Le titre de psychologue existe depuis peu. L’usage en est protégé par la loi 85.772 du 25 juillet 1985 (I de l’article 44). Avant sa promulgation, cette loi a fait l’objet de nombreuses « tractations », où les différentes organisations professionnelles nationales ont tenté de se faire entendre. Elle est restée lettre morte jusqu’au 22 mars 1990, date du décret 90.255 d’application de cette loi, décret qui fixe la liste des diplômes permettant de faire usage professionnel du titre de psychologue.
Peuvent en faire usage, « en le faisant suivre, le cas échéant, d’un qualificatif », les titulaires :
- de la licence et de la maîtrise en psychologie, qui justifient en outre d’un DESS ou d’un DEA + stage de 14 semaines,
- des diplômes étrangers équivalents
- du Diplôme d’État de Psychologie Scolaire (DEPS),
- des diplômes de Psychologie du Travail délivrés par le CNAM,
- des diplômes de psychologie de l’Institut Catholique de Paris.
Deux remarques s’imposent :
- ne figurent pas dans ce décret les diplômes antérieurs à la création du DESS (à Lyon le DPP, décerné à 625 personnes !) ;
- y figure par contre le DEPS créé par le décret 89.684 du 18/09/89, diplôme dérogatoire car il se fait en 4 ans et non pas en 5 ans comme pour le DESS.
Le tir sera légèrement rectifié par le décret 90.259, également du 22 mars 1990, stipulant que les psychologues en fonction à la date de parution du décret peuvent faire usage du titre « dans l’exercice de leur fonction ». Pour en faire usage en dehors de leur fonction, les psychologues ayant d’anciens diplômes (tel le DPP) devaient adresser une demande d’autorisation à une commission ad hoc – qui, à Lyon, n’a jamais vu le jour – et ce, avant le 1er janvier 1993.
Pour faire reconnaître ces anciens diplômes, les psychologues ont sollicité l’Université Lyon 2 pour qu’elle intervienne auprès des ministères concernés. Dans un premier temps, la direction de l’Institut n’a pas saisi l’enjeu, et, pour tenter de faire pression, les psychologues ont entamé la grève des stages, moyen maladroit et dérisoire, mais le seul dont ils disposaient.
Ce n’est que secondairement que le Conseil d’Administration de l’Université a fait un courrier aux ministères pour que le DPP soit indu dans la liste des diplômes permettant de porter le titre de psychologue et d’être recruté.
La grève des stages n’a pris fin qu’avec la parution du décret 93.536 du 27 mars 1993 autorisant les diplômes régionaux antérieurs au DESS à faire usage du titre de psychologue.
La question est-elle définitivement réglée ? Pas du tout. Car les psychologues qui ont un DPP ne peuvent toujours pas être recrutés. En effet, il faudrait qu’un arrêté les y autorise. Ainsi, à l’heure actuelle, un psychologue ayant un DPP, qui aurait travaillé uniquement dans le privé (à Saint-Jean-de-Dieu par exemple) ne pourrait pas être recruté dans la fonction publique !
Le souhait des organisations professionnelles était qu’il y ait une unicité de la profession, faite autour d’un diplôme unique (actuellement le DESS) permettant de travailler dans tous les secteurs : fonction publique hospitalière ou territoriale, justice, éducation nationale, ou dans le privé, qu’il soit associatif ou lucratif.
La réalité est toute autre : multiplicité des diplômes, et des « barrières » infranchissables. Un psychologue scolaire, tel qu’il est actuellement défini et formé ne peut travailler qu’auprès des enfants des écoles… où ne pourra jamais travailler comme un psychologue ayant un DESS… à moins qu’il ne soit également psychologue scolaire.
