainsi une réputation de philosophe qui lui permet, en 1763, de faire publier un recueil de ses écrits sous le titre des Œuvres du philosophe bienfaisant.

Par ailleurs, Stanislas n’hésita pas à faire bénéficier son gendre de sa popularité. De la sorte, il prépare en douceur le rattachement de la Lorraine à la France. Ainsi, la place royale qu’il crée à Nancy est clairement liée au personnage de Stanislas, et ce longtemps avant que sa statue ne vienne remplacer celle de Louis XV. En effet, la place royale inscrit le pouvoir du roi de France dans l’architecture, elle affirme symboliquement ses conquêtes et ce, dans la continuité d’une politique de propagande mise en place par Louis XIV. Comme l’a expliqué Michel Martin14, ces places étaient le plus souvent construites dans les provinces où des menaces pesaient sur le pouvoir royal : parce qu’elles étaient de conquête récente ou bien parce qu’elles étaient éloignées de la capitales, ou encore parce qu’elles étaient particulièrement rétives à l’absolutisme. Loin d’exprimer le vœu enthousiaste de la population locale, elles trouvaient la plupart du temps leur origine dans la proposition du gouverneur de la province ou de l’intendant, des personnalités au service du pouvoir royal. La municipalité n’avait alors guère d’autre choix que de suivre cette suggestion tout en essayant de limiter le coût des travaux.

À Nancy, la démarche paraissait d’autant plus périlleuse que les Lorrains entretenaient des relations difficiles avec Antoine Chaumont de la Galaizière, le chancelier chargé d’administrer le duché au nom de Louis XV pendant le règne de Stanislas. Par conséquent, ce n’est pas à lui que revient l’initiative de lancer le projet de place royale, mais à Stanislas. Celui-ci ne s’est pas contenté d’initier le projet, il en a également été le mécène, allant jusqu’à y consacrer une part non négligeable de ses revenus personnels15. À ce titre, il l’a accompagné jusqu’au bout et a présidé les festivités de dédicace de la statue, le 26 novembre 1755.

Aussi, si c’est bien à Louis XV que l’on rend hommage à cette occasion, Stanislas y est nécessairement étroitement associé, ce que traduit bien le discours prononcé par Thibaut, le lieutenant général de police : « Qu’il est glorieux, Sire, à la capitale de vos états d’être l’organe des sentiments de la nation ! et qu’il sera doux à nos arrière-neveux, en jetant la vue sur Louis le Bien-Aimé, de se rappeler Stanislas le Bienfaisant ! » Le tout était suivi d’un compliment à Stanislas16.

En décidant de consacrer une place à Louis XV et non à lui-même, Stanislas met également en scène sa modestie, ce qui contribue d’autant à sa popularité. En atteste le discours de Thibaut quand il lui remet une médaille commémorative représentant Stanislas et la statue de Louis XV : « Sire, plus on se refuse à l’immortalité, plus on la mérite. Souffrez donc que la ville de Nancy fasse violence à Votre Majesté, en la suppliant d’accepter cette médaille qui représente le plus beau jour de la Lorraine, et le plus digne d’être consigné dans ses fastes »17. Ce à quoi Stanislas répondit : « Messieurs, sur ce médaillon est mon effigie ; mais les vôtres sont gravées dans mon cœur ».

À vrai dire, cette modestie était d’autant plus manifeste que Stanislas avait renoncé à sa statue sur la place qui, en pendant de celle de Louis XV et de dimensions bien plus modestes, devait porter le nom de Saint-Stanislas18. En 1753, une fontaine devait remplacer la statue de Stanislas pour célébrer les victoires de Louis XV. En 1756, elle servit finalement à commémorer le renversement des alliances : la place prit alors le nom de place d’Alliance19.

Les cérémonies qui accompagnent la dédicace prennent également soin de mêler Louis XV et Stanislas. La pièce de Palissot, Les Originaux, est représentée à cette occasion. Elle est très explicite :

Un grand roi a fait élever la statue de Louis XV dans une place qui est à la fois le monument de son goût pour les arts, et de son amour pour les peuples. L’Antiquité n’offre point d’exemples d’un pareil trait. C’est la Vertu qui rend hommage à la Vertu ; c’est un roi qui consacre dans un roi, son contemporain, ce qui le rend lui-même si respectable et si cher au monde. Mes éloges peindraient mal ce que les traits éloquents de cette statue attesteront à la postérité.

Mais finalement, ce rapprochement de Louis XV et Stanislas profite surtout à un autre prince : le dauphin. Il est en effet celui que la nature a désigné pour synthétiser les vertus de son père et de son grand-père, le prologue poursuit donc :

On saura qu’il y eut ailleurs que dans la fable un siècle heureux, où deux souverains se disputaient, pour ainsi dire, le cœur des Nations ; qu’il y avait entre eux une espèce de rivalité, non pas seulement à qui ferait le bien, mais à qui perfectionnerait l’art de le faire, et de si grands exemples se reproduisaient aux yeux de l’Europe dans un jeune prince, l’unique héritier de leur gloire, et déjà les délices de la Patrie.

De manière plus surprenante, c’est également Marie Leszczynska qui est célébrée. Elle est certes la pièce essentielle dans le rapprochement de Louis XV et de Stanislas, mais, en tant que femme à la réputation de reine effacée, on ne s’attend pas nécessairement à la voir apparaître au milieu de cette trilogie masculine. Or, c’est bien avec elle que se clôt le panégyrique royal, et c’est justement la discrétion et la modestie que l’on porte à son crédit :

On saura que ces deux monarques étaient unis, et qu’une princesse auguste, appelée par le Ciel pour être le gage de cette union sacrée, donnait alors à sa Cour le rare spectacle de la grandeur modeste, et le modèle de ces vertus, d’autant plus révérées qu’en modérant leur propre éclat elles semblent vouloir se dérober à l’admiration20.

Cette présence de Marie Leszczynska se comprend mieux si on la met en relation avec sa popularité grandissante. Alors même que celle du roi décline, Marie Leszczynska devient et demeure la « bonne reine » en se faisant la représentante de la plupart des qualités reconnues à Stanislas, comme la modestie. De la même manière que lui, elle transforme la simplicité subie de ses origines en vertu et s’efforce de multiplier les actions charitables. Elle devient donc un archétype féminin de la pensée fénelonienne.

Secondant sa fille, Stanislas travaille lui-même avec ardeur à la popularité de son gendre. Probablement inquiet, en 1757, au lendemain de l’attentat de Damiens, il n’hésite pas à faire publier, à Nancy, une Épître à la Nation par l’abbé Porquet. Elle appelle les Français à l’unité nationale pour oublier les querelles, et, mieux, combattre l’Angleterre21. Pour autant, il n’est pas certain que les soins de Stanislas aient toujours bien porté leurs fruits. Son zèle mis au service de la popularité de Louis XV pouvait aussi, par contraste, le faire paraître comme une figure d’opposition. Ainsi, en 1761, l’abbé Coyer publie une Histoire de Jean Sobieski qui comporte plusieurs allusions aux œuvres de Stanislas. Or, la publication est interdite par Louis XV, parce qu’elle est susceptible de mettre la diplomatie française en difficulté, mais aussi parce qu’elle est accusée de républicanisme22. Pour autant, l’exemple de Stanislas s’impose peu à peu à la famille royale par l’intermédiaire de la reine et du dauphin.

Une iconographie de Marie Leszczynska inspirée par Stanislas

Aujourd’hui, Marie Leszczynska est un personnage qui suscite peu d’enthousiasme et qui est même parfois ignoré. Dans la thèse qu’elle lui consacre, Jennifer Grant Germann rapporte une anecdote significative. Quand elle commençait ses recherches aux Archives nationales, un archiviste est allé jusqu’à lui a répondre sur un ton d’évidence que Marie Leszczynska n’avait jamais été reine de France23. Il est vrai que, au xviiie siècle déjà, son statut de fille d’un roi détrôné la fit passer un temps pour une reine de seconde zone, ce dont témoigne la désinvolture avec laquelle la traite le duc d’Antin, directeur général des Bâtiments. En 1727, il règle à Lancret un tableau représentant un incident arrivé pendant le voyage qui a précédé son mariage. C’est lui-même qui avait dicté au peintre ce que le tableau devait représenter :

Dans le voyage de la reine, il est arrivé plusieurs accidents, mais surtout de Provins à Montereau où le second carrosse des dames s’embourba de façon qu’on ne put le retirer. Six dames du palais furent obligées de se mettre dans un fourgon avec beaucoup de paille, quoiqu’en grand habit et coiffées ; il faut représenter les six dames le plus grotesquement qu’on pourra et dans le goût qu’on porte les veaux au marché et l’équipage le plus dépenaillé que faire se pourra.
Il faut une autre dame sur un cheval de charrette, harnaché comme ils le sont ordinairement, bien maigre et bien harassé, et une autre en travers sur un autre cheval de charrette, comme un sac, et que, le panier relève de façon qu’on voie jusqu’à la jarretière, le tout accompagné de quelques cavaliers culbutés dans les crottes et de galopins qui éclairent avec des brandons de paille.
Il faut aussi que le carrosse resté paraisse embourbé dans l’éloignement, enfin tout ce que le peintre pourra mettre de plus grotesque et de plus dépenaillé24.

Par conséquent, la reine ne pouvait faire oublier qu’elle était la fille de Stanislas Leszczynski et elle ne chercha pas à lutter sur ce point. Toutefois, au lieu de porter son ascendance comme une croix, elle travailla à s’en faire un titre de gloire, d’autant qu’elle put, au fil du temps, compter sur la popularité de Stanislas. L’année 1748 marque en cela une véritable offensive. Au salon de peinture et de sculpture, un tableau de Nattier la représente en robe à la française de velours rouge et fourrure, la poitrine couverte de dentelle, un bonnet sur la tête, une tenue de ville qui tend à la transformer en simple particulière. C’est d’autant plus manifeste que les fleurs de lys sont quasiment absentes, seules quelques-unes d’entre elles figurent sur le dossier de la chaise sur laquelle elle est assise. Cette représentation résulte d’un choix de la reine. La fille de Nattier explique que son père « ne put sortir de la simplicité dans l’exécution de ce tableau, parce qu’il avait reçu l’ordre exprès de la reine de ne la peindre qu’en habit de ville »25, et il rompt avec les représentations habituelles des portraits officiels qui la montraient précédemment en robe de cour et manteau fleurdelisé. En acceptant de le présenter au salon, la reine donne un caractère officiel à ce portrait, il ne peut plus s’agir d’un portrait destiné à ses seuls intimes. Elle confirme d’autre part sa volonté d’être représentée en simple particulière par un pastel de Maurice-Quentin de La Tour exposé au même salon. De même, elle y pose en tenue de ville, aucune fleur de lys n’est visible et elle refuse par la suite de poser pour de nouveaux portraits, prétendant qu’il était « inutile qu’on refit ce qui avait été si bien réussi »26.

De ce fait, le salon de 1748 impose l’image d’une reine de France en simple particulière, l’image que doit diffuser l’estampe. De la sorte, Marie Leszczynska met son iconographie en conformité avec la réputation de « bonne reine » qu’elle s’est acquise en s’inspirant de son père. De même que lui, elle se veut savante, et Nattier la représente un livre sur les genoux, modeste, comme la présente Palissot dans son compliment, et pieuse, ce qui lui a valu la reconnaissance du pape qui lui décerne une rose d’or en 1736. Le portrait de Nattier a incontestablement marqué les esprits au xviiie siècle et il est devenu, au fil du temps, une sorte d’archétype de la représentation de la bonne reine. Pour s’en persuader, il suffit de constater la manière dont les portraits de Marie-Antoinette en reprennent les principales caractéristiques suite à l’Affaire du collier. En 1785, Vigée-Lebrun réalise un portrait pour les Affaires étrangères qui la représente assise, en caraco de velours rouge et fourrure, la poitrine couverte d’un fichu de dentelle, portant un bonnet et un livre à la main. Elle décline ce modèle par la suite en reprenant la robe en velours rouge et fourrure pour le portrait avec ses enfants en 1787. Enfin, en 1788, elle reprend la pose de Marie Leszczynska et la robe de velours à fourrure en se contentant de passer du velours rouge au velours bleu.

En retraçant ce contexte, on comprend que le compliment de Palissot n’ait pu oublier la reine en 1755, mais il est également probable que la monarchie ait cherché à tirer parti de sa popularité en d’autres occasions.

En effet, Marie Leszczynska est également associée au principal projet architectural du règne : la reconstruction de l’église Sainte-Geneviève, dont plusieurs publications se font l’écho en 1755. C’est d’abord un article de Soufflot dans le numéro du Mercure de France du mois de juillet et, au même moment, un poème de Jean-Baptiste Bernard, intitulé La reconstruction de l’église de Sainte-Geneviève. Elles ne font que marquer le début de nombreuses autres publications sur le sujet qui alimentent, dans les années qui suivent, un très vif débat architectural27.

Symboliquement la reconstruction de Sainte-Geneviève renvoie à l’image du Bien-Aimé. C’est en effet suite à sa guérison à Metz en 1744 que Louis XV aurait voulu réaliser ce projet. D’autre part, dans la mesure où Geneviève faisait l’objet d’un culte très populaire, elle visait aussi à permettre au roi de renouer avec les plus humbles, et, enfin, étant également associée à Clovis, elle rendait hommage aux vertus guerrières du roi qui, à l’instar de Clovis, était bien plus qu’un conquérant, il était aussi et surtout pieux28. C’est notamment ce qu’exprime Jean-Baptiste Bernard dans son texte publié pour la première fois en 1755 :

O Temple ! deux héros éternisent ton lustre :
Vainqueur à Tolbiac, le généreux Clovis,
Érigeant de sa foi ce témoignage illustre,
Te date du berceau de l’Empire des Lys ;
Le vainqueur de Lawfeld, épris du même zèle,
Te donne une forme nouvelle :
Il commande, et tes murs renaissent embellis29.

Or, la référence à Clovis ne peut que faire apparaître sa contrepartie féminine : Clotilde. Déjà, en 1744, Coypel avait peint pour la reine La France rendant grâce au ciel pour la guérison de Louis XV ; la France y avait l’allure d’une figure médiévale ressemblant à sainte Clotilde30 et laissait donc entendre une analogie entre la reine et la sainte. Avec le projet de Sainte-Geneviève, l’analogie se fait plus claire. Dans son texte, Jean-Baptiste Bernard conclut en effet par ces mots :

Qu’à jamais vos concerts unissent
Clovis avec Louis, Clotilde et Leksinski31.

Il est d’ailleurs intéressant de noter que sainte Clotilde était également un surnom que l’on donnait à la reine, si l’on en croit une lettre de Condorcet à Voltaire lors de l’avènement de Louis XVI : « on espère que sainte Antoinette de Lorraine réparera l’énorme sottise de sainte Clotilde »32. Par conséquent, l’analogie entre Clotilde et Marie Leszczynska paraissait être parfaitement répandue au xviiie siècle.

Il n’est donc probablement pas anodin que le roi soit allé poser la première pierre de l’église en 1764, quelques mois après la mort de Madame de Pompadour. À cette occasion, on a commandé à Bernard un nouveau texte. Destiné à faire suite au précédent, il s’intitule : La Position de la première pierre de l’église de Sainte-Geneviève et occulte cette fois Marie Leszczynska. La reine n’a alors en effet plus aucun rôle à jouer puisque le décès de Madame de Pompadour a permis de lever tous les doutes qui pouvaient subsister sur la nature de leurs relations. Le roi est alors en mesure de défendre seul et par lui-même la religion, ce qui fait écrire à Bernard :

À ton aspect, grand Roi, la Foi reprend courage ;
Ton Trône est son espoir, son refuge, ton cœur33.

En définitive, avec l’aide des peintres, Coypel puis Nattier, Marie Leszczynska est parvenue à imposer une image d’elle-même tout en simplicité et en vertu, une image qui se faisait une gloire de son ascendance modeste. Aussi, pour tenter de retrouver le chemin de la popularité, Louis XV a dû, s’il voulait pouvoir se réclamer de Clovis, compter avec cette nouvelle sainte Clotilde. Mais en tant que reine, le principal rôle de Marie Leszczynska était celui de mère, elle était donc celle qui pouvait transmettre les vertus de Stanislas au dauphin.

Le dauphin, admirateur de Stanislas

Comme l’a bien montré Bernard Hours34, il est très difficile de conclure sur le dauphin. Était-il dévot ou philosophe ? Il a été revendiqué des deux côtés et il s’est bien gardé de trancher. Les frontières entre les deux camps étaient très probablement poreuses, elles dépendaient pour beaucoup de réseaux ou d’inimitiés personnelles. Aussi, en cela, il s’est beaucoup rapproché de Stanislas qui se revendiquait philosophe chrétien et pouvait, à l’occasion, comme dans l’affaire de l’Histoire de Jean Sobieski, passer pour un roi républicain. Au reste, le dauphin n’a pas dissimulé toute l’admiration qu’il vouait à son grand-père, auquel il écrivait régulièrement.

Voici, à titre d’exemple, ce qu’il répondit à Stanislas quand il prit connaissance des festivités consacrées à la place royale de Nancy :

[…] Un monument élevé à la gloire du roi dans la capitale même de Votre Majesté et par ses ordres me devient encore plus flatteur par les mains par lesquelles j’en reçois l’image. Vous êtes vous-même un monument animé et un exemple éternel, de tout ce que l’amour de la religion du bon ordre et de l’équité, et une occupation continuelle de rendre les peuples heureux, peut faire concevoir de grand, de juste et de respectable […]35.

On pourrait y voir une simple politesse un peu grandiloquente, mais ce serait oublier que les mots du dauphin sont corroborés par ses actes. Il envisageait ainsi réellement l’installation de Stanislas à Versailles pour présider à l’éducation du duc de Bourgogne. « Vous avez élevé la reine, lui écrit-il, je me fais gloire d’être moi-même votre élève par tous les sages conseils que vous m’avez donnés et les grands exemples que vous avez mis sous mes yeux »36.

Parmi les conseils de Stanislas auxquels pense le dauphin, et qui auraient bénéficié à la reine aussi bien qu’à lui-même, peut-être faut-il compter celui-ci :

L’art le plus nécessaire aux princes, c’est celui de se faire aimer des peuples. […] Mais le peuple ne connaît vos sentiments pour lui qu’autant que vous les lui manifestez extérieurement. Qu’on ne se contente donc point de former vos enfants à l’affection sincère qu’ils doivent à la nation : qu’on leur apprenne encore à la lui témoigner dans les occasions, par le ton, le geste, le langage, et toutes sortes de manières affables37.

Nous avons vu comment Marie Leszczynska avait utilisé la peinture pour installer sa réputation de simplicité et avait ainsi contribué à sa popularité. Il est probable que mère et fils aient poursuivi ensemble le même idéal dans la continuité de Stanislas. Après le Salon de 1748, qui avait été si important pour la reine, celui de 1751 paraît plutôt être celui du dauphin. Il ne s’agit pas, cette fois, de faire montre de simplicité à travers un portrait, mais bien plutôt d’apparaître en prince modeste et bienfaisant, trop occupé par l’intérêt du royaume pour consentir à faire représenter sa seule personne. Le Salon présente en effet un tableau d’Oudry, intitulé La France, qui est une commande du dauphin. Il en a entièrement dicté la composition :

Une ferme, une grange à côté, une charrette attelée de deux chevaux pleine de foin, deux hommes qui le serrent dans ladite grange ; devant la ferme une femme qui file, une autre avec un enfant, un homme qui dort ; à l’autre côté dudit tableau, une mare, sur le bord de laquelle, il y a un chien qui tient un canard, des cannes avec leurs petits qui s’enfuient dans la mare et, à l’autre bord, des vaches, des chèvres et des moutons. Sur le second plan, un laboureur avec sa charrue, un autre qui sème derrière, un berger avec son troupeau, une rivière, un pont et un lointain considérable. C’est ainsi que Monseigneur le Dauphin l’a dicté au sieur Oudry, et en a fait faire l’esquisse devant lui38.

La France, ce n’est plus le roi, ce sont ceux qui la nourrissent et la font prospérer par l’agriculture. Le prince s’efface devant ceux destinés à devenir ses humbles sujets. Le dauphin suit en cela parfaitement le premier conseil de Stanislas, mais il suit également une autre de ses idées. Dans une logique agrarienne héritée du Télémaque39, Stanislas donnait en effet priorité à l’agriculture sur le commerce : « Tant que l’agriculture sera protégée et encouragée en France, ce royaume ne peut manquer d’être florissant »40 écrivait-il.

Renchérissant sur l’idée de son fils, la reine peint elle-même une copie du tableau en 1753. Peut-être soucieuse d’associer le roi à cette initiative qu’elle trouve heureuse, elle l’offre à Louis XV, richement encadrée, pour les étrennes de 1754.

Ces exemples permettent de comprendre ce que le dauphin attendait de l’apport de Stanislas à l’éducation de ses fils. Il s’y est d’ailleurs conformé le plus exactement possible. Il ne doit plus s’agir pour eux d’orchestrer une propagande somptueuse à la manière de Louis XIV, il ne s’agit pas non plus de cultiver une modestie excessive à la manière de Louis XV, la modestie, si elle ne conduit pas à la louange du prince, n’a aucune utilité. Tout l’art consiste à la mettre en scène sans que cela n’apparaisse jamais comme une mise en scène. Stanislas écrivait :

Il est si aisé pour des princes de donner une marque d’estime encourageante, de dire au public un mot gracieux. Ce mot vole de bouche en bouche, et se répète avec attendrissement jusqu’au fond des provinces. Des princes imbéciles ont parfois méprisé les peuples ; mais tous les grands princes ont senti qu’ils tenaient d’eux la puissance et les richesses41.

Ces mots trouvent un écho on ne peut plus explicite dans une anecdote relative au jeune duc de Bourgogne : trouvant sur son bureau un compliment qui lui était adressé, le jeune garçon s’en empare, le glisse dans sa poche, et s’en va en le semant négligemment en chemin. Quand on lui demande la raison de ce geste, il répond : « C’est que quelqu’un trouvera ce papier, le ramassera, lira ce qu’il contient et cela courra dans le peuple »42.

Tout est fait pour associer les enfants de France à cet idéal du roi bienfaisant, inspiré par Fénelon, porté par le dauphin et hérité de Stanislas. C’est d’autant plus vrai quand la vie du dauphin paraît être en danger, et c’est sans doute dans cette perspective qu’il faut relire l’anecdote du duc de Berry privé de la chasse de la Saint-Hubert en 1765. Le dauphin se savait déjà malade à cette date. Sous prétexte que le jeune garçon avait manqué à sa leçon, le dauphin avait décidé de le priver de la chasse de la Saint-Hubert, le rendez-vous cynégétique le plus important de la cour. Il resta inflexible malgré les protestations du roi et de ses sœurs43. En agissant de la sorte, le dauphin contribuait à inscrire le fils qui allait lui succéder dans ses propres pas. Il apprenait au futur roi, et aux yeux du public, que le travail devrait toujours passer devant les loisirs, quitte à assumer la part de critique envers Louis XV que l’anecdote pouvait revêtir.

Jean de Viguerie souligne que deux textes ont eu une importance particulière dans l’éducation de Louis XVI44 : le Télémaque, dont il a tiré les Maximes morales et politiques sur la science des rois et le bonheur des peuples, et les Œuvres du philosophe bienfaisant de Stanislas. Il ne tire cependant pas toutes les implications possibles de ce constat. Dans la mesure où la pensée fénelonienne circule depuis la Régence, elle est déjà un lieu commun un peu éculé lorsque Louis XVI est enfant. Elle avait valeur de nouveauté pour Louis XV mais pas pour son petit-fils, de sorte que l’usage de Fénelon pour l’éducation du duc de Berry n’a rien de véritablement remarquable. Louis XV a déjà mené une politique inspirée par Fénelon tout au long de son règne. En revanche, le règne de Louis XVI est plus directement inspiré par un auteur que Louis XV n’avait pas pu lire : Stanislas. Le duc de Berry est moins incité à appliquer les principes de Fénelon qu’à faire savoir qu’ils sont sa source d’inspiration, quand bien même il aurait mené une politique ouvertement anti-fénelonienne. Cela devient très clair dès 1766, alors qu’il est devenu le nouveau dauphin : on l’encourage alors à offrir à Louis XV un exemplaire de ses Maximes morales et politiques tirées du Télémaque, imprimé par ses soins. L’anecdote rapporte que Louis XV s’en serait irrité45. II est en effet possible que l’instrumentalisation de plus en plus systématique de son petit-fils pour en faire un reproche vivant ait fini par l’agacer. Dans le même temps, on ne cesse ainsi d’insister sur ce qui relie le nouveau dauphin à Stanislas, et l’oraison funèbre du roi polonais, prononcée la même année, porte la mention « prononcée en présence de Mgr le Dauphin », ce qui participe à lui faire assumer publiquement l’héritage Leszczynski. Devenu roi, Louis XVI sut se souvenir de ces leçons et les mettre immédiatement à exécution. Dès lors, il est possible de donner quelque crédit à cette anecdote qui fait pourtant son apparition sous la Restauration. L’année de son avènement, Louis XVI aurait fait imprimer les Directions pour la conscience d’un roi de Fénelon en disant à l’abbé Soldini, son confesseur : « Comme je suis résolu de remplir tous mes devoirs, je n’ai pas d’intérêt à en faire un mystère au public, il serait fâcheux pour mes successeurs qu’un aussi bon livre vînt à se perdre »46. Le programme, du moins, était peut-être annoncé à défaut d’être appliqué.

Conclusion

En délaissant l’ascendance louis-quatorzienne pour remonter une piste moins exploitée de la filiation royale, il nous semble pouvoir disposer d’outils plus pertinents pour comprendre ce qui se joue pour l’image du roi à la veille de la Révolution. Ce qui est généralement considéré péjorativement comme une désacralisation de la monarchie, une abdication de l’absolutisme, semble plutôt traduire une volonté d’occuper le terrain de l’opinion publique pour une monarchie qui ne veut pas camper sur une position archaïque et qui prend résolument conscience que la société évolue. Stanislas et le dauphin, ont eu tout le loisir d’observer cette société, de réfléchir, délivrés qu’ils étaient de l’obligation de régner au jour le jour. Ils ont pu établir la stratégie qui a bercé le futur Louis XVI et qu’il a naturellement appliquée en montant sur le trône, se construisant sans relâche une réputation de roi bienfaisant. De même que sa grand-mère, il prit soin de diffuser sa bienfaisance par la peinture, mais il eut également un large recours à la presse. Il a certes plus volontiers revendiqué une référence à Henri IV qu’à Stanislas, mais pour un résultat identique. En cela, il ne faisait que transposer à un Bourbon ce que la famille royale française avait progressivement appris des Leszczynski, ce qui paraissait sans doute plus convenable à un temps marqué par le patriotisme. Si la Révolution nous invite évidemment à questionner l’efficacité de cette stratégie, il n’en reste pas moins que la légende dorée de Louis XVI exerce toujours une certaine aura aujourd’hui, ce qui est particulièrement visible dans nombre de fictions audiovisuelles qui le mettent en scène.

Notes

1 Dale K. Van Kley, The Damiens Affair and the Unraveling of the Ancien Regime 1750-1770, Princeton, Princeton University Press, 1984.

2 Jeffrey Merrick, The Desacralisation of the French Monarchy in the Eighteenth Century, Eunice, Louisiana State University Press, 1990.

3 Robert Darnton, The Forbidden Bestsellers of Pre-revolutionary France, Londres, Norton and co, 1996.

4 Arlette Farge, Dire et mal dire, l’opinion publique au xviiie siècle, Paris, Le Seuil, 1982.

5 Roger Chartier, Les Origines culturelles de la Révolution française, Paris, Le Seuil, 1990.

6 William Doyle, « Une désacralisation à désacraliser ? À propos d’une interprétation récente de la monarchie française au xviiisiècle », dans Anne-Marie Cocula, Josette Pontet (dir.), Itinéraires spirituels, enjeux matériels en Europe. Tome 2 : Au contact des Lumières. Mélanges offerts à Philippe Loupès, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, 2005, p. 383-390.

7 Thomas Kaiser, « Louis le Bien-Aimé and the Rhetoric of the Royal Body », dans Sara E. Melzer, Kathryn Norberg (éd.), From the Royal to the Republican Body: Incorporating the Political in Seventeenth- and Eighteenth-Century France, Berkeley, University of California Press, 1998, p. 138-139.

8 Déclaration royale du 7 décembre 1715.

9 Albert Cherel, Fénelon au xviiie siècle en France, Genève, Slatkine, 1970, p. 221.

10 Ibid., p. 300-301.

11 Il se moque particulièrement de l’abbé Joseph de la Porte qui a placé Stanislas aux côtés de Marc-Aurèle, Julien et Frédéric dans son Esprit des monarques philosophes, Amsterdam, 1764. Voir Friedrich Melchior de Grimm, Correspondance littéraire, philosophique et critique…, [mai 1764], t. v, Paris, Garnier, 1878, p. 507.

12 Ibid., p. 400.

13 Jean-Guillaume de Chevrieres, Histoire de Stanislas Ier, roi de Pologne, grand-duc de Lituanie, duc de Lorraine et de Bar, Francfort, aux depens de la Compagnie, 1740.

14 Michel Martin, Les Monuments équestres de Louis XIV, Paris, Picard, 1986, p. 68.

15 Pierre Simonin, Roland Clément, L’Ensemble architectural de Stanislas, Nancy, Librairie des Arts, 1966, p. 8.

16 Pierre Patte, Monuments érigés en France à la gloire de Louis XV, Paris, chez l’auteur, 1765, p. 163-164.

17 Ibid., p. 171.

18 Christian Pfister, « La place d’Alliance de Nancy », Bulletin mensuel de la Société d’archéologie lorraine et du musée historique lorrain, 1905, t. v, vol. 54, p. 220-221.

19 P. Simonin, R. Clément, L’Ensemble architectural de Stanislas, op. cit., p. 35.

20 Reproduit dans Anne Muratori-Philip, Stanislas Leszczynski, aventurier, philosophe et mécène des Lumières, Paris, Robert Laffont, 2005, p. 229.

21 Abbé Porquet, « Épître à la Nation », L’Année littéraire, 1757, t. i, p. 191.

22 Barbara de Negroni, Lectures interdites, le travail des censeurs au xviiie siècle, 1723-1774, Paris, Albin Michel, 1996, p. 70-71.

23 Jennifer G. Germann, Figuring Marie Leszczynska, (1703-1768) : Representing Queenship in Eighteenth-Century France, thèse soutenue en 2002 à l’Université de Chapel Hill en Caroline du Nord, p. v.

24 Voir la notice de Ferdinand Engerand consacrée à Lancret dans La Chronique des arts et de la curiosité, supplément à la Gazette des Beaux-Arts, 27 avril 1895, p. 164.

25 Cité par Pierre de Nolhac, Louis XV et Marie Leczinska, Paris, Calmann-Levy, 1902, p. 253-254.

26 Ibid., p. 252.

27 Richard Wittman, Architecture, Print Culture, and the Public Sphere in Eighteenth-Century France, New York, Routledge, 2007, p. 142.

28 Ibid., p. 146.

29 Jean-Baptiste Bernard, La Reconstruction de l’église Sainte-Geneviève, ode présentée au roi, Paris, veuve Thiboust, 1764, p. 5.

30 Daniel Rabreau, « Les arts régénérés en leur capitale ou la monarchie absolue face au public », dans D. Rabreau (dir.), Paris, capitale des arts sous Louis XV : peinture, sculpture, architecture, fêtes, iconographie, Bordeaux, W. Blake et Art & arts, [collection des Annales du Centre Ledoux], 1997, p. 30.

31 J.-B. Bernard, La Reconstruction de l’église Sainte-Geneviève, op. cit., p. 9.

32 Arthur Condorcet, François Arago (éd.), Œuvres de Condorcet, t. i, Paris, Firmin-Didot, 1847-1849, p. 38.

33 Ibid., p. 16.

34 Bernard Hours, La Vertu et le Secret, le dauphin, fils de Louis XV, Paris, Honoré Champion, 2006.

35 Lettre du dauphin à Stanislas, janvier 1753, citée dans Jacques Levron, Stanislas Leszczynski, Paris, Perrin, 1984, p. 389.

36 Abbé Liévin-Bonaventure Proyart, Histoire de Stanislas Ier, roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar, t. i, Lyon, P. Bruyset-Ponthus, 1784, p. 275- 276.

37 Ibid., t. ii, p. 100-138.

38 Ferdinand Engerand, Inventaire des tableaux commandés et achetés par la Direction des Bâtiments du roi, Paris, E. Leroux, 1901, p. 357.

39 À ce propos, voir Lionel Rothkrug, Opposition to Louis XIV. The Political and Social Origins of the French Enlightenment, Princeton, Princeton University Press, 1965.

40 Cité par l’abbé Proyart, Histoire de Stanislas Ier, op. cit., t. ii, p. 203.

41 « Conseils sur l’éducation », cité par Proyart, ibid., p. 100-138.

42 Abel Dechene, Un enfant royal, Louis-Xavier, duc de Bourgogne, Paris, P. Lethielleux, 1933, p. 64.

43 BnF, mss, Ff 13784, p. 36 sq., citée par Pierrette Girault de Coursac, L’Éducation d’un Roi, Louis XVI, Paris, F.-X. de Guibert, 1995, p. 80-81.

44 Jean de Viguerie, Louis XVI, le roi bienfaisant, Monaco, Éditions du Rocher, 2003, p. 33‑37.

45 Charles Nodier, Mélanges tirés d’une petite bibliothèque ou variétés littéraires et philosophiques, Paris, Crapelet, 1829, p. 98-99.

46 Jean-Baptiste Billecocq, De la religion chrétienne, relativement à l’État, aux familles et aux individus, [3e éd.], Paris, C. Gosselin, 1824, p. 51.

References

Electronic reference

Aurore Chery, « Les Leszczynski et l’image du roi bienfaisant, un modèle pour la monarchie française ? », Les Carnets du LARHRA [Online], 2 | 2012, Online since 24 septembre 2024, connection on 18 août 2025. URL : https://publications-prairial.fr/larhra/index.php?id=1122

Author

Aurore Chery

Aurore CHERY est doctorante en histoire à l’Université Jean Moulin Lyon 3, LARHRA. Sa thèse, « L’image du roi de France dans la seconde moitié du XVIIIe siècle », est dirigée par M. le Professeur Bernard Hours. Ses recherches portent sur l’image du roi de France au XVIIIe siècle et sur ce qui l’en reste aujourd’hui. À ce titre, elle étudie aussi les diverses formes de fictions qui mettent Louis XV et Louis XVI en scène. Par ailleurs, elle s’intéresse également à l’histoire de l’immigration, plus particulièrement en lien avec sa présentation dans les musées, et à l’histoire de l’identité.

Author resources in other databases

  • IDREF
  • ORCID
  • HAL
  • ISNI
  • BNF

By this author