« Bibliothèques d’Orient » : La BnF et sept bibliothèques créent un portail commun

DOI : 10.35562/arabesques.435

p. 19

Plan

Texte

La BnF et sept bibliothèques patrimoniales et de recherche implantées au Proche-Orient s’associent pour créer le site collaboratif « Bibliothèques d’Orient », dont l’ambition est de sauvegarder, réunir et valoriser un patrimoine documentaire tout aussi exceptionnel et menacé que le patrimoine architectural.

Des collections uniques et encore peu connues – au Caire et à Alexandrie, à Jérusalem, Beyrouth, Istanbul… – témoignent profusément des interactions entre Orient et Occident depuis plusieurs siècles. Elles sont réunies dans le site Bibliothèques d’Orient. Couvrant dans un premier temps les pays de la rive orientale de la mer Méditerranée pour la période 1800-1945, il se destine à la fois à la communauté scientifique et à un large public. Il est amené à s’enrichir dans les mois à venir grâce à de nouvelles contributions et partenaires, en France et à l’étranger.

Sa ligne éditoriale est élaborée et encadrée par un conseil scientifique qui réunit, aux côtés de Laurence Engel, présidente de la BnF, des universitaires et chercheurs de haut niveau. L’internaute découvrira ainsi, réparti en rubriques thématiques, un vaste ensemble de documents remarquables, peu connus du public car dispersés entre différents pays et de multiples institutions.

Dans ce « miroir de notre humanité », de nouvelles opportunités de recherche

De précieux manuscrits hébreux, deux recueils liturgiques syriaques du XIe et du XVIIe siècle et un évangéliaire en arabe et en latin du XVIe siècle conservés au Liban (Charvet et Joun) et restaurés dans le cadre du projet, des cartes qui ouvrent de nouvelles perspectives pour appréhender l’histoire sociale et économique de la Turquie, les ancêtres des Guides Bleus, les dessins préparatoires de la Description de l’Égypte (la BnF est la seule au monde à conserver 800 planches de ce recueil), des albums photographiques inédits et originaux… sont autant de documents qui invitent à la connaissance et à l’imaginaire. Les fonctionnalités de Gallica facilitent considérablement l’accès à ces œuvres (téléchargement, impression…) Une telle richesse documentaire crée de nouvelles opportunités pour la recherche. En comparant quatre éditions successives de la traduction du Coran par Albert Kazimirski, lexicographe et traducteur du XIXe siècle dont les ouvrages sont encore d’usage courant aujourd’hui, on vient par exemple de découvrir que le verset 19 de la sourate 87 de l’édition de 1840, qui n’avait pu être relue avant publication par le traducteur, remplace curieusement par « Jésus » l’« Abraham » du texte arabe, ce que corrige la traduction révisée de 1841.

En contribuant ainsi à préserver et valoriser ce patrimoine culturel plurimillénaire, la BnF s’inscrit pleinement dans ses missions de coopération, conservation et recherche. Ce faisant, elle contribue à la mise en œuvre des conclusions de la Conférence internationale sur la protection du patrimoine en péril qui s’est tenue à Abou Dhabi le 3 décembre 2016, et de sa déclaration : « Miroir de notre humanité, gardien de notre mémoire collective et témoin de l’extraordinaire esprit de création de l’humanité, le patrimoine culturel mondial porte en lui notre avenir commun. »

À l’ouverture

• Mise en ligne : première quinzaine de septembre 2017 (l’adresse sera communiquée sur la page d’accueil de la BnF).
• Huit institutions partenaires à l’ouverture : BnF (Paris), Institut français d’archéologie orientale, Institut dominicain d’études orientales (Le Caire) : Centre d’études alexandrines (Alexandrie), Institut français du Proche-Orient, Bibliothèque orientale de l’université Saint-Joseph (Beyrouth), École biblique et archéologique française (Jérusalem), Institut français d’études anatoliennes (Istanbul).
• Plus de 3 500 documents ; près de 100 thématiques ; 80 textes pour éclairer les thématiques et contextualiser les documents.
• 14 conservateurs, universitaires et chercheurs de renommée internationale associés au conseil scientifique, dont Henry Laurens (professeur au Collège de France) et, pour la BnF, Sylvie Aubenas (directrice du Département des estampes et de la photographie) et Françoise Hours (responsable scientifique du projet et chef du Service des littératures du monde).
• Un site trilingue : français, arabe et anglais.

Le projet est soutenu, auprès des bibliothèques partenaires, par la Fondation Total et Plastic Omnium.

Vue d’un temple égyptien situé dans le Fayoum ; aquarelle d’Edme-François Jomard (1777-1862)

Vue d’un temple égyptien situé dans le Fayoum ; aquarelle d’Edme-François Jomard (1777-1862)

Source : gallica. bnf.fr / BnF

Illustrations

Vue d’un temple égyptien situé dans le Fayoum ; aquarelle d’Edme-François Jomard (1777-1862)

Vue d’un temple égyptien situé dans le Fayoum ; aquarelle d’Edme-François Jomard (1777-1862)

Source : gallica. bnf.fr / BnF

Citer cet article

Référence papier

Stéphane Chouin, « « Bibliothèques d’Orient » : La BnF et sept bibliothèques créent un portail commun », Arabesques, 86 | 2017, 19.

Référence électronique

Stéphane Chouin, « « Bibliothèques d’Orient » : La BnF et sept bibliothèques créent un portail commun », Arabesques [En ligne], 86 | 2017, mis en ligne le 01 juillet 2019, consulté le 29 mars 2024. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=435

Auteur

Stéphane Chouin

Chargé de mission Asie et Moyen-Orient Délégation aux relations internationales, BnF

stephane.chouin@bnf.fr

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