Centre de la mémoire Oradour-sur-Glane
© Centre de la mémoire Oradour-sur-Glane
Lundi 8 h 30
Comme tous les jours de la semaine, je me rends en section « Santé » (Médecine-Pharmacie) de la bibliothèque universitaire. C’est ici que je suis « basée » et c’est d’ici que j’exerce la responsabilité du CR du Sudoc-PS pour le Limousin.1 Compte tenu de mes autres fonctions dans la section, il a été décidé que deux jours par semaine seraient consacrés à la gestion des 36 bibliothèques du réseau (CR no 40). Ces jours sont fixes (lundi et mardi) pour faciliter les prises de rendez-vous avec les bibliothèques du réseau et pour éviter les sollicitations ne concernant pas le CR.
Un coup d’œil distrait – puis atterré – à ma messagerie me révèle que Christian Chabillon, l’ange gardien des publications en série à l’ABES, est déjà réveillé – et drôlement bien réveillé : 15 notices de périodiques concernent Limoges.
Il est vrai que l’information est toujours communiquée au coordinateur du catalogage (c’est moi aussi) mais comme il s’agit du traitement des publications en série (des annuels, pour la plupart), en principe cela revient au responsable du CR. Il s’agit de publications en série qui ont été traitées comme des monographies jusqu’à maintenant. Ces notices de monographies ont été supprimées dans le Sudoc, et les exemplaires rapatriés sous la notice de publication en série. Il faut remplacer ces exemplaires par un état de collection en interrogeant notre SIGB (Système informatisé de gestion de bibliothèque), pour retrouver les dates à partir des notices de monographies supprimées dans le Sudoc, puis informer les « responsables catalogage » et les « responsables périodiques » de chaque section de la bibliothèque universitaire de ces transformations.
Quelques cafés et quelques « Chabillon » plus tard (eh non, je n’ai pas fini, les cas sont souvent longs et complexes), il va être 10 h.
Lundi 10 h
Je n’ai même pas besoin de consulter mon agenda, je sais que j’ai rendez-vous au CRDP (c’est un autre centre régional ; de documentation pédagogique celui-là).
La nouvelle convention doit m’être remise, signée, et nous devons faire le point sur les états de collection : un certain nombre de titres – pourtant listés dans le catalogue édité par le service des « Produits dérivés » de l’ABES – restent introuvables. Ma charmante collègue m’accueille étonnée : « Je vous attendais cet après-midi… ! ? ». Coup de fil rapide en section : « Il y a quoi sur mon planning ? » « Tu as rendez-vous au CRDP à 14 h » « Et ce matin à 10 h ? » « Tu avais rendez-vous avec la nouvelle stagiaire pour continuer les mises à jour des Archives départementales de la Corrèze… je l’ai installée dans ton bureau, mais elle reviendra à 14 h, ça ira ? ». Bon, il y a longtemps que je n’avais pas fait de méli-mélo de rendez-vous, mais quand les journées sont chargées, les informations ont tendance à se superposer et à se masquer les unes les autres. Toute journée devrait commencer par la consultation de l’agenda. Nous retrouvons les titres fantômes dans le magasin d’archives. Nous sommes l’une et l’autre soulagées : rien n’a été jeté de façon intempestive comme cela arrive parfois. Je repars avec la convention signée et la promesse de l’envoi de la mise à jour complétée dans la semaine.
Lundi 13 h
J’ai une heure avant l’arrivée de ma collègue et une petite pile de demandes de numérotation ISSN pour des collections de monographies à traiter. Mes collègues de la BU ont déjà créé les notices dans le Sudoc. Le travail de vérification (des notices, des bordereaux et des documents à envoyer à l’ABES) est minutieux et nécessite une grande attention. Cette heure « creuse » est idéale.
Lundi 14 h
Mises à jour dans le Sudoc des Archives départementales de la Corrèze
Ma collègue a mis de côté tous les « problèmes » qu’elle a rencontrés ce matin. En fait, il n’y en a qu’un seul mais de taille : si le recensement des périodiques et l’état des collections ont été faits avec beaucoup de précision, en revanche les ISSN n’ont pas été reportés à côté des titres sur le document que l’on nous a transmis. La recherche dans le Sudoc doit être faite à partir des titres, ce qui n’est pas très pertinent (titre ou sous-titre ? titre incomplet ? plusieurs titres semblables ?). Les réponses sont peu satisfaisantes. Après vérifications, il s’avère que beaucoup de ces publications n’ont, en fait, pas de numéros ISSN (information confirmée par la consultation du catalogue de l’ISSN), et souvent, ne sont même pas créées dans le Sudoc. Il va falloir demander à nos collègues des Archives départementales de la Corrèze un travail considérable de photocopies de couvertures, pages de titre, ours… Le mieux est sans doute d’expliquer tout cela par téléphone, et, peut-être, de prendre rendez-vous pour se rendre sur place, voir les titres concernés et donner un coup de main…
Lundi 15 h 30
Rendez-vous au Musée Adrien-Dubouché
La documentaliste hésite sur le signalement de certains titres (intérêt de la publication, peu de numéros pour un titre) dont nous avions fait l’inventaire et l’état de collection ensemble. Ils sont tellement jolis ces périodiques du début du (XXe) siècle, avec leurs couvertures illustrées et leurs couleurs passées qu’il est difficile de renoncer à tous les signaler. Les états d’âme n’étant pas un critère de sélection reconnu, nous décidons des titres justifiant un signalement dans le Sudoc et, dans un même mouvement, nous collectons toutes les informations nécessaires à la création et à la demande de numérotation ISSN pour ceux qui ne s’y trouvent pas. Il n’est pas loin de 17 h ; la séance de travail se termine autour d’une tasse de thé au parfum différent à chacune de mes visites (« thé de Noël » la dernière fois, « thé des amoureux » aujourd’hui), une note conviviale et poétique en accord parfait avec le raffinement du lieu et l’accueil chaleureux de ma collègue.
Musée Adrien-Dubouché – Limoges
Copyright : SCD de l’université de Limoges
Lundi 17 h - 19 h
Retour dans mon bureau : il faut finir les « Chabillon » restées en rade ce matin.
Mardi 8 h 30
Matinée Réseau santé
Rendez-vous à 9 h dans le service de cardiologie du CHU avec un de mes collègues de la BU Santé. Nous devons récupérer les têtes de collections que cette bibliothèque ne peut plus garder par manque de place et qui vont compléter les nôtres. Il est loin le temps où nous essayions vainement de nous procurer les clés d’une bibliothèque, à la recherche d’un numéro de publication à la localisation improbable – secrétariat ? bureau du chef de service ? archives ? disparu ?… J’ai réalisé les derniers inventaires/états de collection/désherbages à la demande des chefs de service et notre coopération est tout à fait satisfaisante : nous avons un accès permanent à leurs collections dont les titres sont visibles dans le Sudoc.
Mardi 10 h 30
Deuxième rendez-vous avec la bibliothèque de psychiatrie d’Esquirol (après le premier rendez-vous de présentation du réseau Sudoc-PS). Je viens chercher les documents nécessaires à la création de cette bibliothèque dans le Sudoc : convention signée par tous les responsables, liste des titres que possède la bibliothèque, état des collections… Bonne surprise : ma collègue a préparé également toutes les photocopies des couvertures, des pages de titres et des ours de toutes les publications ne portant pas d’ISSN… À croire, qu’avec le temps, je suis plus précise dans mes explications et que mes interlocuteurs comprennent mieux notre façon de travailler. Je n’oublie pas mes débuts maladroits et, lors d’une première visite, mon enthousiasme dévastateur pour les collections d’une bibliothèque médicale « tellement riche » avec des titres « tellement rares » ; les responsables, après réflexion, ne souhaitaient plus du tout voir leurs titres signalés dans le Sudoc de peur d’être cambriolés… En fin d’après-midi, je vais pouvoir faire la demande d’attribution de RCR à l’ABES et créer la notice de cette bibliothèque dans le Sudoc (RCR : répertoire des centres de ressources). Je pourrai créer des exemplaires sur les titres que possède cette bibliothèque au plus tôt demain – en réalité lundi prochain, jour de CR !
Mardi 14 h
Premier rendez-vous au centre de la Mémoire, à Oradour-sur-Glane, pour présenter le réseau Sudoc-PS.
L’accueil du directeur est bienveillant et chaleureux. Il est déjà convaincu de l’intérêt que représente, pour le centre régional des publications en série et pour le centre de la Mémoire, le signalement de leurs périodiques dans le Sudoc. Il souhaite surtout connaître notre façon de procéder – techniquement parlant – et savoir sous quelle forme les informations devront nous être fournies. Après la visite de la bibliothèque, je consulte le Sudoc avec la documentaliste, via l’interface publique. Elle pourra ainsi trouver des exemples pour renseigner le bordereau nécessaire à la création de la notice de sa bibliothèque, et des exemples aussi pour « rédiger » les états de collections des périodiques. Je recevrai sous peu la convention signée et la liste des titres du centre de la Mémoire.
Le sentiment de malaise qui m’avait étreint, lors d’une précédente visite – informelle et en l’absence de directeur – au centre de la Mémoire, s’est dissipé. C’est vrai que j’avais attendu un long moment à côté d’une table sur laquelle était plié un costume rayé de déporté… Je m’étais demandé si j’étais bien à ma place… Comme dans le service d’anesthésie-réanimation du CHU, quand je croise un lit poussé par un brancardier, et que je détourne mon regard de peur d’y voir quelqu’un plus mal en point encore que ce que j’imaginais… Ou comme à l’hôpital psychiatrique où on me prend tantôt pour un médecin, tantôt pour un malade… ( !)
En fait, je crois que ma place est partout – partout où se justifie la présence d’un responsable de CR. C’est l’importance, la spécificité et la diversité des domaines pris en compte et des tâches qui font la richesse et l’originalité de la fonction de CR – et cela me plaît bien !