À quelques semaines de mon départ de l’ABES pour la direction de l’INIST-CNRS, mon trentième et dernier éditorial dans Arabesques est l’occasion de jeter un regard sur les sept années et demie que j’aurai passées à l’Agence.
Tout au long de ces années, j’aurai assisté à une mutation profonde de l’organisation de l‘enseignement supérieur et de la recherche, qui a fortement impacté les établissements et l’ABES :
- autonomie croissante des universités ;
- redéfinition du rôle du ministère ;
- début du rapprochement entre universités et organismes de recherche.
Pendant ces années, l’ABES s’est transformée en profondeur : ses missions se sont élargies, elle a connu un développement important de ses activités et de son périmètre, son rôle dans la mutualisation documentaire au-delà des seuls catalogues collectifs, sa mission d’origine, est largement reconnu. Surtout, elle a un cap, donné par son projet d’établissement à la construction duquel nous vous avons étroitement associés. Nous avons voulu faire de l’ABES une organisation avec vous, et non seulement pour vous, en conciliant la stratégie nationale définie par le ministère et les attentes émanant du terrain dans un nouvel équilibre qu’il a fallu inventer.
Si la liste des projets menés à bien est longue, nous avons aussi connu quelques échecs que nous ne vous avons pas cachés : l’analyse de leurs causes nous a permis de forger une doctrine sur le rôle de l’ABES qui devra continuer à guider son action : proposer à la fois des services finis (pour les établissements qui n’ont pas encore leur propre outil, pour les interfaces nationales) et des services bruts vous permettant de construire vos propres outils, traitements ou interfaces. Ce que nous appelons la stratégie du « cru et du cuit ».
Parmi les évolutions que je considère les plus marquantes, je citerai l’internationalisation de l’Agence qui a établi des relations de travail avec de nombreux partenaires étrangers dont vous mesurez les effets : adhésion à WorldCat – qui aurait été impensable il y a quelques années –, accords avec Google Scholar, Dart Europe, CERL (Consortium of European Research Libraries), JISC, etc. Autre évolution notable, son ouverture à la recherche à la fois par son intégration à des équipes de recherche, l’adaptation de ses outils aux besoins des chercheurs et le partenariat renforcé avec les organismes.
En partant le 1er juin, j’aurai pu mener à son terme la contractualisation entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et l’ABES, aboutissement institutionnel du projet d’établissement. Des chantiers ont été ouverts qui, tel le système de gestion de bibliothèque mutualisé (SGBM), objet du présent dossier, entraîneront de profonds bouleversements, peut-être aussi importants que la création du Sudoc.
Je tiens à rendre hommage à mes collègues de l’Agence qui m’ont si bien accueilli à mon arrivée en janvier 2006 et qui ont mis toute leur énergie et expertise à faire avancer les projets tout en assurant le fonctionnement quotidien d’applications et services de plus en plus nombreux. J’ai éprouvé un plaisir constant à travailler dans cette maison à la forte et attachante culture d’entreprise, réactive et innovante.
Si je quitte Montpellier, nos chemins continueront à se croiser car les projets en cours et ceux des prochaines années appelleront un partenariat renforcé entre l’enseignement supérieur et le CNRS, dans le cadre fourni par la Bibliothèque scientifique numérique.
Je vous remercie très sincèrement de la confiance que vous m’avez accordée tout au long de ces années.
