Dans quelle mesure les grandes entreprises suisses ont-elles été capables de résister à l’avènement des révolutions managériale et financière qui sont censées avoir succédé au capitalisme familial ? C’est la question centrale autour de laquelle s’articule cette recherche, dont l’objectif principal consiste à mettre en évidence la persistance du capitalisme familial en Suisse au cours du XXe siècle. Longtemps associé à un mode de gouvernance historiquement dépassé ou à une forme de retard économique, le capitalisme familial fait à partir des années 19901 l’objet d’un fort regain d’intérêt, aussi bien au sein du champ académique – en particulier en histoire économique – qu’en dehors de celui-ci. De nombreux auteurs ont ainsi récemment montré que le capitalisme familial, historiquement lié à la première révolution industrielle, a su, en partie tout du moins, « survivre » aux phases de capitalismes managérial et financier qui lui ont succédé2. Si le constat s’applique également au cas de la Suisse, le sujet reste cependant peu étudié pour ce pays à l’heure actuelle : cette recherche a ainsi pour but de combler cette lacune. Pour ce faire, nous nous intéressons aux grandes entreprises du secteur des machines, de l’électrotechnique et de la métallurgie (ci-après MEM) qui représente la principale branche de l’industrie suisse pour la période retenue dans notre étude.
Cette recherche s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire, qui relève à la fois de l’histoire de l’entreprise et de la sociologie des dirigeants, et fait appel à différentes méthodes telles que l’analyse de réseau et l’analyse prosopographique. Elle s’articule plus précisément autour de trois axes de recherche principaux : le premier vise à mettre en évidence l’évolution des modes de gouvernance et des positions des familles dans les grandes entreprises MEM, le second investit la question de la coordination patronale et le troisième s’intéresse au profil socio-historique des élites à la tête des firmes retenues. Cette contribution revient, pour commencer, sur le cadre théorique général dans lequel s’insère ce travail de thèse. Elle présente dans un deuxième temps les sources et les méthodes utilisées. Les parties suivantes résument les résultats des trois axes de recherche, avant de conclure.
Capitalismes familial, managérial et financier
On distingue généralement trois modes successifs de gouvernance de l’entreprise, liés à trois formes de capitalisme : le capitalisme familial, managérial et financier3. Le capitalisme familial recouvre, historiquement, le premier de ces modes. Il est généralement associé à la première révolution industrielle, pendant laquelle les entreprises naissantes sont possédées et dirigées par des familles. De nombreux auteurs, en particulier nord-américains, ont perçu dans la deuxième révolution industrielle l’avènement d’une nouvelle forme de capitalisme, dominée par les managers, figures distinctes des propriétaires4. En effet, pour les tenants de la « révolution managériale », la dispersion de l’actionnariat, provoquée par la taille et la complexité croissantes de la firme, engendre, premièrement, une séparation des fonctions entre propriété et contrôle au sein de l’entreprise et, deuxièmement, la perte de pouvoir des actionnaires historiques au profit des managers. Enfin, les années 1970 et 1980 auraient vu naître un capitalisme actionnarial, ou financier, dominé par les investisseurs institutionnels et caractérisé par un mode de gouvernance dont l’objectif prioritaire consisterait à satisfaire les intérêts des actionnaires5.
Cependant, de nombreux auteurs ont mis en évidence la forte persistance jusqu’à nos jours du capitalisme familial dans les pays dits développés, y compris en ce qui concerne les grandes firmes et les sociétés cotées en bourse6. Bien que l’entreprise familiale occupe également une place centrale dans l’économie de la Suisse jusqu’au début du XXIe siècle, le sujet reste relativement peu étudié pour ce pays, en particulier pour la période récente. On dispose, d’une part, de plusieurs monographies d’historiens portant sur une firme familiale ou une dynastie d’entrepreneurs7. Plusieurs auteurs ont souligné, d’autre part, le poids des familles dans le capitalisme suisse, en dénonçant la forte concentration de la propriété aux mains des grandes familles8. Plus récemment, certaines contributions ont mis en évidence, enfin, la persistance du capitalisme familial en Suisse à la fin du XXe siècle9. Selon ces recherches, le taux d’entreprises familiales parmi l’ensemble des firmes helvétiques – 88,4 % – serait particulièrement élevé en comparaison d’autres pays10.
Méthodes et démarche
Cette thèse s’insère dans un projet de recherche plus large intitulé « Les élites suisses au XXe siècle : un processus de différenciation inachevé ? »11, dans lequel a été mise sur pied une importante base de données prosopographique12 recensant, entre autres, les membres des conseils d’administration et les principaux dirigeants exécutifs des 110 plus grandes entreprises helvétiques pour cinq dates-repères couvrant le siècle : 1910, 1937, 1957, 1980 et 2000. À partir de cette base de données, notre recherche se concentre plus spécifiquement sur un groupe de vingt-deux grandes entreprises appartenant au secteur MEM13, et dont les membres des conseils d’administration et les principaux directeurs exécutifs – 626 personnes en tout – ont été identifiés pour les mêmes dates-repères. Ces firmes ont été sélectionnées selon les deux principaux critères suivants : elles devaient apparaître dans la base de données susmentionnée sur au moins une des dates en question, et perdurer sur l’ensemble de la période appréhendée14. Précisons que les entreprises retenues ne sont ainsi pas forcément a priori des entreprises familiales.
Le premier axe de recherche vise à mettre en évidence l’évolution de la gouvernance d’entreprise au sein de nos vingt-deux firmes et, plus précisément, la persistance des familles dans le contrôle et la direction de ces entreprises au cours du siècle. Pour ce faire, nous adoptons, à l’instar d’autres auteurs, une définition élargie du capitalisme familial qui opère une distinction entre le contrôle familial d’une part – la famille détient suffisamment de sièges au conseil d’administration, ou de droits de vote, pour influencer la direction exécutive de la firme – et la direction familiale d’autre part – la famille est à la tête de la direction exécutive de la firme15. Le deuxième axe de recherche s’intéresse à la manière dont ces firmes et leurs dirigeants interagissent entre eux. En effet, pendant la majeure partie du siècle, la Suisse appartient clairement aux économies de marché dites coordonnées, caractérisées par des mécanismes de coopération hors marché entre acteurs économiques et politiques16. Nous analysons alors deux canaux majeurs de la coordination patronale17 : les liens d’interconnexion (interlocks) entre les conseils d’administration, formés par les membres communs entre les entreprises et les liens entre les firmes et les principales associations patronales. Enfin, notre troisième axe de recherche aborde la question de la gouvernance d’entreprise et du capitalisme familial sous l’angle des dirigeants, par le biais d’une analyse prosopographique.
Sources
Ce travail de thèse s’appuie sur de multiples sources, qui se répartissent en différentes catégories : archives, sources imprimées, articles de presse et littérature secondaire, auxquelles vient s’ajouter la base de données sur les élites suisses susmentionnée. La première étape de la récolte des données a consisté à recenser les membres de nos vingt-deux entreprises MEM pour les années où ces firmes ne figuraient pas dans la base de données élites suisses. Nous avons consulté dans ce cadre les archives économiques de Bâle (Schweizerisches Wirtschaftsarchiv, ci-après SWA), qui disposent d’un important fond sur les entreprises suisses (Firmendokumentation) contenant divers documents publiés par les sociétés (rapports annuels, statuts, prospectus techniques, livres anniversaires…), ainsi que différentes sources imprimées, en particulier pour la période historique l’Annuaire suisse du registre du commerce (Schweizerisches Ragionenbuch) et le Schweizerisches Finanzjahrbuch, et pour la période récente le Guide des actions suisses ainsi que la revue Top […]. Les plus grandes entreprises de Suisse, publiée à partir de 1995 par le PME Magazine et le HandelsZeitung, dont une section est consacrée spécifiquement aux grandes entreprises familiales.
Nous avons également eu recours à différentes sortes de sources en ce qui concerne la récolte de données biographiques. Pour identifier les liens familiaux, nous nous sommes essentiellement basés sur les Almanachs généalogiques suisses (Schweizerisches Geschlechterbuch), composés de douze volumes publiés entre 1905 et 1965, et sur les Almanachs des familles suisses (Schweizerisches Familienbuch), constitués de quatre volumes publiés entre 1945 et 196318. Nous avons également consulté de nombreuses sources contenant des informations biographiques générales sur les élites suisses, comme le Dictionnaire historique de la Suisse (ci-après DHS), le Biographisches Lexikon verstorbener Schweizer, le Schweizer Biographisches Archiv et le fond biographique des SWA (Personendokumentation). Enfin, les différentes données ont été complétées à l’aide de la littérature secondaire, essentiellement des monographies portant sur une entreprise ou une famille d’entrepreneurs.
Cette recherche se base ainsi essentiellement sur des sources publiées, cette démarche étant nécessaire au vu de l’ampleur du corpus et de la période couverte. Afin d’apporter une dimension plus qualitative à notre travail, des éclairages approfondis, sur la base de recherches en archives, ont cependant été effectués pour deux entreprises, BBC/ABB19 et Georg Fischer20, qui disposent d’un fonds très riche et ouvert au public. Nous avons essentiellement examiné, dans ce cadre, les procès-verbaux des séances du conseil d’administration, des assemblées générales des actionnaires et de la direction.
Persistance et déclin du capitalisme familial
Nos résultats mettent en évidence la forte persistance du capitalisme familial dans le secteur MEM pendant la majeure partie du XXe siècle. Cette persistance est due, premièrement, à la résilience des familles fondatrices : dans neuf entreprises21 parmi les vingt-deux retenues dans le cadre de cette recherche, les familles ont réussi à se maintenir à la tête de leur affaire durant tout le siècle, ou presque. Dans certains cas, on assiste à la formation de véritables dynasties d’entrepreneurs, comme chez les Bucher et les von Moos, où la firme reste aux mains de la famille fondatrice pendant six générations. Mais la persistance du capitalisme familial s’explique également, deuxièmement, par un processus de renouvellement des familles : dans huit entreprises, les familles s’implantent en effet plus ou moins durablement dans la firme après sa fondation22, que celle-ci soit familiale ou non à l’origine23.
Ainsi, durant la majeure partie du siècle, les familles dominent clairement la gouvernance des principales entreprises MEM, ce qui nous permet d’invalider l’hypothèse d’une révolution managériale : au début des années 1980, quatorze firmes sont encore contrôlées, et souvent également dirigées, par une famille. Ces familles ont mis en place différentes stratégies qui leur ont permis de maintenir leur position dans l’entreprise tout en s’ouvrant progressivement et partiellement à l’influence extérieure. Ainsi, l’émission de différentes catégories d’actions24 et les restrictions de transfert sur les actions nominatives leur ont permis de conserver le contrôle de la firme en ouvrant l’accès au capital afin d’assurer la croissance de leur affaire. Nos résultats montrent que les familles restent également souvent présentes au niveau de la direction exécutive, en particulier par le biais de la fonction d’administrateur délégué, même lorsque la fonction de directeur général est confiée à une personne extérieure à la famille. Le cadre législatif peu contraignant en matière de gouvernance d’entreprise contribue à expliquer la marge de manœuvre laissée aux propriétaires historiques et, partant, aux familles possédantes, pour s’organiser25. Deux éléments, sur lesquels nous reviendront ultérieurement dans le cadre de l’analyse prosopographique, méritent encore d’être soulignés pour expliquer la persistance des familles – fondatrices ou nouvelles – dans l’entreprise. Le premier concerne les stratégies de transmission, qui ne se limitent pas à un schéma patrilinéaire, mais peuvent passer par les gendres lorsque la présence de descendants masculins susceptibles d’assurer la relève fait défaut. Deuxième élément : le haut niveau de formation des héritiers, contrairement à ce qu’avançaient les tenants de la révolution managériale, selon lesquels les managers professionnels disposeraient de compétences techniques faisant défaut aux dirigeants familiaux26.
Si on observe une forte persistance du capitalisme familial au sein du secteur MEM durant la majeure partie du siècle, le nombre d’entreprises contrôlées ou dirigées par une famille diminue néanmoins globalement durant la période observée. Différents facteurs sont à l’origine de cette évolution. Avant les années 1980, la dispersion du capital est bel et bien à l’origine de la perte du contrôle de la famille dans de rares cas de figure (BBC et, probablement, AIAG). Dans d’autres cas, le facteur explicatif réside plutôt dans l’absence de descendants susceptibles de prendre la relève (Hasler, Rieter et Saurer). Mais les principales causes à l’origine de la perte de contrôle des familles sont surtout liées à la crise que connaît le secteur MEM à partir des années 1970, crise renforcée par l’avènement du capitalisme financier et l’affirmation de la valeur actionnariale comme principe de gestion, qui arrive à s’imposer notamment grâce au poids croissant des investisseurs institutionnels dans l’actionnariat des entreprises, et qui se concrétise par une réorientation des stratégies des firmes en faveur d’une meilleure prise en compte des intérêts des actionnaires minoritaires27. La persistance, à la fin du siècle, de neuf firmes dans notre corpus encore contrôlées, et parfois dirigées, par des familles montre cependant que ces tendances doivent être relativisées et que, dans plusieurs cas de figure, ces familles ont été en mesure de s’adapter et de maintenir des instruments de régulation du marché qui leur ont permis de conserver le contrôle de leur société. Ce constat nous amène ainsi à nuancer l’avènement d’un capitalisme dit financier dans le secteur MEM à la fin du siècle.
Coordination patronale
Le deuxième axe de recherche de cette thèse avait pour but de mettre en évidence le lien entre capitalisme familial et capitalisme coordonné, et l’évolution de ce lien. Nos résultats montrent une forte densification, jusqu’aux années 1980, des interlocks formant le réseau interfirmes. Cette densification ne repose pas seulement sur les banques, comme l’ont mis en évidence les analyses portant sur le réseau des grandes entreprises suisses jusqu’à présent28, mais également sur les entreprises familiales et les dirigeants familiaux. Il faut souligner en outre que les banques et les entreprises familiales sont fortement interconnectées par des liens réciproques : si les banquiers siègent dans les entreprises familiales, les dirigeants familiaux siègent également dans les banques, ce qui nous permet de relativiser l’hypothèse d’un contrôle formel exercé par une catégorie d’acteurs au détriment de l’autre. Enfin, la consolidation du réseau est marquée par le développement important de liens intrasectoriels, c’est-à-dire entre les entreprises MEM, qui illustre la mise en place de mécanismes de coordination entre des firmes actives dans des secteurs d’activités similaires. Ce type de coordination informelle entre les élites industrielles est renforcé par la forte présence des dirigeants MEM au sein des organisations patronales, aussi bien au niveau sectoriel29 qu’au niveau des associations faîtières : par exemple, en 1957, seize firmes parmi les vingt-deux de notre corpus ont au moins un de leurs membres présent au comité directeur de l’ASM ou du VSM. Les élites MEM mettent ainsi en place un certain nombre de mesures afin de défendre leurs intérêts sur le principe de l’autorégulation, c’est-à-dire en l’absence de l’intervention de l’État, comme la convention de la paix du travail de 1937.
On constate cependant à nouveau une rupture importante durant les deux dernières décennies du siècle, marquées par un affaiblissement des anciens mécanismes de coordination entre les élites économiques helvétiques. On observe en effet un très net déclin des interlocks, qui s’explique à la fois par le retrait du secteur bancaire par rapport au secteur industriel et par l’érosion conséquente des liens entre les entreprises industrielles elles-mêmes. On constate en outre une diminution conséquente des liens entre les firmes et les associations patronales. La concurrence accrue des pays en voie de développement et du Japon, l’appréciation du franc suisse qui pénalise les exportations et l’affirmation de la valeur actionnariale comme principe de gestion contribuent à la mise en place d’un système désormais plus concurrentiel. L’internationalisation croissante des firmes et des dirigeants participe également à l’affaiblissement de la cohésion nationale des élites suisses. La persistance de liens interfirmes au niveau sectoriel nous incite cependant à nuancer ce constat, et montre le maintien partiel de mécanismes de coordination entre les élites MEM.
Le profil des élites entre persistances et changements
Enfin, nos résultats montrent qu’à certains égards, le profil des élites MEM est marqué par la persistance de certaines caractéristiques au cours du siècle, qui se traduit par une domination masculine, une permanence de l’importance du grade militaire, un âge globalement élevé et une prédominance de la haute et moyenne bourgeoisie au niveau de l’origine sociale. Précisons à cet égard que si les femmes sont clairement écartées des positions de pouvoir au sein du monde des grandes entreprises, elles jouent néanmoins un rôle invisible – mais non moins crucial – dans la transmission de ces positions au sein de la famille, notamment en tant qu’épouses. Cas non isolé, l’entreprise Bucher illustre bien ce fait : Jean Bucher-Guyer (1875-1961), représentant de la quatrième génération depuis le fondateur, n’a eu « que » des filles et transmet alors la direction de la firme à l’un de ses gendres, Walter Hauser (1904-1967)30. L’analyse prosopographique montre encore que les dirigeants familiaux ne se distinguent pas par un profil différent des autres managers : les premiers disposent en particulier d’un niveau de formation aussi élevé que les seconds, ce qui montre que les familles accordent une grande importance à la formation de la relève.
A côté de ces caractéristiques structurelles, on observe toutefois à la fin du siècle deux ruptures marquantes engendrées par le processus de globalisation économique. La première consiste en une augmentation conséquente du nombre d’étrangers au sein des entreprises MEM, qui représentent en 2000 plus de 22 % des administrateurs, contre moins de 2 % en 1980. Cette évolution a contribué, comme évoqué précédemment, à affaiblir la cohésion nationale des élites MEM. La deuxième rupture a trait à la formation et, plus précisément, à l’augmentation importante du nombre de dirigeants ayant effectué des études en sciences économiques (économie politique ou gestion d’entreprise) : en particulier, une part croissante des élites MEM à la fin du siècle a effectué une formation postgrade en gestion de l’entreprise typiquement anglo-saxonne, comme un master in business administration (MBA). Ce changement contribue à expliquer qu’une part de plus en plus importante des dirigeants MEM se soit ouverte à une approche plus anglo-saxonne du management, et en particulier à la théorie de la valeur actionnariale.
Conclusion
Deux conclusions générales peuvent être formulées à partir de notre questionnement de départ. Premièrement, nos résultats nous permettent clairement d’invalider l’hypothèse d’une révolution managériale. Trois éléments en particulier nous permettent de mieux comprendre la forte persistance du capitalisme familial durant la majeure partie du XXe siècle : le haut niveau de formation des héritiers, l’importance des alliances matrimoniales dans la transmission des fonctions de pouvoir et le cadre réglementaire peu contraignant en matière de gouvernance d’entreprise.
Si on observe bel et bien une transition, à la fin du siècle, vers une forme de capitalisme dit financier ou actionnarial et l’affaiblissement des anciens mécanismes de coordination au profit de pratiques plus concurrentielles, le maintien des familles dans le contrôle et, parfois, la direction de certaines entreprises de notre corpus nous amène, deuxièmement, à nuancer ces changements et à affirmer que le capitalisme familial reste également une forme de gouvernance importante.
Au-delà des conclusions esquissées ci-dessus, cette thèse ouvre plusieurs pistes de recherche ultérieures. Il conviendrait, en particulier, d’étendre l’analyse à d’autres secteurs de l’industrie suisse, afin de voir dans quelle mesure nos résultats peuvent être généralisés.