La salle « océan Indien », située au rez-de-chaussée de la bibliothèque universitaire de Droit et Lettres, offre un fonds spécialisé consacré aux îles du sud-ouest de l’océan Indien (Madagascar, archipel des Comores, île Maurice, Seychelles, Réunion) ainsi qu’aux milieux insulaires en général et aux cultures et civilisations créoles et indo-océaniques.
L’originalité et l’intérêt particulier de ce fonds tiennent à sa définition géographique : il ne s’agit pas d’un fonds local au sens habituel du terme mais d’un fonds régional qui regroupe de la documentation sur des pays différents mais voisins, liés par une histoire et un espace géographique communs. Il a pour ambition de proposer une documentation pluridisciplinaire, plurilingue et multisupport.
Le fonds régional en libre accès
Il est tout à la fois courant et patrimonial. Il intègre toutes les thématiques selon une définition géographique récemment élargie aux pays ou régions d’origine de la population réunionnaise (régions de l’Inde, de la Chine, etc.). La limite avec le fonds de la réserve est souvent délicate à marquer. En effet, pour la Réunion par exemple, de nombreuses publications des années 80 sont aujourd’hui impossibles à trouver. Sans constituer des documents particulièrement anciens ou précieux par leur aspect matériel, ce sont des pièces importantes qui témoignent de la vie intellectuelle de l’époque.
Les collections de la salle sont réparties en différents rayons qui correspondent aux secteurs géographiques concernés. En complément, un secteur « thèmes transversaux » réunit des ouvrages touchant à plusieurs pays ou à l’ensemble de la zone océan Indien.
La réserve et le magasin
La réserve héberge la partie du fonds la plus rare et la plus ancienne. La majorité des 480 ouvrages date des XIXe et XXe siècles : récits de voyage, littérature coloniale, ouvrages scientifiques composent cette collection. Quelques ouvrages sont plus anciens et remontent au XVIIe siècle ; c’est le cas de « L’Afrique en plusieurs cartes nouvelles et exactes et en divers traités de géographie, et d’histoire... » publié par Nicolas Sanson en 1656 ou de « Relation du premier voyage de la Compagnie des Indes orientales en l’isle de Madagascar ou Dauphine par M. Souchu de Renefort,... » publié en 1668. Les périodiques locaux sont conservés en magasin, souvent depuis leur premier numéro.
Le fonds de thèses et de mémoires
L’un des axes documentaires étant de recueillir, signaler, proposer les mémoires et les thèses soutenus par les étudiants de l’université de la Réunion, tous les travaux transmis par les facultés et le bureau des études doctorales sont catalogués, dans le Système universitaire de documentation pour la plupart d’entre eux, et mis à disposition.
En 2007, les collections consacrées à l’océan Indien, au service commun de la documentation, représentent un fonds riche, varié, unique pour certaines de ses ressources. Ce n’est pas pour autant un fonds isolé : les partenariats existent et sont constamment alimentés et consolidés. La bibliothèque départementale est un établissement incontournable : patrimoniale et dépositaire du dépôt légal, riche de son histoire, elle est un partenaire précieux et la collaboration avec cet organisme fait partie de la politique documentaire.
Les collections et le public
Les collections d’ouvrages papier de la salle « océan Indien » comptent 21 000 volumes pour 13 000 titres auxquels s’ajoutent 490 titres de périodiques morts ou vivants.
Deux conventions ont marqué un temps fort pour l’enrichissement des collections : le don fait par Paul Ottino, référence majeure pour l’anthropologie de Madagascar et celui effectué par la femme du poète réunionnais Jean Albany.
Un budget avoisinant les 20 000 euros permet un accroissement annuel d’environ 650 titres, complété par un nombre équivalent de dons, essentiellement des mémoires et des thèses. Depuis quelques années, les supports se diversifient même si l’imprimé reste très largement majoritaire. Le Centre national du livre (CNL) est intervenu à plusieurs reprises pour soutenir les acquisitions.
La politique d’acquisition se fonde autant sur un principe de veille éditoriale systématique que sur le respect d’un plan de développement des collections. Cette veille consiste principalement à rechercher les nouvelles productions en consultant des bases de données commerciales, des catalogues en ligne, des bibliographies présentes dans certains périodiques, monographies ou thèses. La lecture attentive de la presse locale permet de repérer des publications hors circuit commercial, des études diverses, des parutions en ligne, etc. Les visites en librairies sont également un moyen de découvrir certains titres. Enfin, les lecteurs, les chercheurs, les spécialistes de tel ou tel domaine peuvent être des sources privilégiées et le réseau informel tissé auprès d’acteurs de la vie économique, politique, culturelle, etc. génère une information précieuse pour enrichir les collections.
Photographie d’une des planches tirée de L’Album de l’Île de la Réunion…
Malgré la proximité géographique, les difficultés de repérage et d’acquisition sont importantes pour tout ce qui est produit dans la zone océan Indien, hors Réunion. Les frais d’envoi et les nombreux aléas possibles rendent complexe l’achat de documentation à Madagascar, tandis que les règles commerciales mauriciennes (paiement avant livraison des ouvrages) font souvent de la mise en œuvre d’une commande un casse-tête comptable… Quelques chiffres permettent de décrire la collection imprimée (hors cartes et périodiques) ; elle se compose de 70 % de monographies, de 24 % de thèses et de mémoires, de 6 % de brochures.
Répartition géographique des monographies
Le graphique ci-dessus précise la répartition géographique à l’intérieur de la collection de monographies.
Malgré les difficultés liées à sa constitution, le fonds « océan Indien » répond, par son importance et sa diversité, aux attentes d’un public varié. De manière attendue, la salle est fréquentée par un nombre important d’étudiants de tous niveaux et d’enseignants chercheurs. Mais au-delà du public universitaire, la salle attire aussi un public extérieur varié en quête d’information sur la zone océan Indien : chargés d’études pour le compte d’une collectivité ou d’un organisme, journalistes, écrivains, chercheurs à titre personnel, etc.
Enfin, le service du prêt entre bibliothèques permet de rendre accessibles ces ressources uniques à un public métropolitain ou étranger qui n’a pas l’équivalent sur place.
Le catalogue et le Sudoc
La salle « océan Indien » fait l’objet d’une entrée spécifique dans le catalogue local (http://bu.stdenis.univ-reunion.fr/). Les acquisitions sont cataloguées dans le Sudoc depuis octobre 2002 et l’export du rétrospectif a été réalisé en février 2006.
La visibilité ainsi donnée aux collections a provoqué l’augmentation des demandes de fourniture de documents par le PEB. Fort logiquement, la salle océan Indien réalise dans le Sudoc la quasi-totalité des créations du SCD ; le taux de création est proche de 60 % et l’activité de catalogage occupe une place importante dans le travail de l’équipe.
Quelle évolution pour la salle « océan Indien » ?
Poursuivre l’enrichissement et le signalement des fonds, développer les partenariats sont les bases de l’action quotidienne. En fonction des moyens et en lien avec la politique de relations internationales de l’université, une politique d’ouverture vers d’autres aires géographiques, notamment vers l’Afrique de l’est et l’Afrique australe, sera mise en oeuvre. Enfin, dans la logique d’une politique de développement des ressources en ligne concrétisée en premier lieu par un projet de diffusion des thèses de l’université, le SCD veut initier un projet de numérisation et de diffusion de documents du fonds régional afin de rendre plus accessibles certains ouvrages de la réserve, de sauvegarder des monographies aujourd’hui épuisées, d’offrir une consultation en ligne des mémoires d’étudiants, de répondre aux demandes de PEB…
Une université pluridisciplinaire
12 000 étudiants - 4 UFR - 2 instituts
1 école d’ingénieurs
4 bibliothèques universitaires sur 3 campus
12 bibliothèques associées
200 000 ouvrages - 1 500 titres de périodiques
725 000 entrées - 135 000 prêts à domicile
Personnels : 43 ETP (équivalents temps plein) sur 4 sites
