Sur la blogosphère. Impressions d’un BUthécaire : journées de l’ABES ou du réseau ?

p. 16-17

Notes de la rédaction

Posté le 27 mai 2011 par vingtseptpointsept alias Mathieu Saby (SCD de Reims)
Version corrigée d’après les remarques amicales et pertinentes d’Émilie Liard (SCD de Poitiers) et Étienne Cavalié (SCD de Nice)

Texte

Vingt-sept point sept

Vingt-sept point sept

Butinages d’un BUthécaire. http://www.vingtseptpointsept.fr/2011/05/27/quelquesimpressions-des-journees-abes/

Depuis leur clôture le 18 mai, les « journées ABES » ont eu quelques échos sur Twitter, et sûrement devant les machines à café de nos BU respectives. Mais pour l’instant, sauf erreur, seuls deux biblioblogs les ont évoquées. Sans prétendre à une quelconque expertise sur les chantiers évoqués par l’ABES, je vous livre en vrac quelques impressions qui rejoignent globalement celles de Lully1. Je reviendrai ultérieurement sur le contenu des projets (vous pouvez consulter les présentations des intervenants sur le site de l’ABES), mais j’aimerais insister ici sur le double aspect journées de l’ABES / Journées du réseau, qu’à évoqué Lully.

En tant que correspondant catalogage, ces 1 (TGV) +2+1 (TGV) jours à Montpellier m’ont été très précieux. Car parmi les 450 personnes réunies au Corum ne figuraient pas que le gratin de la bibliotwittosphère, mais aussi tous ces collègues qui travaillent dans l’ombre pour maintenir nos SIGB, gérer nos ressources électroniques, ou veiller à la cohérence et à la qualité de nos données.

Si vous ne faites pas partie de leurs collègues de bureau, et que vous n’êtes pas « sur les listes », vous avez toutes les chances de ne jamais avoir entendu parler d’eux. Et pourtant, sans leur dynamisme et leur professionnalisme, l’ABES aurait bien du mal à concrétiser ses projets.

Ayant encore assez peu d’expérience en BU (4 ans), beaucoup de collègues d’autres universités n’étaient pour moi que des noms, ou dans le meilleur des 16 cas des avatars sur Twitter. Sur ce plan, assister aux JABES a été une expérience professionnellement très enrichissante. Les mauvaises langues diront que l’enrichissement a surtout été pour tous les barmen, serveuses, marchands de glaces italiennes (miam…) que nous avons fait travailler sans relâche pendant quelques jours.

Ils n’auront pas tout à fait tort… Mais on ne peut pas réduire les JABES à cela. Rencontrer physiquement au moins une fois nos homologues du réseau (et les collègues de l’ABES, bien sûr !) est indispensable pour pouvoir savoir quelles personnes répondront le plus volontiers à nos questions professionnelles, ou seront enthousiastes pour s’impliquer dans des projets communs.

Ces collègues sont dans une position parfois ambiguë, qui peut devenir inconfortable : à la fois bras armé de l’ABES, dont ils mettent en œuvre les consignes, ou subissent les choix, et acteurs autonomes qui peuvent proposer des améliorations aux outils de l’ABES (comme le script Sudoc+), exprimer des désaccords ou des doutes sur certaines options de l’agence, essayer de faire valoir leur vues, ou concevoir ensemble des projets plus ou moins indépendants des choix de l’ABES.

Dans le monde merveilleux des bibliothèques, il n’y a pas que des rapports techniques et des groupes de pilotages officiels.

La communauté des BU a son existence propre, avec ses dynamiques, ses tensions et ses enjeux. En coulisse, les rapports de force, les affinités personnelles, les alliances plus ou moins implicites pèsent d’un poids non négligeable, bien que très difficilement saisissables par un modeste correspondant catalogage.

Point positif, l’ABES n’est pas du tout fermée au dialogue avec les établissements du réseau. Depuis toujours, ils ont été associés à l’élaboration de certaines procédures ou décisions. Mais il est intéressant d’observer l’évolution des modalités techniques de cette collaboration, et du niveau auquel elle s’exerce (l’AURA, les directions des établissements, les professionnels directement impliqués dans le travail ?). Par exemple, sans avoir assez d’expérience pour en juger avec sûreté, il me semble que l’AURA (Association des utilisateurs des réseaux de l’ABES) est aujourd’hui plus associé aux choix de l’ABES qu’elle ne l’était il y a quelques années. Ainsi, depuis fin 2009 (mais l’information n’a été communiquée aux catalogueurs qu’en janvier 2011), l’association doit valider la « représentativité » des groupes de travail réunissant catalogueurs et membres de l’ABES. Le but est d’éviter que les décisions des groupes de travail ne soient contestées par les membres du réseau qui n’y auraient pas pris part, mais aux yeux de certains collègues, la conséquence semble être une plus grande lourdeur, voire lenteur, pour la validation de certaines propositions.

De manière plus visible, l’ABES a officiellement pris en compte le réseau en l’intégrant à la conception de son nouveau projet d’établissement.

Montpellier, capitale des BU pour deux jours

Montpellier, capitale des BU pour deux jours

C’est dans ce cadre que trois ateliers thématiques ont été organisés par l’ABES avant les journées elles-mêmes, pour que les personnes intéressées donnent leur avis sur ses projets en matière de SIGB partagé, de ressources électroniques, et de valorisation du patrimoine. Les 60 places ont été attribuées en quelques heures, ce qui est un signe de l’implication et de l’intérêt de nos collègues pour ces questions.

On pourrait multiplier les éléments témoignant de cette politique d’ouverture, mais il faut aussi en constater les limites. Le programme très dense des journées et les quelques menus retards inévitables dans de telles rencontres ont rendu le plus souvent très brefs voire inexistants les échanges entre les orateurs et la salle.

C’est subjectif, mais j’avais moins ressenti cette urgence lors des journées de 2009 (lors desquelles je me souviens avoir eu le temps de préparer et de poser quelques questions).

Y a-t-il des solutions ? Sans doute pas sur le fond, car l’agenda de l’ABES est incroyablement chargé, et faire tenir en 2 jours la présentation de tous les chantiers en cours est déjà une gageure.

Peut-être certaines interventions redondantes pourraient-elles être écourtées pour laisser plus de « respiration » ?

À moins que le développement de nouveaux outils de collaboration entre les membres du réseau (wikis ? blogs ? listes ?) ne puisse faire émerger en son sein de véritables débats, stratégiques et techniques, qui ne pourraient qu’enrichir notre travail avec l’ABES. Qu’en pensez-vous ?

Notes

1 http://bibliotheques.wordpress.com/2011/05/27/et-les-journees-abes-alors/ Retour au texte

Illustrations

Citer cet article

Référence papier

« Sur la blogosphère. Impressions d’un BUthécaire : journées de l’ABES ou du réseau ? », Arabesques, 64 | 2011, 16-17.

Référence électronique

« Sur la blogosphère. Impressions d’un BUthécaire : journées de l’ABES ou du réseau ? », Arabesques [En ligne], 64 | 2011, mis en ligne le 15 novembre 2019, consulté le 16 août 2025. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=1411

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