Retour sur l’année 2010

DOI : 10.35562/arabesques.1838

p. 3

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éditorial

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2010 a vu le rôle de l’ABES évoluer : c’est l’année où les transferts de missions auparavant assurées par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche se sont concrétisés. L’Agence joue aujourd’hui un rôle de pilotage dans plusieurs domaines où elle se limitait auparavant à mettre en œuvre techniquement des décisions prises au niveau ministériel. Il convient de souligner que ces transferts de mission se sont accompagnés du transfert intégral des moyens humains et des budgets de fonctionnement correspondants. Ils avaient été minutieusement préparés en 2009 par l’ABES et la MISTRD dans toutes leurs dimensions : inventaire des dossiers concernés, déménagement des archives de Paris à Montpellier, préparation des recrutements, définition des dispositifs de coordination entre l’ABES et la MISTRD. Ces nouvelles missions ont été très rapidement opérationnelles comme en témoigne l’avancée des dossiers : financement des rétroconversions, engagement des négociations des conventions sur objectifs des centres régionaux du Sudoc-PS, travail avec Couperin sur le projet d’ERMS, ouverture du chantier RDA, etc.

Autre nouveau domaine investi : les licences nationales dont la négociation et l’acquisition ont été confiées à l’Agence. Cette nouvelle mission est un témoignage de reconnaissance de l’expérience acquise depuis plusieurs années par l’Agence dans l’ingénierie des groupements de commandes. En devenant opérateur de toute la chaîne d’acquisition et plus seulement du seul portage administratif et financier, l’ABES étend son domaine d’expertise en mettant en œuvre de nouvelles méthodes de négociation.

L’Agence poursuit dans la voie de l’innovation : le projet API Sudoc, commencé en 2009, a débouché sur des réalisations concrètes en 2010 avec de nouveaux services destinés aux professionnels : IdRef, exemplarisations en masse, suivi de Self Sudoc début 2011, qui rend les bibliothèques autonomes pour la production de certains produits dérivés. Des initiatives peu médiatisées car destinées aux professionnels mais qui sont véritablement innovantes car visant à développer de nouveaux services autour des données Sudoc en s’affranchissant des contraintes des progiciels historiques du Sudoc.

Ce travail de longue haleine, qui se poursuit en 2011, se situe dans une politique d’ouverture des données et d’interopérabilité : entre nos applications, entre celles-ci et les applications de l’enseignement supérieur et de la recherche. C’est dans ce sens que nous œuvrons, avec le LIRMM et le TGE Adonis, en poursuivant le projet SudocAd qui consiste à développer un prototype s’appuyant sur les technologies du web sémantique, capable d’enrichir des corpus de partenaires d’Adonis pour sa plateforme Isidore. Le web sémantique est un champ prometteur pour l’enrichissement des recherches documentaires que l’ABES a commencé d’investir. Elle continuera dans cette voie.

Innovation encore avec la poursuite du travail sur le portail des thèses. 2010 a été une année d’intense préparation dont les résultats tangibles, après le succès du nouveau Star en 2010, apparaîtront en 2011 avec l’ouverture de nouvelles applications : la stratégie de l’ABES pour la valorisation des thèses prend forme progressivement avec la mise en cohérence de son dispositif éclaté entre plusieurs applications appelées à converger.

L’ABES prépare l’avenir : c’est à l’automne 2010 qu’ont démarré les travaux de préparation du projet d’établissement 2012-2015 qui s’appuiera sur de multiples contributions, internes et externes. La création du conseil scientifique était prévue dans le projet 2008-2011 mais c’est dans la perspective de ce nouveau projet qu’il trouve tout son sens : il était indispensable que l’ABES s’ouvre au-delà des bibliothèques et puisse s’appuyer sur les contributions de chercheurs et d’experts étrangers pour penser son avenir.

Son avenir, l’ABES ne le conçoit pas sans une véritable stratégie internationale : dès 2006, elle a joué cette carte en nouant des partenariats, d’abord avec Google Scholar, suivi par le portail européen des thèses Dart Europe, par WorldCat, le CERL (dont le portail indexe Calames). Ces partenariats contribuent à améliorer la visibilité des données gérées par l’ABES. Chacun sait que la consultation des catalogues tend à régresser, d’où l’impérieuse nécessité de rechercher des partenariats et d’exposer nos données – celles produites par les bibliothèques – sur les grands moteurs de recherche.

Les partenariats, c’est toutefois en priorité avec les établissements de ses réseaux que l’ABES travaille à les approfondir : la concertation avec l’AURA est maintenant bien rôdée et l’ABES est impliquée avec d’autres partenaires sur plusieurs projets. À la différence de beaucoup d’organisations sœurs en Europe, l’ABES n’est pas un consortium : c’est un opérateur de l’État qui crée et gère des outils et services documentaires au bénéfice de la communauté des universités et de la recherche, dans le cadre d’une stratégie nationale. Un nouvel équilibre est en train de s’établir entre ces deux composantes, démontrant que mutualisation et action nationale sont bien compatibles.

Citer cet article

Référence papier

Raymond Bérard, « Retour sur l’année 2010 », Arabesques, 63 | 2011, 3.

Référence électronique

Raymond Bérard, « Retour sur l’année 2010 », Arabesques [En ligne], 63 | 2011, mis en ligne le 25 juin 2020, consulté le 29 mars 2024. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=1838

Auteur

Raymond Bérard

Directeur de l’ABES

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