Quelles sont vos fonctions actuelles ?
La bibliothèque de l’université Paris-Dauphine détient une collection d’ouvrages académiques et de revues en langue étrangère de haut niveau en sciences économiques et gestion. J’y dirige le service du système d’information documentaire, qui réunit quatre personnes. Ce service administre un large portefeuille d’applications. En 2016, notre service a été mobilisé autour du projet de nouveau portail, unifiant site institutionnel et portail documentaire dans une seule et même interface, et développé en interne. En outre, je suis responsable de la mission Indicateurs relatifs aux activités de la bibliothèque, et je suis membre du conseil scientifique de l’université.
Comment résumeriez-vous les grandes étapes de votre parcours professionnel ?
C’est grâce à la connaissance de plusieurs langues slaves que je suis entré, en 1995, dans le monde des bibliothèques, plus précisément à la bibliothèque de la Sorbonne. Cette première expérience m’a permis d’intégrer ensuite la Bibliothèque de documentation internationale contemporaine (BDIC) où je suis devenu, en 1997, responsable du secteur Balkans.
Au cours de ces années, je menais également des activités de recherche au sein de l’Association française d’études sur les Balkans et de sa revue Balkanologie. Cette recherche sur les pays de l’ex-Yougoslavie m’a conduit à produire des études pour les ministères des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que pour le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie. Et c’est aussi à travers ce travail d’historien que j’ai appréhendé les enjeux de la documentation académique côté utilisateur.
À la BDIC, j’étais responsable du site Internet et effectuais déjà de nombreux développements. Mais c’est en 2011 que je me suis orienté plus clairement vers l’informatique documentaire en intégrant le Service commun de documentation de l’université Paris-Sud, où ma mission a été le déploiement du SIGB Koha. En octobre 2014, j’ai été recruté par la bibliothèque de l’université Paris-Dauphine afin de gérer son système d’information documentaire et mettre en place un service qui s’y consacre.
À quand remontent vos premiers contacts avec l’Abes, et dans quel contexte ?
J’ai noué des liens avec des collègues de l’Abes autour des applications que j’ai développées. En effet, elles exploitent les services web mis à disposition par l’agence.
La première application a été installée en 2014 : il s’agit de l’outil DoMyBiblio, qui édite des listes bibliographiques à partir de numéros PPN ou ISBN. A suivi le service de contrôle qualité des notices bibliographiques, CheckSudoc.
Enfin, le portail UnivDoc permet d’interroger les données du Sudoc dans le cadre d’un outil de découverte, fournissant aussi des résultats de CrossRef, ScienceDirect, Springer, JournalTocs, Gallica. J’ai eu l’occasion de présenter aux collègues, lors des Journées Abes de 2014, les fonctionnalités qu’il était possible de développer avec les services web de l’agence.
Quels défis majeurs, d’après vous, aura à relever l’Abes dans les prochaines années ?
L’Agence devra mener à bien la modernisation du Sudoc (l’interface publique et les outils de description des données) tout en gérant le(s) projet(s) de SGBm qui n’étaient pas prioritaires au regard du premier défi.
Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?
La créativité, l’inventivité et l’expérimentation qu’il est possible de déployer. L’université Paris-Dauphine s’y prête particulièrement bien car l’établissement s’inscrit dans une démarche forte d’innovation et d’expérimentation. En témoigne le nouveau portail que nous avons réalisé en interne et qui intègre la recherche dans le Sudoc, par exemple. Nous proposons une articulation entre les données de l’outil de découverte dont nous exploitons l’API et les données provenant du catalogue du Sudoc par le biais de ses différents services web.
Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?
La démission de certaines bibliothèques face à la chose informatique, perçue comme compliquée – alors qu’il suffit de recruter un ingénieur ou deux ayant les compétences requises afin de maintenir et faire évoluer un système d’information.
Si l’Abes était un animal, ce serait… ?
Un animal d’envergure, au vu du volume de métadonnées qu’elle gère !
Votre expression favorite ?
« On n’est jamais mieux servi que par soi-même. » Je crois que l’on répond mieux aux besoins des utilisateurs lorsque l’on met en place des solutions au plus près d’eux. Il ne faut pas avoir peur des développements réalisés en interne.