Une partie importante1 des documents numérisés par les bibliothèques en France n’est pas diffusée en ligne et repose sur des DVD et disques durs, dont la durée de vie est d’ailleurs limitée2.
En effet, les bibliothèques renoncent souvent à développer des plateformes de diffusion trop complexes3 et trop coûteuses en ressources financières et humaines4, d’autant que le résultat n’est pas toujours à la hauteur des attentes. Par ailleurs, Gallica, la plateforme de la Bibliothèque nationale de France, ne peut, à ce jour, offrir un débouché à ces bibliothèques et héberger les documents qu’elles ont numérisés, à cause d’un « workflow » adossé au seul catalogue de la BNF5.
Dans ces conditions, la mutualisation d’une plateforme semble pertinente ; elle permettrait, en effet, d’accroître la visibilité des projets de numérisation grâce à un volume cumulé de documents numériques6 et de limiter leur balkanisation. Par ailleurs, le caractère collectif de la plateforme serait susceptible d’en améliorer la qualité et d’en garantir la pérennité et ce, sans nuire à l’identité de chaque institution qui pourrait bénéficier de sa propre vitrine, de son nom de domaine, de son graphisme et de ses statistiques de consultation. Enfin, les coûts de développement et de maintenance pourraient ainsi être partagés. Un tel projet de mutualisation a tout d’abord été envisagé, à l’initiative de la bibliothèque Sainte-Geneviève, dans le cadre d’un groupe de travail informel de bibliothèques universitaires réunies pour conduire un « benchmarking », organiser des présentations de solutions logicielles et partager des synthèses en intranet. Un premier cahier des charges a ainsi été produit. Par la suite, le PRES, pôle de recherche et d’enseignement supérieur, Sorbonne-Paris-Cité7 a manifesté son intérêt pour le projet. Le cahier des charges a donc été revu et corrigé, en collaboration avec la bibliothèque de Sciences Po. La plateforme devrait voir le jour à l’été 20128. Elle pourra d’ailleurs être progressivement ouverte au-delà des bibliothèques du PRES.
Les fonctionnalités suivantes, en particulier, sont envisagées : encodage TEI (Text Encoding Initiative), correction participative du texte « océrisé », numérisation à la demande, vente d’impressions brochées à la demande... En attendant de conduire le développement de cette plateforme, la bibliothèque Sainte-Geneviève a décidé d’archiver ses fichiers de conservation sur les serveurs du CINES, le Centre informatique national de l’enseignement supérieur, et de diffuser les documents9 qu’elle numérise sur archive.org.
Cette solution de diffusion présente, en effet, les avantages suivants : bon référencement par les moteurs de recherche, forte visibilité, envergure internationale, site public, gratuité, EPUB (electronic publication) à la volée, liens pérennes ARK (Archival Resource Key), compatibilité RSS (Really Simple Syndication), Zotero, et pour finir, moissonnage par Gallica.
Bibliothèque Sainte-Geneviève
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Programme de numérisation. T 01 44 41 97 53
Mathieu Andro. mathieu.andro@univ-paris1.fr