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Parlez-nous de vos fonctions actuelles ?

Je suis directeur adjoint du SCD de l’université de Cergy-Pontoise. Si certaines de mes missions sont très classiques (participation à la direction du service, évaluation des services, définition des objectifs...), d’autres sont liées à la structuration de notre réseau documentaire. Le SCD est composé de 10 BU, de Sarcelles, au nord de Paris à Antony, au sud, en passant par Cergy ou Saint- Germain-en-Laye, à l’ouest de l’Ile-de-France. Un des termes que nous maîtrisons donc le mieux est « réseau ». Développer et renforcer celui-ci est une de mes tâches principales. Nous essayons de créer une culture professionnelle commune, tout en laissant une grande autonomie aux bibliothèques et aux équipes. Si je devais résumer mes fonctions, je dirais que mon activité consiste à créer du lien entre les BU à travers la redéfinition de la politique documentaire, l’évolution de l’offre de service (formations, recherche, communication numérique) et à donner un sens commun à ce qui est entrepris dans les différentes bibliothèques.

 

 

Quelles sont les étapes qui vous semblent les plus importantes dans votre parcours professionnel ?

In principio, l’Enssib en 2003. J’ai intégré l’école à une époque où on pouvait encore réussir un concours sans connaître trop de choses aux bibliothèques. Je ne garde pas un souvenir ému de ma scolarité et des enseignements, mais je crois que je ne suis pas le seul dans ce cas… En revanche, c’est là où se forgent des amitiés et un réseau professionnel qui vous suivent tout au long de votre carrière. Mon premier poste de responsable de BU à Marseille, en 2005, a été un tournant. J’ai essayé de mettre en application tous les mots se terminant en « tion » que j’avais appris à l’Enssib : collection, organisation, gestion, évaluation, numérisation… J’ai enrichi mon vocabulaire à cette occasion : esprit d’équipe, projet partagé, rénovation (je ne l’avais pas appris, celui-ci). J’ai ensuite voulu parfaire ma maîtrise des acronymes : BDIC1 en 2010, qui était une BIU CADIST2, avant d’intégrer un LABEX3 et devenir Collex4. C’est sur ce poste que j’ai pleinement compris ce que recouvrait l’expression de « personnel scientifique ». À l’époque, je bricolais une thèse sur la Grande Guerre, je suis depuis devenu un petit artisan. Je n’ai toujours pas fini, mais j’avance.

À quand remontent vos premiers contacts avec l’Abes et dans quel contexte ?

Mes premiers contacts avec l’Abes remontent à 2005. Je coordonnais à cette époque un master 2 professionnel sur les métiers des bibliothèques, et j’avais sollicité le directeur de l’époque, Raymond Bérard, pour une intervention sur le rôle des agences bibliographiques. J’appréciais beaucoup M. Bérard depuis l’Enssib. J’étais aussi son binôme pour la correction de la note de synthèse du concours de bibliothécaire. J’ai assisté à sa formation pour les étudiants et j’ai encore enrichi à cette occasion mon vocabulaire : FRBR5, STAR6,... Seize ans après la chute du Mur de Berlin, on n’osait pas encore trop parler de RDA7.

Quels défis majeurs, d’après vous, aura à relever l’Abes dans les prochaines années ?

Je répondrai d’abord de manière très consensuelle : assurer et accompagner la transition bibliographique, indéniablement. Et moins ensuite : le second défi serait, selon moi, d’engager un processus de fusion avec le département des métadonnées de la BnF. Disposer de deux agences bibliographiques est juste une aberration…

Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?

La dimension humaine et l’esprit de coopération qu’on peut créer ! J’ai toujours eu la chance de travailler au sein d’équipes avec lesquelles il a été possible de discuter du fonctionnement de nos services et de la manière de les faire évoluer ensemble. C’est un mécanisme complexe à mettre en place, long (alors que le temps n’est pas forcément ce dont nous disposons le plus) mais qui n’a au final que des bénéfices.

Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?

La place prise par la communication aujourd’hui et les anglicismes qui l’accompagnent. Tout se passe comme si la forme était plus importante que le fond. Je trouve qu’on voit particulièrement cette tendance dans la manière dont sont construits les appels à projet. Cette oscillation entre la bureaucratisation et l’utilisation d’une novlangue se fait au détriment d’une perte de réflexion sur le sens de nos missions et la manière dont nous les accomplissons. Ce sentiment de fuite en avant m’exaspère.

Si l’Abes était un animal, ce serait ?

Un animal qui a réussi à survivre à toutes les évolutions que la nature lui a imposées : le pinson.

Votre expression favorite

« Courage, on les aura ». Philippe Pétain (celui de 1916, pas celui de 1940).

Notes

1 Bibliothèque de documentation internationale contemporaine, désormais La Contemporaine. Retour au texte

2 Bibliothèque interuniversitaire Centre d’acquisition et de diffusion de l’information scientifique et technique. Retour au texte

3 Laboratoire d’excellence. Retour au texte

4 Collections d’excellence pour la recherche. Retour au texte

5 Functional requirements for bibliographic records, Spécifications fonctionnelles des notices bibliographiques. Retour au texte

6 Signalement des STAR - Signalement des Thèses ARchivage. Retour au texte

7 Resource Description and Access, Ressources : description et accès. Retour au texte

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Citer cet article

Référence papier

Benjamin Gilles, « Portrait : Benjamin Gilles », Arabesques, 92 | 2019, 24.

Référence électronique

Benjamin Gilles, « Portrait : Benjamin Gilles », Arabesques [En ligne], 92 | 2019, mis en ligne le 01 décembre 2019, consulté le 19 juillet 2025. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=123

Auteur

Benjamin Gilles

Conservateur, Bibliothèques de l’université de Cergy-Pontoisebenjamin.gilles@u-cergy.fr

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