En Grèce, dans la plus ancienne des Écoles françaises à l’étranger

DOI : 10.35562/arabesques.421

p. 6-7

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Premier institut étranger à s’établir en Grèce, l’École française d’Athènes (EFA) reçoit dans sa bibliothèque plus de 300 chercheurs par an. Dès les « Grandes Fouilles » du XIXe siècle, elle devient un lieu d’où rayonne la connaissance de l’archéologie et l’histoire du monde grec.

https://www.efa.gr

https://www.efa.gr

La fondation en 1846, par une ordonnance de Louis-Philippe, d’une « École française de perfectionnement pour l’étude de la langue, de l’histoire et des antiquités grecques à Athènes » doit beaucoup « à deux révolutions, (…) : la révolution grecque et la révolution romantique »1. L’expédition scientifique de Morée (1828-1833) est un exemple de la vague de philhellénisme qui s’est répandue en France au moment de la guerre d’indépendance grecque (1821-1829), suscitant un renouveau de l’intérêt pour les études grecques à cette époque. La création d’une école à Athènes, la plus ancienne des institutions de recherche françaises à l’étranger, s’inscrit donc dans ce mouvement.

La bibliothèque de l’École française d’Athènes

La bibliothèque de l’École française d’Athènes

© EFA / Philippe Collet

Caractère fondateur

Si les missions de l’École se sont diversifiées, la place qu’y occupe l’archéologie reste centrale. Les fouilles de Delphes ou de Délos ont eu un caractère fondateur. Le rôle des membres de l’EFA y a été central : le recrutement des « Athéniens » a longtemps puisé dans le vivier des philologues ou des historiens du monde classique.

Il s’est aujourd’hui ouvert à de nouvelles périodes (préhistoire, monde contemporain) et disciplines (géographie, géomorphologie). Chaque année, dix membres sont recrutés pour quatre ans.

Des dispositifs variés permettent à des chercheurs français et étrangers de poursuivre leur travail sur le terrain. Plus de 150 missions annuelles sont menées en coopération avec les universités ou le CNRS. L’EFA comprend deux directions des études.

La section antique et byzantine coordonne notamment les activités archéologiques (Delphes, Délos, Argos, Malia, Amathonte, etc.).

L’autre direction se consacre à l’étude de la Grèce moderne et contemporaine. Elle gère, par exemple, des programmes sur l’Armée d’Orient (1915-1919) ou la géographie urbaine d’Athènes.

Trois services viennent en appui à ce programme scientifique : les publications, les archives scientifiques et la bibliothèque.

Les archives collectent les données de la recherche archéologique (photos, plans, carnets de fouilles) et en assurent la conservation et la mise en valeur (voir encadré « Photothèque-cartothèque »). Rattaché à la bibliothèque jusqu’en 2012, ce service est, depuis, indépendant.

Les publications de l’EFA éditent une douzaine de titres par an, dont une revue de référence sur le monde grec, le Bulletin de correspondance hellénique. Les études archéologiques constituent une part très spécifique du travail d’édition de l’École.

De fortes attentes en mutualisation

La création d’une bibliothèque a été envisagée dès la fondation de l’École. Ce n’est pourtant qu’à la fin du XIXe siècle que le rythme des acquisitions se stabilise. Si les achats couvraient historiquement de nombreuses disciplines (philologie, droits anciens), le cœur des collections a toujours été l’histoire et l’archéologie du monde grec. Le fonds classique constitue donc le noyau des collections. Les études byzantines et néo-helléniques sont les deux autres disciplines suivies aujourd’hui dans la politique d’acquisition.

Avec 90 000 documents et 1 000 titres de périodiques, la bibliothèque a été titulaire, jusqu’au passage à CollEx, du Cadist Antiquité, avec la Bibliothèque interuniversitaire de la Sorbonne (BIS). Dirigée depuis 1995 par un conservateur, elle compte aujourd’hui huit personnels, ouvre 60,5 heures par semaine aux lecteurs externes et reçoit 10 000 visites par an.

Le développement des services à la recherche est un axe majeur : ouverture 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 pour les chercheurs de l’EFA, réservation de documents, présence de la documentation sur les chantiers de fouilles grâce à un réseau de sept bibliothèques de terrain et développement des acquisitions numériques.

L’intégration en 2006 au Sudoc a été un très puissant levier de professionnalisation des équipes. Elle a permis de mettre en valeur l’apport de l’EFA dans le signalement des documents rares en grec. Le travail en réseau, dont la participation avec la BIS au projet Cercles a marqué un aboutissement, a transformé les méthodes de travail des agents. Membre du groupement de commande SGBm et partenaire actif du réseau des EFE, l’EFA a de fortes attentes en termes de mutualisation : établissement à l’étranger, elle doit, encore plus que d’autres, s’intégrer aux réseaux nationaux pour proposer de nouveaux services à ses lecteurs.

Photothèque-planothèque

Les collections photographiques et graphiques couvrent toutes les activités scientifiques conduites par l’EFA en Grèce, à Chypre et en Turquie depuis la fin du XIXe siècle, dont les fouilles à Delphes, Délos, Thasos, Philippes…
La photothèque conserve plus de 635 000 clichés, sous forme de négatifs, de 14 000 plaques de verre et de diapositives. La planothèque possède près de 52 000 plans et dessins.
Depuis 2011, la photothèque-planothèque procède à la mise en ligne progressive des photographies et des plans et dessins dans Archimage, outil de consultation et de commande.
https://archimage.efa.gr/

La cour de la maison du Diadumène, à Délos, au moment de la découverte des trois statues, Artémis, un athlète et une réplique antique du Diadumène de Polyclète [1894]

La cour de la maison du Diadumène, à Délos, au moment de la découverte des trois statues, Artémis, un athlète et une réplique antique du Diadumène de Polyclète [1894]

© EFA / Couve, Louis

La terrasse des lions à Délos [s.d.]

La terrasse des lions à Délos [s.d.]

© EFA

Vue extérieure de l’EFA. La bibliothèque occupe le corps de logis principal

Vue extérieure de l’EFA. La bibliothèque occupe le corps de logis principal

Benoît Lecoq (CC BY-SA)

1 Voir Roland Étienne, « L’École française d’Athènes, 1846-1996 », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 120- 1, 1996. pp. 3-22.

Notes

1 Voir Roland Étienne, « L’École française d’Athènes, 1846-1996 », Bulletin de correspondance hellénique, vol. 120- 1, 1996. pp. 3-22.

Illustrations

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La bibliothèque de l’École française d’Athènes

La bibliothèque de l’École française d’Athènes

© EFA / Philippe Collet

La cour de la maison du Diadumène, à Délos, au moment de la découverte des trois statues, Artémis, un athlète et une réplique antique du Diadumène de Polyclète [1894]

La cour de la maison du Diadumène, à Délos, au moment de la découverte des trois statues, Artémis, un athlète et une réplique antique du Diadumène de Polyclète [1894]

© EFA / Couve, Louis

La terrasse des lions à Délos [s.d.]

La terrasse des lions à Délos [s.d.]

© EFA

Vue extérieure de l’EFA. La bibliothèque occupe le corps de logis principal

Vue extérieure de l’EFA. La bibliothèque occupe le corps de logis principal

Benoît Lecoq (CC BY-SA)

Citer cet article

Référence papier

François-Xavier André, « En Grèce, dans la plus ancienne des Écoles françaises à l’étranger », Arabesques, 86 | 2017, 6-7.

Référence électronique

François-Xavier André, « En Grèce, dans la plus ancienne des Écoles françaises à l’étranger », Arabesques [En ligne], 86 | 2017, mis en ligne le 09 janvier 2020, consulté le 28 mars 2024. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=421

Auteur

François-Xavier André

Responsable de la bibliothèque de l’EFA - https://www.efa.gr

francois-xavier.andre@efa.gr

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CC BY-ND 2.0