À l’Université d’Orléans, l’UFR de STAPS, créée en 1992, s’est rapidement développée, conformément à la tendance générale visant à promouvoir, dans nos sociétés, les pratiques d’activités physiques et sportives. Pour l’année universitaire 2003-2004, cette composante comprend près de 1 200 étudiants. Les cursus des études en STAPS comportent de la physiologie et de l’anatomie du corps humain, de la psychologie et de la pédagogie, de l’histoire et de la sociologie des pratiques sportives, du droit, du management et de l’économie du sport, ainsi que des formations de psychomotricité et de médecine du sport. L’interdisciplinarité inhérente à ce type de filière a tendance à produire un éclatement des ressources documentaires préjudiciable à l’accessibilité des collections sur papier, alors que l’offre de documentation en ligne reste largement marginale.
Trois bibliothèques
Les ressources documentaires dont disposent les étudiants et les enseignants‑chercheurs sont actuellement réparties sur trois sites distants : la bibliothèque associée de l’UFR de STAPS, les sections « sciences, technologie, STAPS » et « droit, économie, gestion » de la bibliothèque universitaire. À la bibliothèque de l’UFR de STAPS, les étudiants disposent de 1 400 volumes d’ouvrages portant sur l’ensemble des disciplines enseignées au sein de la composante, d’une soixantaine de périodiques, dont de nombreux fascicules d’associations sportives, ainsi que d’une cinquantaine de cassettes vidéo. Les documents sont consultables uniquement sur place pour les étudiants. La bibliothèque accueille les lecteurs du lundi au vendredi entre 8 h 45 et 16 h 45. Les enseignants apprécient ce centre de documentation de proximité même si la salle ne peut contenir qu’une vingtaine de personnes. Les collections d’ouvrages localisées dans le catalogue ont été constituées sur la base d’une répartition des achats entre ce centre de documentation et la section « sciences, technologie, STAPS » de la bibliothèque universitaire, charge à la première de développer surtout les collections spécialisées portant sur les pratiques sportives et la recherche et à la seconde de mettre à la disposition des étudiants les manuels de base et les ouvrages de préparation des concours de recrutement de l’Éducation nationale et des brevets d’études d’éducateur spécialisé. Cette politique documentaire est néanmoins jugée peu claire de la part des lecteurs étudiants qui ne comprennent pas pourquoi il n’est pas possible d’emprunter les ouvrages à la bibliothèque de l’UFR, alors qu’ils ne sont pas disponibles à la BU. Aussi, les ouvrages achetés par la documentaliste de la bibliothèque d’UFR sont‑ils désormais systématiquement acquis à la section « sciences, technologie, STAPS », hormis certains livres de recherche. Au sein de la section « sciences, technologie, STAPS » de la bibliothèque universitaire, les étudiants disposent de collections plus complètes, ne serait-ce que parce que les collections de la section « lettres, langues et sciences humaines » sont voisines des fonds de STAPS. Néanmoins, cette bibliothèque est distante de plusieurs centaines de mètres de la bibliothèque de l’UFR. Enfin, la section « droit, économie, gestion » de la bibliothèque universitaire a développé des collections dans le domaine du droit et de l’économie du sport, ainsi qu’en management. Les limites d’un tel dispositif sont bien réelles : éparpillement des collections, disparité des services offerts aux étudiants, ce qui provoque une insatisfaction. La bibliothèque de proximité de l’UFR de STAPS est appréciée, mais les étudiants se contentent souvent d’une documentation lacunaire et insuffisante. C’est la raison pour laquelle, depuis un an, plusieurs solutions sont envisagées, afin d’améliorer cette situation.
STAPS et Sudoc : collections et formations
Les collections disponibles à la bibliothèque de l’UFR de STAPS s’élèvent à 1 265 titres – 1 396 exemplaires au 1er février 2004. Elles ont été sommairement cataloguées sous la forme de notices abrégées (titre, auteur…) dans le système informatisé de gestion de bibliothèque (SIGB), en 1999 et 2000. Depuis la mise en place du Système universitaire de documentation (Sudoc), la documentaliste a été formée et elle dérive les notices bibliographiques dont elle a besoin, soit une centaine par an. Néanmoins, le catalogage rétrospectif des collections dans le Sudoc n’a pas encore été réalisé. Pour leur part, les catalogueurs de la section de sciences aident la documentaliste en effectuant les créations de notices si nécessaire, ce qui arrive très rarement. Les collections de périodiques figurent dans le SIGB Horizon, mais ne sont pas visibles dans le Sudoc. Les collections de la section « sciences, technologie, STAPS » de la bibliothèque universitaire disponibles en salle de lecture s’élèvent à 2 535 ouvrages – 1 355 titres. En 2003, 529 volumes (335 titres) ont été acquis. Les catalogueurs dérivent toutes les notices depuis le Sudoc et sont très satisfaits du travail réalisé dans le cadre du catalogue commun national. Cette tâche bibliothéconomique, préalable indispensable à la mise à disposition de la documentation auprès des étudiants et des enseignants, est complétée par une politique active de formation des usagers rendue efficace par une étroite collaboration entre le personnel du service commun de la documentation et l’équipe enseignante de l’UFR de STAPS.
La formation des étudiants a été considérablement développée. Des différentes composantes de l’Université d’Orléans, seule l’UFR de STAPS s’est engagée à intégrer une unité d’enseignement (UE) « Méthodologie du travail universitaire » dans les maquettes pédagogiques afin de permettre aux usagers d’acquérir rapidement leur autonomie. À l’intérieur de cette UE, 6 heures de travaux pratiques sont consacrées plus particulièrement à la méthodologie de la recherche documentaire. L’enseignement est adapté aux besoins immédiats et concrets des étudiants : recherche de documents dans le catalogue informatisé du SCD, interrogation des bases de données bibliographiques et de texte intégral, initiation à l’utilisation des moteurs de recherche sur internet. Les séances de TP sont assurées par trois tuteurs pédagogiques de l’UFR, qui ont été formés au préalable par un conservateur de la bibliothèque universitaire. L’examen final, qui permet d’apprécier l’assimilation des connaissances de la part des étudiants, est sous la forme d’un QCM – Questionnaire à choix multiple. Depuis quatre ans, les effectifs d’étudiants n’ont cessé de croître, ce qui pose quelques problèmes d’organisation matérielle. En effet, l’UFR de STAPS est dépourvue de salle informatique et la bibliothèque universitaire ne dispose que d’une salle de formation comportant 8 PC, soit une capacité d’accueil limitée à quinze personnes. Les groupes se succèdent donc quotidiennement de 8 h à 20 h entre le début du mois d’octobre et le début du mois de décembre, à raison d’une vingtaine d’heures par semaine. Ces difficultés logistiques se résorberont avec l’ouverture prochaine du nouveau bâtiment de la section « sciences, technologie, STAPS » de la BU, qui disposera d’une salle de formation pouvant accueillir une vingtaine d’étudiants. L’impact de cette formation est difficile à évaluer car il n’y a pas dans le cursus de 1re année de DEUG de travaux qui pourraient faire intervenir les connaissances dispensées dans l’UE. La réforme du LMD qui sera mise en place à la rentrée universitaire 2004 permettra peut-être de progresser sur ce point. Les étudiants de la filière de STAPS ont tendance à emprunter moins d’ouvrages que ceux des autres cursus scientifiques : seuls 40 % d’entre eux sont inscrits à la BU contre 55 % en moyenne parmi les étudiants scientifiques. Mais la proximité de la bibliothèque de l’UFR détourne vraisemblablement une partie des usagers potentiels de la BU. En effet, les étudiants fréquentent assidûment leur centre de documentation qui demeure sous‑dimensionné par rapport aux besoins.
Université d’Orléans – Chantier au SCD : section « Sciences, technologie, STAPS »
Photo : Emmanuel Maujean, 2004
100 mètres
Parmi les projets de l’Université d’Orléans, deux constructions concernent directement les étudiants et les enseignants-chercheurs de l’UFR de STAPS :
- la bibliothèque universitaire de « sciences, technologie, STAPS », qui devrait ouvrir à la rentrée 2004 ou en janvier 2005, au plus tard ;
- un bâtiment pour l’UFR de STAPS dans lequel avait été prévu il y a deux ans un centre de documentation.
La nouvelle bibliothèque universitaire disposera de 350 places assises et de 1 200 mètres linéaires de rayonnages en libre accès, dont 100 dévolus aux collections de STAPS. Les étudiants pourront travailler en groupe dans des salles conçues à cet effet. Une cinquantaine de PC sera mise à leur disposition.
Dans le futur bâtiment de l’UFR de STAPS, dont la première pierre a été posée le 11 février 2004, un centre de documentation de 200 m2 permettra d’augmenter la capacité d’accueil des étudiants, mais d’autres solutions sont également à l’étude. En effet, une proposition d’intégration des collections de la bibliothèque de l’UFR de STAPS au sein de la nouvelle bibliothèque universitaire de « sciences, technologie, STAPS » a été formulée au printemps 2003 auprès du directeur de la composante. Plusieurs solutions ont été envisagées dont le regroupement des ouvrages et des périodiques dans la future bibliothèque universitaire. Le centre de documentation de l’UFR serait dès lors transformé en salle informatique multimédia pour les étudiants. Il est également envisagé de maintenir une partie de la documentation (de niveau recherche) à l’UFR pour les enseignants et les chercheurs. La dernière solution serait de conserver toutes les collections actuellement disponibles à la bibliothèque de l’UFR et de mettre en place le prêt des documents.
Le débat a été ouvert dans la mesure où chacun des projets comporte à la fois des avantages et des inconvénients. Enseignants et étudiants de la composante sont appelés à se prononcer dans le cadre des instances représentatives existantes. Une décision devrait être prise avant l’été 2004. Le regroupement des collections à la section « sciences, technologie, STAPS » de la nouvelle bibliothèque universitaire aurait le mérite de faciliter l’accessibilité des fonds tout en permettant aux lecteurs de bénéficier de services variés – prêt, nombreux accès internet, prêt entre bibliothèques… Le maintien d’un centre de documentation au sein de l’UFR de STAPS est pratique pour l’étudiant, mais les collections restent modestes.
Concilier la proximité des collections et l’efficacité des services documentaires tout en tenant compte du coût de la gestion de la documentation demeure le dilemme « cornélien » des bibliothécaires comme des enseignants…