Parlez-nous de vos fonctions actuelles…
J’exerce la fonction transversale de responsable du pôle Signalement et contrôle qualité des données pour le service commun de la documentation de Tours et je suis également responsable de la BU de médecine de Tours. Coordinatrice Sudoc, j’organise le contrôle qualité des données de notre catalogue, avec l’aide de la correspondante catalogage. Je fais aussi partie du groupe des administrateurs du SIGB et je suis correspondante Calames.
Quelles sont les étapes qui vous semblent les plus importantes dans votre parcours professionnel ?
J’ai réussi le concours de bibliothécaire en 1994, après quelques contrats dans plusieurs bibliothèques parisiennes. Affectée à Paris 12 (l’Upec aujourd’hui), j’ai participé au projet de réinformatisation. J’ai mesuré en travaillant sur le cahier des charges et sur la reprise des données l’importance de la qualité de ces données pour la réussite du projet. Je suis arrivée au SCD de Tours en 2001, l’année même où il intégrait le Sudoc. Adjointe de la responsable de la BU de médecine, j’ai peu à peu occupé des fonctions transversales, intégrant l’équipe du projet de réinformatisation en 2006, puis l’équipe des administrateurs du SIGB. J’ai également occupé le poste de correspondante formation pour le SCD pendant près d’une dizaine d’années, ce qui m’a permis d’appréhender les différents réseaux en œuvre dans les bibliothèques, mais aussi de mesurer à quel point la formation continue est primordiale dans nos métiers. Après un passage à l’Enssib en 2018, j’ai appris la fonction de coordinatrice Sudoc auprès de Véronique Lacan qui m’a précédée dans cette mission. La refonte de l’organigramme du SCD en 2020 a été l’occasion de faire évoluer le rôle de coordinatrice Sudoc en créant un véritable pôle signalement et d’intégrer davantage le contrôle qualité des données. La crise sanitaire et le développement du télétravail ont aussi fait évoluer les habitudes de travail en intégrant les chantiers de corrections dans les activités « télétravaillables ».
Quelles sont vos relations avec l’Abes ?
L’Abes est pour moi un partenaire et un interlocuteur toujours à l’écoute. Mais nous sommes aussi sollicités pour faire évoluer les outils ou pour mettre en place des chantiers qualité. Ainsi, dans le cadre du dispositif CERCLES. Nous avons pu contribuer à l’amélioration de la qualité des notices fournies par l’éditeur Open Edition. Quelles que soient nos questions, les équipes de l’Abes apportent toujours une réponse et travaillent avec nous sur nos propositions, comme cela a été le cas lors de notre chantier de vérification des constructions Rameau, par exemple.
Quels défis majeurs, d’après vous, aura à relever l’Abes dans les prochaines années ?
La transition bibliographique est bien sûr le principal défi de l’Abes. Je pense qu’elle continuera aussi à jouer un rôle primordial pour aider les établissements dans le signalement de leurs ressources en ligne. L’Abes le fait déjà, en guidant les éditeurs pour qu’ils fournissent des métadonnées exploitables et en proposant aux établissements les outils pour les récupérer simplement, et son rôle pivot dans ce domaine ne fera sans doute que s’accentuer. Un autre défi attend aussi l’Abes et les membres du réseau : l’alignement des identifiants auteurs.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?
Le travail en réseau et le partage des connaissances. C’est un métier qui évolue beaucoup et qui nécessite de se remettre souvent en question. C’est parfois fatigant mais c’est aussi stimulant !
Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?
Le manque de considération pour le travail de signalement et de description des données, qui est pourtant une des bases de notre métier. J’ai même entendu un intervenant à l’Enssib parler de « catalogouillage ». Or, si nos données ne sont pas précises et correctes, les facettes de nos outils de découvertes, par exemple, seront inopérantes… Et on mesure aujourd’hui l’importance du signalement pour la mise en valeur de nos collections numériques.
Quelle image donneriez-vous pour qualifier l’Abes ?
Pour moi, l’Abes c’est un lien : un lien entre les membres du réseau, un lien avec les fournisseurs de métadonnées ou les fournisseurs de SIGB, un lien aussi avec les instances de normalisation dans la transition bibliographique. L’Abes fait du lien, et ce d’autant plus maintenant que nous sommes devenus des « catalieurs »…
Votre expression favorite ?
Le pire n’est jamais sûr… Je suis une incorrigible optimiste ! J’aime aussi beaucoup ce proverbe : tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin, qui illustre assez bien le travail en réseau.