Au Danemark. Rapidité & gratuité

DOI : 10.35562/arabesques.1853

p. 16

Notes de la rédaction

Extrait de l’article de Poul Erlandsen paru dans la revue des membres d’OCLC Nextspace, n18, mai 2011. Traduit de l’anglais par Fabien Bénistant.

Texte

Il y a dix ans, le prêt entre bibliothèques (PEB) au Danemark a été stimulé par l’introduction de Bibliotek.dk, un service national de partage des ressources géré par DBC1, pour permettre aux citoyens danois de demander et de recevoir les articles de n’importe quelle bibliothèque au Danemark, gratuitement, via le web. Cela a coïncidé avec la mise en place d’une loi sur les bibliothèques encourageant les prêts entre bibliothèques danoises.

Ces deux faits ont changé radicalement le paysage des bibliothèques et la pratique de l’utilisateur final car presque tous les documents de n’importe quelle bibliothèque sont disponibles en quelques clics. Le prêt entre bibliothèques est désormais un droit pour la plupart des lecteurs, et non plus un privilège.

De nombreux usagers commencent le processus de découverte dans library.dk au lieu d’utiliser l’OPAC de leur bibliothèque locale car, dans la plupart des cas, l’emplacement de la ressource n’est plus déterminant. L’utilisateur peut choisir de vérifier la disponibilité du document dans les bibliothèques à proximité et décider de prendre un exemplaire disponible en personne si le besoin est urgent, au lieu de le faire expédier à sa bibliothèque habituelle.

Comme vous pouvez probablement l’imaginer, le nombre de demandes de PEB a augmenté à un taux si élevé que de nouvelles technologies ont dû être mises en œuvre pour automatiser autant que possible le traitement des demandes. […]

Un élément très low tech mais néanmoins extrêmement important dans la chaîne découverte-livraison est – au moins pour les documents physiques – le système de transport. Nous avons mis en place un système de messagerie national pour les documents de bibliothèque qui collecte et livre dans presque toutes les bibliothèques du Danemark. Et en 2009, nous avons décidé de charger le Danish National Union Catalogue (DanBib) dans WorldCat. […] La visibilité était le mot clé pour nous et relier les utilisateurs depuis Internet vers un service de bibliothèque semblait la bonne chose à faire. Nous sommes heureux de constater que les fonds des bibliothèques danoises sont certainement devenus visibles pour les usagers de bibliothèques d’autres pays car, dès le premier jour, nous avons reçu des demandes de l’étranger en nombre jamais vu auparavant.

La visibilité va au-delà des personnes qui sont déjà usagers de bibliothèques. Nous recevons des messages de chercheurs qui nous contactent directement car ils trouvent ainsi des articles très importants pour leurs recherches. Nous avons également reçu un message d’une grand-mère qui a trouvé un livre dans notre collection qui lui a été lu à haute voix quand elle était enfant et qu’elle veut maintenant lire à ses petits-enfants. Dans tous les cas, nous pouvons diriger la personne vers une bibliothèque locale qui peut l’aider et peut-être nous transmettre une demande de prêt entre bibliothèques.

Il s’agit de la plus grande surprise pour la plupart des bibliothèques qui participent au partage de ressources WorldCat : l’intérêt pour leurs collections. Le sentiment général avant que la base de données ne soit chargée est que nous ne pouvions guère posséder quelque chose qui n’était pas déjà dans WorldCat et déjà détenu par de nombreuses autres bibliothèques – à l’exception bien entendu des documents en langue danoise ; et combien de personnes pouvaient éventuellement être intéressées par cela en dehors du Danemark ? Une autre surprise a été que les documents n’ayant pas circulé depuis des décennies – voire jamais, sont maintenant demandés par les utilisateurs dans le monde entier. N’est-ce pas fantastique ?

Je devrais aussi mentionner le fait que le partage international des ressources est devenu une source de revenus pour les bibliothèques danoises participantes. La majorité d’entre nous a accepté la réciprocité, et si des charges s’appliquent nous facturons tous environ la même somme. Cela signifie que nous facturons uniquement une bibliothèque étrangère si elle nous fait payer et que, par exemple, ma bibliothèque facturera 12 $ pour une copie d’article et 25 $ pour un prêt de livres. La prochaine étape pour nous serait d’étendre ce système automatisé de demande au-delà du Danemark et d’autoriser les demandes des utilisateurs finaux à aller sans intermédiaire dans les bibliothèques des pays nordiques et au-delà, mais le manque d’interopérabilité entre les systèmes nous empêche de faire cela. Un groupe de bibliothèques dans la région de l’Øresund (Danemark oriental et sud de la Suède) est sur le point d’ouvrir un nouveau service appelé BookBridge, qui permettra aux utilisateurs d’envoyer des demandes sans intermédiaire à travers les frontières ; c’est à notre connaissance tout à fait unique. Nous utilisons le logiciel VDX d’OCLC pour réaliser ce service et nous nous réjouissons de sa mise en place cet été.

1 DBC : Dansk Bibliotheks Center

Notes

1 DBC : Dansk Bibliotheks Center

Citer cet article

Référence papier

Poul Erlandsen, « Au Danemark. Rapidité & gratuité », Arabesques, 63 | 2011, 16.

Référence électronique

Poul Erlandsen, « Au Danemark. Rapidité & gratuité », Arabesques [En ligne], 63 | 2011, mis en ligne le 25 juin 2020, consulté le 29 mars 2024. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=1853

Auteur

Poul Erlandsen

Bibliothèque royale – Kongelige Bibliotek Bibliothèque de l’Université de Copenhague KB Box 2149 P. O. 1016 Kobenhavn K DK 1016 Copenhague K Danemarkwww.kb.dk/

poer@kb.dk

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Traducteur

Fabien Bénistant

Droits d'auteur

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