Si la science prétend à l’impartialité, les pratiques sociales et psychiques savent qu’elles prennent place sous le primat de la subjectivité, qu’elles sont donc partiales. L’évaluation et les procédures visent toutefois à rabattre ces pratiques sur l’impartialité supposée de la science. Or, en tant qu’elle est une pratique, la science repose elle aussi sur un engagement du sujet qui fait partie (prenante) du champ dans lequel il intervient.
Durant le colloque sur le thème de la « Partialité » qui a eu lieu le 23 et 24 octobre 2009, les différents intervenants se sont attachés à questionner cette partialité du chercheur, du formateur, du praticien.
Ainsi, les textes de M.-G. Schweitzer, N. Puig-Verges, S. Braun, S. Gérard et de M. Lëtang amènent à considérer, dans une perspective historique et critique, que la démarche clinique a contribué à la construction de connaissances que la norme d’objectivité et d’universalité des sciences n’aurait sans doute permis d’approcher.
Les « sciences » humaines et sociales étant, par et au moyen de leur partialité, un espace de développement d’un travail de théorisation à partir des pratiques, épistémologiquement différent du travail de production scientifique, mais concourant nécessairement à son procès de théorisation.
Tout chercheur est susceptible de faire preuve de partialité ne serait-ce que dans le choix de son objet de recherche ou au regard des erreurs qu’il commet. Au risque de la partialité, ces impedimenta de la recherche ont l’opportunité de prendre sens dans et par un travail à partir de la pratique entre savoir et théorisation.
En vous souhaitant une bonne lecture…