Le centre régional du Système universitaire de documentation pour les publications en série, le CR du Sudoc-PS, (le CR 25) est l’héritier du centre régional 25 du CCN-PS (Catalogue collectif national des publications en série), depuis l’an 2000 et son intégration au Sudoc. Étant un CR francilien sa « région » est la Biologie animale et végétale. Il est abrité, tout NATURELLEMENT, par la bibliothèque centrale du Muséum national d’histoire naturelle – MNHN. En 2010, il regroupe 53 bibliothèques et centres de documentation, dont 30 sont déployés dans l’ILN1 098 (Muséum) du Sudoc, 3 sont déployés dans d’autres ILN, et 20 dépendent directement du CR.2
Neuf bibliothèques sont situées hors de Paris intra-muros, et il est nécessaire d’aller parfois en Seine-et-Marne ou dans les Yvelines. Le Muséum accueille des étudiants, mais ils ne sont pas l’unique public des bibliothèques du Muséum : elles reçoivent également des chercheurs et des particuliers justifiant de leur recherche. Le CR ne contient donc aucune bibliothèque universitaire stricto sensu, les seuls établissements d’enseignement étant des grandes écoles (Agro-Paris-Tech, École nationale vétérinaire d’Alfort, déployée dans l’ILN de l’université Paris-XII), et une école d’horticulture (École du Breuil).
Le responsable du CR assure la majorité du signalement des collections des bibliothèques du Muséum, en plus de celles du CR, et la centralisation des demandes de numérotation ISSN3 – Il importe de ne pas oublier de changer de login pour avoir toujours la bonne casquette.
Toujours verts
Le milieu des sciences naturelles se nourrit beaucoup d’articles de périodiques, car ils permettent, plus rapidement que les ouvrages, de diffuser les travaux scientifiques et d’authentifier la priorité d’une découverte ; leur signalement est donc primordial. Une étude récente sur la taxinomie (ou taxonomie)4 des amphibiens indique que 88 % des références bibliographiques se trouvent dans des périodiques.
Une publication décrivant une nouvelle espèce sera fort peu citée dans les années qui la suivent immédiatement, mais le sera par la suite et même un ou deux siècles après, la biologie étant une des disciplines où les descriptions anciennes restent pérennes.
Échanges & langues
L’échange de publications est une pratique très courante dans le milieu scientifique. Plusieurs bibliothèques du CR ont profité de cette politique pour constituer des fonds importants en provenance de France ou de l’étranger, tant en quantité, qu’en qualité ou rareté (monographies ou périodiques). Aux côtés de titres d’organismes prestigieux, on trouve des publications de sociétés savantes locales dont l’importance dans la recherche scientifique est à souligner, et ce, depuis le xixe siècle, période féconde pour la création de sociétés ou académies, d’abord agricoles puis naturalistes.
L’origine de certains documents conduit parfois à cataloguer dans des langues peu usitées. Mais en biologie, ce n’est pas un problème, puisque, pour un chercheur, le nom latin de l’espèce ou la présence d’illustrations dans l’article consulté suffiront, quels qu’en soient la langue ou l’alphabet. Remercions donc ici Madame ISO5, Monsieur KVK6 et Madame HELKA7. Sans oublier de signaler l’importance de la langue de l’éventuel résumé.
Évolution & biologie
Il arrive comme souvent que la présence de certains titres puisse paraître étrange dans des bibliothèques spécialisées en biologie. Mais s’il n’est pas nécessaire de tout signaler aveuglément, il importe de le faire en tenant compte des spécialités et de l’histoire de l’établissement concerné (mais qui donc a accepté ce don ?). S’il est gratifiant d’avoir des unica8 dans ses collections, il est toujours utile de pouvoir compter en cas de défaillance sur des collections de secours, même éloignées. Dans les bibliothèques parisiennes, la place commençant à manquer, le signalement doit servir de base à des plans de conservation partagée et de désherbage.
Nicolas Maréchal (1753‑1802) Couagga / Equus quagga L, Gm 1793‑1794 / Aquarelle sur vélin Collection des vélins du Muséum, vol. 72, fol. 93
© Bibliothèque centrale du MNHN, Paris, 2010
Aujourd’hui l’existence de nombreux titres électroniques permet en principe une visibilité plus rapide des publications, condition nécessaire à la recherche. On peut avoir une impression de grand écart avec les publications imprimées, parfois confidentielles, mais cela fait partie de la même volonté de mettre à la disposition des lecteurs tous les outils nécessaires à leur recherche. Le Muséum n’étant pas seul dépositaire de publications « biologiquement » animales ou végétales, il importe de poursuivre la prospection vers de nouveaux établissements ou organismes ; la formation permettra de dégager du temps à consacrer à cette autre attribution des CR du Sudoc-PS pour donner une image plus juste du paysage documentaire biologique francilien.
Du Jardin du Roy à la biodiversité
La bibliothèque centrale du Muséum a bénéficié de confiscations révolutionnaires, de dons importants, et profite toujours, depuis 1802 et la création des premières publications du Muséum (Annales), de l’activité éditrice de l’établissement pour acquérir par échange de nombreux titres parfois difficiles à obtenir ; cette source d’acquisition représentant encore en quantité la plus grande source d’acquisitions parmi les quelque 2 000 titres de périodiques vivants reçus. La bibliothèque centrale du Muséum est depuis longtemps familière avec les catalogues collectifs.
En effet, bibliothécaire en chef du Muséum, Léon Bultingaire, lui-même auteur d’un Inventaire des périodiques scientifiques des bibliothèques de Paris (1924‑1939) a organisé, dès les années 1930, un catalogue collectif des bibliothèques du Muséum. La bibliothèque a d’autre part longtemps accueilli les réunions annuelles des centres régionaux du CCN-PS (Catalogue collectif national des publications en série).
Elle est le siège de la direction des bibliothèques et de la documentation du Muséum (créée en 2001), maître d’œuvre de la politique documentaire de l’établissement.
Le portail des bibliothèques du Muséum – Mussi – permet, entre autres, de consulter les catalogues, le fonds iconographique (où l’on trouve la collection des vélins du Muséum inaugurée au xviie siècle), les périodiques en ligne (7 000 titres en 2010) et bases de données, l’archive ouverte HAL-MNHNa. Elle abrite une importante collection de manuscrits (plus de 10 000), la bibliothèque faisant partie du premier cercle de déploiement dans CALAMES – Catalogue en ligne des archives et des manuscrits de l’enseignement supérieur.
La bibliothèque centrale est, depuis 1982, centre d’acquisition et de diffusion de l’information scientifique et technique (CADIST) pour la botanique, la zoologie, la biologie végétale et animale et, depuis 2006 pour la paléontologie et la préhistoire.
Elle fait partie des pôles associés de la Bibliothèque nationale de France, pour des domaines bien précis des sciences naturelles. Elle participe également au projet BHL-Europe, volet européen de Biodiversity heritage library, qui prévoit de numériser et de diffuser le plus largement possible des documents ayant trait à la biodiversité. Les négociations sont en cours pour intégrer le réseau STAR – Signalement des thèses électroniques, archivage et recherche.
a. HAL : Hyper article en ligne.
