La recherche en psychologie du travail à Lyon 2 ne bénéficie pas d’une structure spécifique d’accueil. Les recherches qui sont menées le sont dans le cadre du Laboratoire de Psychologie sociale ou dans des structures externes : GRIC CNRS et Langage et Travail (GDR CNRS).
Plus généralement la recherche en psychologie du travail en France est assez morcelée, fragmentée. Les étudiants qui veulent faire un DEA dans cette spécialité doivent se rattacher à un DEA plus généraliste en psychologie. Ils peuvent sous certaines conditions faire un DEA d’ergonomie.
Toutefois on note un renouveau dans le domaine de la psychologie du travail autour de quelques thèmes forts. Outre des thèmes traditionnels en psychologie sociale et du travail, on voit naître ou renaître des questions dont l’abord est plus actuel.
- La psychodynamique du travail, la question de la souffrance et de l’accomplissement dans le travail en lien avec les nouvelles formes de travail autour du CNAM (C. Dejours, Clot).
- Les questions du risque professionnel (Kouabenan).
- La question du vieillissement et du handicap.
- Les questions de l’évaluation qui connaissent un renouveau d’intérêt (Lemoine…).
- Le travail coopératif avec ses différentes variantes (homme homme, travail coopératif assisté par ordinateur… (Rogalsky, Pavard). De nombreux ergonomes travaillent aussi sur ce thème (Samurcay et Hoc…).
- Un abord plus cognitif de questions telles que les relations avec les nouvelles technologies dans l’évolution des métiers.
Il faut souligner que la psychologie du travail se définit aussi par les évolutions des autres branches de la psychologie. Elle est donc marquée aujourd’hui par le développement :
- Des approches cognitives qui se développent aussi très largement en psychologie sociale (Ghiglione, Beauvois, Monteil, Dubois).
- Des approches communicationnelles étroitement liées à des approches linguistiques (Cosnier, Trognon, Chabrol).
Enfin sur ces sujets la psychologie du travail se retrouve à coopérer avec d’autres disciplines plus ou moins proches : de l’ergonomie à la sociologie en passant par la linguistique, voire l’informatique et l’ingénierie des connaissances.
Débouchés en psychologie sociale et du travail
Muni d’une maîtrise, ou mieux d’un DESS, à quel métier, dans quel secteur d’activité, peuvent prétendre des psychologues sociaux et/ou du travail ?
On peut les distinguer selon 5 axes principaux :
Un axe Gestion des Ressources Humaines : de nombreux anciens ont aujourd’hui des postes de DRH ou assistant DRH en entreprise et dans la Fonction Publique (d’État et territoriale). D’autres sont chargés d’études auprès de la DRH sur des questions touchant au recrutement, aux définitions des métiers, reclassification, et de plus en plus accompagnement des changements… Les cabinets fournissent aussi des emplois en matière d’audit organisationnel, d’audit social, d’accompagnement de changement…
Un axe « Évaluation » qui est l’axe traditionnel de la Psychologie du Travail mais qui s’est renouvelé avec la création des centres de bilans de compétence.
Un axe « Conditions de travail », psychopathologie du travail qui se développe notamment dans les hôpitaux et dans les activités de cabinet conseil : analyse des risques du travail, lutte contre les effets du stress, accompagnement humain des changements organisationnels, accompagnement des équipes de travail soumises à des conditions de travail difficiles (hôpitaux, pompiers, police). Pour cette orientation, une formation complémentaire en ergonomie peut parfois être souhaitable. La détection et la prévention des psychopathologies liées aux exclusions générées dans l’entreprise et dans la société du fait des mutations économiques et technologiques et aux exclusions de l’emploi lui-même est plus largement et malheureusement un champ en expansion.
Un axe « Communication » lui aussi en plein essor du fait des mutations du travail. Diversifié, il peut concerner les modes de communication interne, les communications avec la clientèle (écrite ou orale), les dispositifs en réseau type Intranet… Pour cette orientation, une formation complémentaire en communication, voire informatique, paraît nécessaire.
Enfin un axe « Formation » en interne à l’entreprise, responsable de formation, formateur interne, ou en externe dans des organismes spécialisés. Le métier de formateur comporte lui-même diverses orientations (concepteur de formation, animateur de formation, prescripteur)… Un axe traditionnel en marketing sʼoffre aux étudiants ayant une bonne formation aux méthodes quantitatives et qualitatives de la psychologie sociale.
Pour conclure il faut signaler que les métiers sont en évolution et que de nouveaux besoins se font jour à la fois dans de nouveaux secteurs, notamment dans les fonctions publiques, et dans de nouveaux domaines aux interfaces entre le technique, l’organisationnel et les besoins des hommes : des psychologues dotés de deux compétences fortes, ou qui se passionnent pour un domaine qu’ils connaissent bien, peuvent créer leur emploi, inventer de nouveaux métiers là où émergent des besoins insatisfaits.