Le GÉRA est un laboratoire de psychologie sociale (JE) qui se focalise sur les asymétries dans diverses formes de relations sociales.

Que ce soit au niveau de la posture épistémologique adoptée, de l’approche méthodologique proposée, du choix des champs et des objets de recherche, notre équipe privilégie et revendique l’ouverture :

• théorique, tout d’abord, plaçant au cœur de son action la transversalité ;
• disciplinaire ensuite, étant en phase aussi bien avec la psychologie clinique et la psychanalyse qu’avec la sociologie et l’anthropologie ;
• méthodologique, enfin, avec l’usage d’une palette d’outils large combinant, l’enquête, l’expérimentation et la recherche-action.

L’équipe compte parmi ses membres actifs : des psychologues du travail s’intéressant aux mutations contemporaines de leur objet d’étude ; des psychologues cliniciens, spécialistes de la question du genre, de la famille, de la violence ; des psychologues sociaux s’inscrivant dans le courant d’étude de la pensée et des représentations sociales ou dans la mouvance de la cognition sociale ; des chercheurs s’inspirant des modèles anthropologiques d’étude de la santé et de la sexualité.

Une telle ouverture est à la fois pertinente pour établir un pont entre sciences du social, du psychique et de la cognition et pour traiter des problèmes de société auxquels la psychologie sociale a pour vocation de s’intéresser. Notre propre approche s’attache à mettre en évidence des modèles théoriques fertiles, structurés autour de la notion d’asymétrie, nous permettant de mieux cerner la dimension sociale et culturelle des phénomènes psychologiques. Ainsi, ce ne sont pas tant les objets de recherche qui nous différencient des autres équipes disciplinaires proches, mais la définition de ces objets et leur traitement ; en deux mots : nos pratiques de recherche.

Un noyau conceptuel : l’asymétrie, une notion dynamique

Nous considérons l’asymétrie comme étant à l’origine, la condition de toute dynamique, cette dynamique étant une des conditions du changement. Nous l’entendons, au sens structuré, comme mode d’analyse d’une construction sociale par le biais de la différenciation et de la catégorisation, et au sens structurant, comme potentiellement productrice de discriminations et d’inégalités.

Cette notion constitue alors une base qui permet à la fois une réflexion topique (c’est le modèle logique de la différence), une approche des processus individuels et collectifs de déséquilibre et d’équilibrage potentiellement modélisables dans différents champs. Elle impose en outre une dimension éthique. Il va de soi que l’acceptation du changement n’implique pas l’acceptation de la domination mais si cette préoccupation doit être une position du chercheur, elle n’est pas objet de nos recherches.

Notre approche prend en compte aussi bien les facettes sociales que psychiques des systèmes et des relations qui créent, légitiment et reproduisent la différence et les formes d’altérité contemporaines. Les membres du GÉRA abordent les relations asymétriques à partir de champs et d’objets différents. Cependant, tous cherchent à comprendre comment s’articulent, dans leur champ, les dimensions évoquées ici. Nos points de vue sont divers, et pourtant, notre équipe refuse l’éclectisme, si l’on entend par éclectisme une juxtaposition pointilliste de théorisations.

La différenciation de nos recherches par champ (travail, genre, santé, justice, transmissions) a l’avantage de mettre en évidence leur cohérence thématique, leur complémentarité, l’engagement des chercheurs dans leur domaine de spécialité respectif et la synergie qui se produit dans des recherches communes. Elle témoigne aussi du désir d’approfondir davantage des thèmes transversaux (p. ex. la violence dans le domaine du genre, mais aussi dans le sport en rapport avec la justice, une comparaison internationale avec le Liban) et ou encore de tracer de nouvelles thématiques de convergence (p. ex. les représentations et la mémoire sociales, les transmissions) davantage tournées vers des projets futurs, notamment européens1.

Triangulation théorique et méthodologique propice à l’ouverture, notre approche ne fait pas l’impasse sur les implications et les applications des résultats. Partage et diffusion du savoir, restitution des résultats, participation des chercheurs dans des comités de réflexion et de décision, suivi des populations étudiées, formation, voici quelques-unes des facettes d’une pratique et éthique de recherche qui nous caractérisent.

Composition
14 enseignants-chercheurs, 10 doctorants, 2 ATER.

Membres
Bobillier-Chaumon Marc-Éric, Cohen Véronique, Durif-Bruckert Christine, Durif-Varembont Jean-Pierre, Fieulaine Nicolas, Haas Valérie, Houel Annik, Kalampalikis Nikos, Mendes-Leite Rommel, Mercader Patricia, Morin Christine, Rainis Natascha, Sarnin Philippe, Scharnitzky Patrick.

Doctorants
Blanca Philippe, Ferriere Séverine, Ghossain Anne-Marie, Gonin Audrey, Lacaze Lionel, Laporte Jacques, Nsar Roula, Ogrodowicz Kasia, Prel Gilles, Rouat Sabrina.

Formations (domaine : humanités et sciences humaines, mention psychologie)
M1 Psychologie du travail et du lien social, M2 Recherche – Psychologie sociale et relations asymétriques, M2 Professionnel – Psychologie du lien social et de l’intervention psychosociale, M2 Recherche – Travail coopératif, travail en réseau (avec ICAR/CNRS, ICTT/École Centrale de Lyon), M2 Professionnel – Psychologie du travail et des organisations.

Directrice : Annik Houel, professeure de psychologie sociale.

Adresse : GÉRA, Université Lumière Lyon 2, Institut de psychologie 5 avenue P. Mendès-France 69676, Bron (France) ; https://psycho.univ-lyon2.fr/ (rubrique Recherche) ; gera@univ-lyon2.fr.