Histoire

« Ah, mais vous êtes dans un établissement jeune ! ». Combien de fois ai‑je déjà entendu cette phrase dans la bouche de collègues, un rien désabusés, au récit de projets ou de modes de fonctionnement de l’Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis… et de son service commun de la documentation. En effet, d’où vient que cette maison plus que trentenaire garde cette réputation de jeunesse au même titre, mais avec moins de légitimité, que le Littoral ou Cergy ? Elle paraît même si jeune à certains qu’on me demande encore à quelle université lilloise nous sommes rattachés ; pas même encore née…

Technologies de l’information et de la communication

La première idée qui vienne pour expliquer cette aura juvénile tient en trois lettres : TIC. Il est vrai que le service commun de la documentation, comme l’université, mise gros dans le domaine et a très souvent été à la pointe. Pourtant, il me semble qu’il s’agit là plus d’une conséquence que d’une cause.

De même pour la boulimie de constructions. Et Dieu sait pourtant qu’il ne s’agit pas d’un vain mot : nous vivons dans les plâtres ! À peine la première extension de la bibliothèque du Mont‑Houy achevée, commencent les travaux de la réhabilitation de la caserne Ronzier pour accueillir la bibliothèque de droit-économie-gestion. Cette dernière inaugurée, la seconde tranche du Mont‑Houy démarre pour s’achever en 2001. Aujourd’hui le projet de construction de la bibliothèque de Maubeuge est lancé et l’agrandissement de celle de Cambrai est envisagé. Pourtant je persiste, c’est ailleurs qu’il faut chercher l’origine de ce parfum de jouvence.

L’âge du capitaine

L’âge des personnels concourt certainement à cette image. Président de l’université depuis octobre 2000, le professeur Pascal Level, 40 ans, est le plus jeune président de France ; la moitié des collaborateurs du service commun de la documentation a moins de 36 ans ; les trois conservateurs (et oui, hélas ! seulement trois) moins de 40 ; je ne dois pas être loin d’être le plus jeune directeur de service commun de la documentation et le premier arrivé à Valenciennes par mutation. Au reste, le service commun de la documentation est en grande partie un établissement de premiers postes. Equipes jeunes, donc idées nouvelles, donc projets et remises en cause incessants. Voilà qui semble plus convaincant, mais l’âge des acteurs n’est pas suffisant pour expliquer ce souci premier d’innover. Le mot est lâché qui entraîne avec lui les attributs de la jeunesse : innovation. Mais une innovation prégnante, culturelle, qui ne peut s’expliquer que par des causes profondes, inhérentes, situées au-delà des contingences évoquées plus haut.

Identité de l’université

Âge : 30 ans
Étudiants : 11 000
Enseignants-chercheurs : 600
Non-enseignants : 600
Géo. du SCD
8 300 m² sur 4 sites
le Mont-Houy
Centre-ville
Cambrai
Maubeuge
3 sections
Sciences et techniques, sports
Lettres, langues, arts et sciences humaines
Droit, économie, gestion
Titulaires : 35
Volumes : 100 000
Périodiques : 1 300 dont 900 vivants
Service informatisé de gestion de bibliothèque : SIGB Multilis
Réseau de cédéroms Pulcra
Passerelle Z3950 pôle européen
Réseaux : AUROC depuis 1994
début des opérations Sudoc : mai 2001
basculement : 17 septembre 2001

Géo

Et s’il fallait chercher du côté de la situation de cette université ? Installée dans le sud‑est de la région Nord‑Pas‑de‑Calais, elle a mission à desservir un public local fortement marqué par les crises socio‑économiques qu’il a prises de plein fouet, dont il ne finit pas de payer le prix fort, dont les stigmates, difficiles à cicatriser, sont visibles partout. L’université, temple solennel et irréfragable, aune rigoureuse des valeurs serait impensable hic et nunc, tant cette population, traditionnellement écartée de la culture universitaire et profondément meurtrie, a besoin d’un établissement adapté à ses particularités, adaptable à ses besoins spécifiques, accessible au désir de renouveau.

Et si c’était là que se situait la source de jeunesse de cette université, dans l’attention qu’elle porte aux aspirations de cette région, aux espoirs de son public ? Le service commun de la documentation fait de son mieux pour suivre et souvent précéder l’université dans son perpétuel mouvement.

Les chantiers ne nous manquent pas : construction à Maubeuge, lancement de la « réinformatisation », passage au système universitaire de documentation, contrat à négocier, réaménagement de salles à Cambrai, au Mont‑Houy, refonte du magasin principal (celui du Mont‑Houy), et j’en oublie, sans doute pour ne pas prendre peur…

Des personnes arrivent, d’autres nous quittent à l’instar de mon adjointe, Clarisse Marandin, que je remercie pour tout ce qu’elle a apporté au service commun de la documentation et à qui je souhaite bonne chance à Orsay.

Nous continuerons d’avancer, avec le sentiment peut-être pas si courant que, dans cette université, nous ramons tous dans le même sens.