Présentation
Théia. Revue d'histoire et d'histoire de l'art est une revue scientifique en accès ouvert consacrée à la recherche en histoire et en histoire de l’art des périodes modernes et contemporaines (XVe s.-XXIe s.). Son objectif est de proposer un support de publication rapide, selon un processus rigoureux, en faisant appel à la communauté scientifique à partir de thématiques liées aux axes du Laboratoire de Recherches en Histoire Rhône-Alpes (LARHRA UMR 5190). Les interactions entre histoire et histoire de l’art, par le biais notamment des cultures visuelles et matérielles, forment un des socles importants de la revue. La revue permet l’échange et la collaboration entre jeunes chercheurs et chercheurs confirmés selon le principe du Peer Review.
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Notes de la rédaction
Numéro coordonné par Damien Delille et Emmanuelle Retaillaud
Dans la continuité de la journée d’études qui s’est déroulée à Lyon en janvier 2024, ce numéro thématique de la revue Théia souhaite poursuivre la réflexion engagée en se proposant de l’approfondir d’un point de vue historique et thématique. L’histoire du « trouble dans le genre » et des sexualités minoritaires et réprouvées a mis au jour les multiples constructions socioculturelles qui ont structuré l’imposition naturalisée de la binarité masculin-féminin. Celle-ci s’est effectuée au détriment de modalités plus fluides et mouvantes d’identités de genre, articulées autour d’orientations sexuelles non hétéronormées.
Ce numéro a l’ambition d’étudier les processus de visualités et de visualisation de genre, en lien avec les effets de visibilisation ou d’invisibilisation de ces minorités qui se retrouvent dans la représentation des ambiguïtés sexuelles et de genre. Cet « entre-deux » (troisième sexe, hermaphrodite, gynandre, androgyne, travesti, eunuque, inverti, garçonne, trans…) pose la question de l’articulation entre sexe, genre et sexualités. Les récits mythologiques qui prennent en charge ces figures, les réinvestissements scientifiques dont elles ont fait l’objet au XIXe siècle, dans le cadre de la psychiatrie et de la sexologie naissante, et les réappropriations artistiques qui les ont fait muter durant les deux siècles précédents, donnent à ces figures une valeur heuristique pour penser les sociétés occidentales dans la modernité. Les réflexions plus récentes, portées par les mouvements féministes, LGBT et queer, posent en retour la question des formes d’engagement activiste, des constructions d’homonormativité, de la pluralité des féminismes et des espaces communautaires des minorités de genre. Il s’agira d’évaluer la manière dont leur déconstruction a pu être revendiquée par divers individus ou groupes militants et activistes, dans l’objectif de faire évoluer la domination naturalisée des représentations cisgenre hétéronormées.
Le numéro sera publié au second semestre 2025.