Un peu d’histoire
Depuis 25 ans, l’Université Lyon 2 a, sans discontinuer, attaché une attention particulière aux très nombreux étudiants en psychologie simultanément engagés dans la vie professionnelle. Plus nombreux qu’ailleurs dans les sciences humaines et sociales, parce que, à ceux qui ont besoin de travailler pendant leurs études, s’ajoutent les praticiens de nombreux métiers dont les études universitaires, en général entamées ou reprises sur le tard, s’inscrivent dans le fil de leur pratique.
Ce fut d’abord, dès 1968, un « régime étudiants-travailleurs », qui combinait groupes spécifiques d’élaboration de travaux, horaires du soir et du samedi, et UV réservées aux étudiants travailleurs.
Puis le régime « Formation à Partir de la Pratique » a systématisé à partir de 1979 certains aspects de l’expérience pédagogique acquise dans le cadre du « régime étudiants travailleurs » – ceux qui valorisaient la recherche personnelle en prise sur la pratique plutôt que la relation scolaire au savoir. Cependant les deux tiers environ des étudiants travailleurs restaient inscrits dans le régime général.
Or les réformes successives, et la pression démographique (le nombre total d’étudiants de notre université a presque doublé en peu de temps à la fin des années 80) avaient quelque peu fait tomber en désuétude la plupart des dispositions particulières initiées dans les années 70. C’est pour reprendre la question à zéro en fonction de données plus contemporaines que la présente année universitaire a vu l’apparition du dispositif dit « Enseignement à Distance », très imparfaitement nommé d’ailleurs puisqu’il combine en effet le modèle de l’enseignement à distance, notamment avec l’enregistrement des cours magistraux sur cassettes audio, et le modèle de la formation continue, avec les regroupements du samedi.
Ce système a démarré comme on sait cette année sur la moitié du DEUG et devait monter progressivement en puissance en six ans, avec chaque rentrée l’extension à une nouvelle demi-année.
Entre temps l’Université a décidé la réforme des rythmes universitaires, dont le principal effet est de supprimer la session de septembre. Or l’obstacle majeur à cette réforme était qu’elle retirait aux étudiants travailleurs la possibilité de profiter des vacances d’été pour préparer les validations requérant une importante élaboration personnelle. En outre l’expérience d’EAD faisait apparaitre que le système choisi ne répondait exactement qu’à certains cas d’étudiants, ce qui obligeait à réfléchir à la grande disparité des situations concrètes et des attentes vis-à-vis de l’Université.
Au cours de la réflexion ainsi engagée, il est apparu souhaitable d’intégrer la question des rythmes universitaires dans une approche plus globale des conditions d’étude pour les personnes engagées dans la vie professionnelle, et ainsi de définir un dispositif à la fois assez souple et assez charpenté pour garantir à la fois une appartenance clairement identifiable des bénéficiaires des mesures d’exception, une cohérence pédagogique justifiant ces mesures et une maitrise permanente par l’institution universitaire de leur application et notamment de leur extension et de leur coût.
C’est ainsi que s’est élaboré un projet de dispositif global à l’intention des étudiants de Psychologie en situation professionnelle. Ce dispositif sera désigné administrativement par ce qui constitue sa pièce maîtresse : « Contrat de Formation Personnalisé » ou CFP. Comme on vient de le voir, il englobe le dispositif inauguré l’an dernier sous le nom, d’ailleurs inadéquat, d’« Enseignement à Distance » (EAD), appellation qui devrait de ce fait disparaître.
Le nouveau dispositif
Il restructure l’ensemble des aménagements et services destinés aux professionnels engagés dans le régime général des études de psychologie. Le principe général est la négociation d’un contrat personnalisé tenant compte à la fois de la situation concrète de l’étudiant, notamment en temps d’éloignement, de disponibilité en temps, d’expérience antérieure et de contexte professionnel, des possibilités d’aménagement, de la formation comme de la validation, compatibles avec la nature des différents enseignements et leurs conditions d’encadrement.
Deux limites le circonscrivent clairement :
- Il fonctionne à l l’intérieur du régime d’études par UV, et donc s’ajoute au régime FPP sans s’y substituer, tout en partageant avec lui la gestion d’un certain nombre d’outils communs.
- L’adhésion à ce dispositif est contractuelle ce qui implique qu’aucun étudiant ne peut y être inscrit « d’office », et donc qu’il subsistera des étudiants travailleurs « de droit commun » prenant leur inscription dans les mêmes conditions (et au même tarif) que les étudiants ordinaires, et soumis aux mêmes règles qu’eux ; mais aussi que l’Institut de Psychologie garde à tout moment le contrôle des critères et surtout des flux d’adhésion.
Le Contrat de Formation Personnalisé
Effectivement négocié avec le chargé de mission (voir ci-dessous), signé au nom de l’Institut par l’enseignant responsable, et valant inscription pédagogique, le contrat comporte avec la liste des UV ou modules préparés, la liste des aménagements de formation, outils d’aide à la formation et aménagements de la validation (voir ci-dessous) dont le bénéfice est accordé à l’étudiant.
Il n’est évidemment pas question d’inventer pour chaque étudiant un régime particulier. La personnalisation résultera du choix et de la combinaison de conditions particulières et d’instruments d’études et/ou de validation sur une liste de possibilité préalablement négociées avec les responsables et les équipes pédagogiques par l’équipe chargée de gérer le dispositif. Ces « palettes » seront naturellement évolutives d’une année à l’autre en fonction des contraintes et des besoins et ce qui est évoqué ci-dessous n’a donc que valeur indicative.
Quels avantages particuliers confère l’adhésion au CFP ?
Des aménagements des obligations de formations, par exemple enregistrements sur cassettes audio de cours magistraux ou d’autres instruments suppléants la présence aux cours, tels que bibliographies ou polycopiés, des regroupements de TD sur des samedis (en 2e année de DEUG seulement cette année, mais progressivement étendus les années suivantes à la licence et la maîtrise).
Des aides au travail personnel par le journal mensuel Canal Psy, l’accès à la vidéothèque de l’Université et prochainement des outils télématiques.
Des aménagements de la validation, variables selon les UV avec notamment le plus souvent possible le bénéfice d’une session de septembre, par dérogation au nouveau système des deux sessions bloquées en mai et juin.
Attention : la signature d’un CFP vous engagera irrévocablement pour l’année en cours.
Le cadre institutionnel
Dans le cadre du département « Formation en Situation Professionnelle », le dispositif est géré par une équipe constituée de l’enseignant coordinateur, enseignant titulaire qui assure la responsabilité et la coordination ; du chargé de mission, cheville ouvrière du système sous l’autorité directe de l’enseignant coordinateur, qui négocie les CFP, les aménagements d’étude et de formation, repère les difficultés structurelles rencontrées de part et d’autre et propose des solutions institutionnelles ; et enfin d’une secrétaire qui, sur le même plan que les actuels secrétariats de cycle, assure le suivi complet de la scolarité des étudiants, plus la gestion courante, administrative et financière, des actions spécifiques (AE, A V. OAF).