L’adoption, thème de ce dossier, suit naturellement le thème du précédent numéro de Canal Psy.
Parce qu’elle renvoie les familles à la problématique de la filiation de manière caricaturale, l’adoption de l’enfant « d’un autre » dans les sociétés occidentales fait inévitablement ressurgir les difficultés des liens, de soi à soi et de soi à l’autre.
Ainsi, les imagos parentales sont bien souvent bouleversées et l’adoption, surtout lorsqu’elle répond à une incapacité « biologique » d’avoir des enfants, se confond avec une prescription à l’égard du couple, « pour soigner sa stérilité ».
Ces données, ajoutées à celle de la réalité administrative (parcours difficile des parents adoptants pour obtenir un agrément, adoption d’enfant à l’étranger…) plongent les familles dans une souffrance des liens que les psychologues, tels que Pascal Roman ou Claudine Veuillet, ont été amenés à écouter. Ils nous livrent ici leur recherche et leur réflexion à partir de leurs pratiques auprès de parents adoptifs.
Mais ne sommes-nous pas tous des parents adoptifs comme nous l’écrit si bien Jean-Pierre Durif-Varembont ? La filiation, qu’elle soit d’ordre biologique ou pas ne commence-t-elle pas en effet par une adoption ? Quels vont être alors les effets d’une différenciation trop radicale (personnelle, de société, juridique…) entre des parents adoptifs et des parents biologiques ?
Dans notre rubrique « être psychologue en… », Anne Gatecel nous livre son témoignage de psychologue clinicienne engagée dans un travail au sein d’un secteur de psychiatrie extra-hospitalier. Ce témoignage, nous l’espérons, permettra à bon nombre d’étudiants de penser différemment leurs places de stagiaires ou de futurs psychologues au sein d’une institution.
Canal Psy vous souhaite une bonne lecture et une très bonne année 2003 !