Yoann BRAULT, ingénieur d’études à la bibliothèque de l’Institut de France

DOI : 10.35562/arabesques.3545

p. 32

Index

Mots-clés

portrait

Texte

 

 

Parlez-nous de vos fonctions actuelles

Au sein du service « Archives, manuscrits & objets » des bibliothèques de l’Institut et Mazarine – ces deux établissements, logés dans le palais du quai Conti, partageant, depuis septembre 2021, une équipe de direction commune et des missions transversales –, mes fonctions sont très diverses.

Ma mission principale consiste à assurer la prospection, la collecte et les acquisitions, le classement et l’inventaire tant des archives et des manuscrits pour les périodes moderne et contemporaine que des objets d’art ou d’intérêt patrimonial qui font partie intégrante de nos collections. Dans ce cadre, je travaille en étroite collaboration avec d’autres services des bibliothèques de l’Institut (conservation, numérisation, etc.), comme avec d’autres entités liées à l’Institut (archives et bibliothèque de l’Académie des sciences, bibliothèque du Château de Chantilly, archives des académies…). Je supervise également l’activité de signalement de deux collègues et assure l’encadrement de contractuels et de stagiaires. Membre de l’équipe de direction des bibliothèques, je suis associé à des projets plus stratégiques, comme la définition et la réalisation du programme scientifique de nos établissements et la valorisation de leurs collections (expositions, publications, visites, etc.).

Une autre part essentielle de mes activités concerne l’aide à la recherche, tous domaines et supports confondus, pour les membres des cinq académies que l’Institut regroupe, pour les services de l’Institut et pour les lecteurs distants.

Quelles sont les étapes qui vous semblent les plus importantes dans votre parcours professionnel ?

Ma carrière plonge ses racines dans un milieu apparenté au monde des bibliothèques, mais avec ses spécificités propres : les archives. J’ai débuté ma vie professionnelle comme technicien de recherches, affecté à une unité du CNRS implantée aux Archives nationales. Si j’avais déjà « le goût de l’archive » chevillé au corps, cette longue expérience l’a confirmé en l’inscrivant dans un cadre d’exigences scientifiques et techniques, mises au service d’un public divers.

2012 constitue une année charnière : changement de rive… et de culture professionnelle, puisque j’ai rejoint la bibliothèque de l’Institut de France. Là, j’ai beaucoup appris au contact de collègues aux profils variés et qui tous exerçaient leurs fonctions avec une exigence édifiante. J’ai eu la chance, surtout, d’effectuer très vite mes premiers pas en catalogage des manuscrits sous la férule de deux conservateurs qui m’ont enseigné l’une (Michèle Moulin), le traitement scientifique de nos collections, le second (Patrick Latour), le catalogage en XML/EAD, dans la base de production Calames.

Quelles sont vos relations avec l’Abes ?

Elles s’inscrivent essentiellement dans les liens qui unissent les membres de la « communauté Calames ». Dans ce cadre, la mission de pilotage assurée par l’Abes fonctionne comme une table d’harmonie qui est l’âme de notre réseau. J’y joue ma partie, ostinato, comme correspondant Calames, membre du Groupe de travail Calames dont les deux missions principales sont de formaliser les besoins des utilisateurs auprès de l’Abes et d’émettre des recommandations à destination des catalogueurs. Je suis aussi, depuis peu, formateur-relais Calames afin de partager mes compétences catalographiques et mon expérience de terrain.

Quels défis majeurs l’Abes aura-t-elle, selon vous, à relever dans les prochaines années ?

Anticiper l’évolution de la recherche et de ses méthodes, et conserver ce qui fait sa force : la parfaite cohésion de ses membres.

Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?

J’ai peur, ici, d’énoncer un truisme pour les collègues qui me liront : le fait qu’une journée de travail s’invente d’heure en heure.

Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?

Devoir interrompre le classement d’un fonds pour répondre à une urgence. C’est toujours préjudiciable au cheminement de pensée qui sous-tend cette étape, délicate et essentielle, du traitement archivistique. Mais le service public a sa propre temporalité qui va toujours en s’accélérant, et il prime sur le reste !

Quelle image donneriez-vous pour définir l’Abes ?

Une nuée d’étourneaux sansonnets que l’on qualifie aussi, joliment, de « murmuration ». Ces ballets, qui sont le résultat de besoins identiques entre tous les individus, même s’il existe des différences interindividuelles, sont la marque visible d’un système de relations mutualistes et d’un haut degré de sociabilité qui tend à satisfaire l’efficacité et la recherche du meilleur bénéfice.

Votre expression favorite ?

Le trouble de Zénon, dans L’Œuvre au noir de Marguerite Yourcenar : « Qui serait assez insensé pour mourir sans avoir fait le tour de sa prison ? ».

Illustrations

Citer cet article

Référence papier

Yoann Brault, « Yoann BRAULT, ingénieur d’études à la bibliothèque de l’Institut de France », Arabesques, 110 | 2023, 32.

Référence électronique

Yoann Brault, « Yoann BRAULT, ingénieur d’études à la bibliothèque de l’Institut de France », Arabesques [En ligne], 110 | 2023, mis en ligne le 10 juillet 2023, consulté le 18 juillet 2025. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=3545

Auteur

Yoann Brault

Ingénieur d’études à la bibliothèque de l’Institut de France

yoann.brault@institutdefrance.fr

Autres ressources du même auteur

  • IDREF
  • ISNI
  • VIAF
  • BNF

Droits d'auteur

CC BY-ND 2.0