« J’aime voyager seul. C’est le meilleur moyen de ne pas le rester très longtemps. »
Extrait de Touriste de Julien Blanc-Gras.
Un petit garçon s’endort avec un doudou, un ballon gonflable et translucide sur lequel est figurée la carte du monde… il rêve de frontières dessinées en pointillé à même le sol pierreux du désert, il imagine la surface blanche des étendues salées qui sertissent les eaux du lac Coipasa. Il ne sait encore que ces lignes capricieuses sont parfois le lit de bien de discordes.
Par la fenêtre de son compartiment, un jeune homme observe les volutes de fumée s’échappant de la locomotive qui le mène en Italie. Son regard se laisse surprendre par l’apparition d’une petite fille aux boucles d’un blond doré et aux grands yeux interrogateurs, figure réminiscence d’un souvenir d’enfance.
L’autre ne sera plus jamais le même, lorsqu’il est celui que nous rencontrons au détour d’un voyage au bout de soi, au-delà de nos certitudes et de l’épuisante monotonie de nos vies usées.
Des tour-opérateurs « all inclusive » à l’échappée belle des voyages à vélo, il n’y a qu’un tour de roue… mais combien il est dur de se lancer en dehors des sentiers battus et du confort climatisé ! Se laisser surprendre par une averse et risquer l’inconnu d’une rencontre.
Et chacun de revenir au pays avec des croquis, des images, des impressions subtilisées au paysage le temps d’une escale ; ou encore de précieux pollens issus de forêts lointaines, pour de nouveaux desseins, de nouveaux rivages où goûter à la liberté retrouvée…
En vous souhaitant un bon embarquement à bord de ce Canal Psy no 99, pensez à vous munir de vos passeports et à éteindre vos portables.