[Appel à contributions rédigé par Audrey Dominguez sous la direction de Fleur Vigneron]
Pour les cent ans de la publication du Folklore d’Arnold Van Gennep, la section « Mythodologies » du 45e numéro de la revue Iris se concentrera sur les théories liant le folklore et les sciences de l’imaginaire.
Les relations entre folklore et imaginaire sont évidentes au regard des ouvrages académiques des XXe et XXIe siècles. Rappelons par exemple la préface de l’imaginariste Gilbert Durand dans le Ciel, la nuit et les esprits de l’air de Paul Sébillot ou le commentaire de Gaston Bachelard sur le folklore comme moyen d’aborder « [le] matérialisme légendaire qui travaille sans fin l’imagination » dans la Terre et les Rêveries de la volonté (Bachelard, 2007, p. 241).
Le folklore est l’ensemble des savoirs et des traditions d’un peuple. Il comprend des témoignages du passé, oraux ou écrits, en voie d’être oubliés ou transformés par de nouvelles normes et un nouveau mode de vie. Il est couramment question des connaissances et des histoires anciennes d’un village, d’une région, d’un pays ou d’une culture.
Il existe également un folklore moderne, impliquant des légendes urbaines et un remodelage de contes ou mythes. Ces adaptations permettent de réaliser de nouvelles histoires à vocation artistique et/ou divertissante et parfois commerciale. Elles peuvent aussi être employées dans des discours politiques pour soutenir un régime ou une idéologie.
Ces constructions folkloriques récentes investissent de nouveaux médias, proposant des formes inédites de transmission et peut-être d’invention. Elles constituent alors un champ d’étude du folklore narratif qui mérite d’être approfondi. La définition et les méthodes d’analyse du fakelore, comme tradition fausse, pourront également apporter un éclairage intéressant pour l’étude des structures dynamiques de l’imaginaire.
Cet appel à contributions est interdisciplinaire : il concerne les chercheurs et les chercheuses en anthropologie, en histoire, en philosophie, en littérature, en musicologie, en information et communication, etc.
L’objectif est de réfléchir à la façon dont les méthodes des folkloristes ont alimenté les travaux sur l’imaginaire, de la définition du corpus à son analyse. On pourra envisager l’histoire du folklore et la mise en place d’une méthodologie, en faisant dialoguer cette perspective avec la démarche imaginariste pour voir quels sont les apports et les enjeux de ces échanges entre spécialistes du folklore et de l’imaginaire.
Les propositions de contribution, d’environ 500 mots, assorties d’un titre et de quelques lignes de présentation bio-bibliographiques, sont à envoyer à la directrice de la revue le 12 avril 2022 à l’adresse suivante : revueiris@univ-grenoble-alpes.fr.
Après évaluation des propositions par le comité scientifique, les notifications d’acceptation ou de refus seront communiquées le 8 juin 2022.
Les articles (45 000 caractères espaces comprises au maximum) seront à remettre pour le 13 décembre 2022, puis soumis à une évaluation en double aveugle, avant une éventuelle publication en ligne, en accès libre, dans le numéro 45 d’Iris.
Comité scientifique international
Lucian Boia – Université de Bucarest
Jean-François Chassay – Université de Québec à Montréal (UQAM)
Danièle Chauvin – Université Paris 4-Sorbonne
Fanfan Chen – Université de Taiwan
Claude Lecouteux – Université Paris 4-Sorbonne
Sibusiso Hyacinth Madondo – University of South Africa
Sergey Neklioudov – Université d’État des sciences humaines de Moscou
Jean-Bruno Renard – Université de Montpellier (Paul-Valéry)
Blanca Solares – Université nationale du Mexique
Barbara Sosien – Université Jagellonne de Cracovie
Claude Thomasset – Université Paris 4-Sorbonne
Philippe Walter – Université Grenoble Alpes
Koji Watanabe – Université Chuo de Tokyo
Jean-Jacques Wunenburger – Université de Lyon (Jean-Moulin)
Comité de lecture international
Anne Besson – Université d’Artois
Anna Caiozzo – Université d’Orléans
Marie-Agnès Cathiard – Université Grenoble Alpes
Estelle Doudet – Université de Lausanne
Claude Fintz – Université Grenoble Alpes
Sylvie Freyermuth – Université du Luxembourg
François Gramusset – Université Grenoble Alpes
Isabelle Krzywkowski – Université Grenoble Alpes
Lise Marzouk – Université Grenoble Alpes
Mercedes Montoro – Université de Grenade