L’art de l’installation a plus de cinquante ans. Il a modifié notre rapport à l’art en sollicitant le corps tout entier, en démontrant sa sensibilité à l’espace, à l’environnement, aux êtres vivants avec lesquels il est en constante interaction. Cette publication, issue de journées d’études organisées par l’équipe interuniversitaire Langarts en 2017, analyse cette modification de la perception induite par les installations à travers des approches théoriques et des œuvres devenues classiques ou emblématiques, de Carl Andre, Dan Graham, Jean-Michel Sanejouand, Philippe Parréno, ainsi que l’influence de cette forme d’art sur la musique. Elle examine également sa réception en Asie, révélant où elle entre en résonance avec les représentations et pratiques asiatiques anciennes, souvent associées au spirituel. L’articulation corps/espace/imaginaire est le point commun des différentes installations. Ces installations révèlent le chiasme entre le corps individuel et l’espace extérieur dans la représentation intérieure de l’expérience. Les textes témoignent du processus par lequel le voyage physique du corps du spectateur dans un espace matériel — parfois invisible — et ses composantes structurelles se déroulent dans le temps, comme une succession de micro-expériences.
Cette publication ajoute à la littérature existante un niveau d’analyse théorique, expérientielle et transculturelle qui la rend pertinente pour des domaines connexes tels que la philosophie, la psychologie, les études sociales, les études asiatiques. Elle a pour ambition de favoriser la prise de conscience de la rencontre active qui caractérise toute expérience de vie.

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