En quête de la reconnaissance de son écriture et de lui-même, le héros nous mène à travers sa propre initiation. Reflet de la société américaine des années trente, où la grande dépression a laissé des stigmates dans la population, Fante nous jette dans l’implacable réalité de son monde.
Cet ouvrage publié en 1939 fait suite à la parution de son premier roman Bandini où apparaît son héros Arturo. Son vrai premier roman La route de Los Angeles ne fut lui publié que plus de cinquante ans plus tard, en 1986, jugé trop cru par son premier éditeur.
Fante nous emmène dans une Amérique profonde, sale, dure, poussiéreuse. D’une écriture qui court comme un torrent, des phrases avec une énergie totale qui rebondissent. Il nous tient en haleine, comme suspendu. Un écrivain paumé dans une quête de l’impossible, Fante, inspiré de W. Faulkner, nous livre sa détresse en décrivant sa vie par le biais d’Arturo Bandini.
Ce désir intense de devenir écrivain, ce désir charnel, va mener notre héros dans une fuite en avant… jusqu’à l’éblouissement.
Ce livre est un piège, je me souviens de l’avoir commencé un soir et d’avoir vu le jour se lever, étonné.
Si vous suivez mes conseils et que vous rentrez dans le monde de Fante allez voir aussi du côté des écrivains de la « beat generation » (beat dans le sens cassé) tous héritiers de cette nouvelle forme d’écriture comme Jack Kerouac, William Burrough et tant d’autres qui vont à leur façon influencer le monde des années soixante.