Les quatre de 2010 ce sont les quatre établissements qui, ayant intégré le Système universitaire de documentation, y sont « déployés » cette année ; à savoir l’École des mines de Nantes, l’École supérieure de commerce Bretagne-Brest, Mines-ParisTech et l’Université Paris-Sorbonne-Abou Dhabi. Leurs bibliothèques vous sont présentées ci-après.
À l’EMN
L’école des mines de Nantes, dirigée par Stéphane Cassereau, forme des ingénieurs généralistes en génie des systèmes industriels.
Elle mène des recherches en étroite liaison avec l’industrie au travers de ses cinq départements d’enseignement et de recherche dans les domaines des sciences et technologies de l’information, des sciences de l’énergie, de l’environnement et des déchets, de l’environnement nucléaire et de ses technologies associées.
Le centre de documentation de l’école des mines de Nantes a pour mission principale la mise à disposition des élèves et des personnels de recherche (enseignants chercheurs, ingénieurs de recherche, doctorants…) d’un fonds documentaire et des ressources électroniques répondant à leur besoin. Le fonds documentaire, géré par le logiciel Koha comprend plus de 11 000 notices de monographies, d’ouvrages collectifs, de rapports et de thèses.
L’équipe (3,4 ETP) est constituée de quatre personnes, dont trois documentalistes et une assistante.
Les documentalistes ont aussi une mission de formation des utilisateurs et un rôle d’appui documentaire pour les élèves, les chercheurs, le service des relations avec les entreprises : veilles spécifiques, aide à la recherche documentaire et à la gestion bibliographique.
Les périodiques de l’école des mines de Nantes, une centaine d’abonnements, sont signalés dans le Système universitaire de documentation pour les publications en série (Sudoc-PS) depuis plusieurs années.
En déployant son catalogue dans le Sudoc, le centre de documentation de l’école des mines de Nantes va ainsi élargir le partage de ses collections en espérant que cette mutualisation profitera, par sa spécificité, aux membres du réseau.
Nathalie Fontaine
Pour en savoir plus :
http://www.emn.fr/z-de/portail-doc/
ETP: Équivalent temps plein
L’infothèque de l’ESC Bretagne-Brest
800 étudiants, 150 intervenants
L'école supérieure de commerce Bretagne-Brest, dirigée par Gérard Gimenez, a été créée en 1962 par la chambre de commerce et d’industrie de Brest dans le cadre du CELIB (Comité d’études et de liaisons des intérêts bretons) avec pour but de promouvoir le développement économique de la Bretagne et de former des cadres performants dans cette région.
Membre de la Conférence des Grandes Écoles, l’ESC dispense un enseignement supérieur consacré au management des entreprises et propose 9 formations : de bachelor (niveau Licence) au master (ESC Grandes Écoles et mastères spécialisés), en formation initiale et continue.
Les 800 étudiants inscrits sur l’ensemble des cursus sont encadrés par 30 professeurs permanents, 150 intervenants professionnels accrédités et 30 personnels administratifs.
Les axes de recherche des enseignants-chercheurs portent, entre autres, sur l’entrepreneuriat, le management des organisations artistiques et culturelles, et la performance des organisations.
L’école héberge dans ses locaux l’association Produit en Bretagne qui rassemble près de 200 entreprises bretonnes ainsi que l’incubateur du même nom, créé en 2006, dans lequel mûrissent 11 projets innovants de création d’entreprise.
En janvier 2009, l’école crée un nouveau campus à Vannes dans les locaux de l’ICAM (Institut catholique d’arts et métiers), école d’ingénieurs généralistes.
Au cœur de l’établissement, l’infothèque occupe une place centrale dans l’organisation.
Avec une plage d’ouverture de 54 heures par semaine, les trois professionnelles de l’information qui composent l’équipe, accueillent et forment les différents publics : étudiants et enseignants principalement.
Le fonds se compose de 8 000 ouvrages dédiés à l’entreprise et à son environnement auxquels se rajoutent les 7 000 livres numérisés de la bibliothèque digitale Cyberlibris ScholarVox, 160 abonnements à des revues françaises et étrangères, plusieurs centaines de cahiers de recherche.
Les différentes bases de données s’orientent vers l’information « marchés » (Xerfi 700 et Market-Line) et la recherche en sciences de gestion (ABI Complete).
L’agrégateur de presse Factiva ainsi que les annuaires d’entreprises Kompass France et Monde complètent l’ensemble de l’offre accessible à distance.
Le SIGB (Système intégré de gestion de bibliothèque) utilisé est Superdoc Premium.
L’indexation des documents se fait avec le thesaurus Delphes, mais 2010, l’année du déploiement dans le Système universitaire de documentation, s’accompagnera par la prise en main et l’utilisation de Rameau comme langage unique d’indexation.
Depuis la rentrée 2007, l’infothèque fait partie intégrante de l’enseignement de la filière ESC Grandes Écoles avec un cours de « méthodologie de la recherche documentaire » suivi de séances de travaux pratiques.
La fonction de formation se confirme chaque jour davantage et occupe une place grandissante.
La veille représente une autre facette des activités de l’infothèque ; plusieurs centaines de mots clés ont été recensés auprès des différents acteurs de l’école : enseignants, direction, entreprises de l’incubateur afin d’affiner les besoins informationnels et y répondre le mieux possible.
Présente sur Twitter depuis novembre dernier (http://twitter.com/InfothequeBrest), l’infothèque entend bien améliorer la visibilité de son offre et réfléchit à la cinquième version de son site web jusqu’à présent accessible en interne.
Valérie Le Roux
Le fonds de l’infothèque :
• 8 000 ouvrages
• 7 000 livres numérisés
• 160 abonnements
À Mines-ParisTech : des bibliothèques sous influence
Aujourd’hui réparties sur quatre sites, les bibliothèques de l’école s’apprêtent à retrouver la cohérence originelle d’une bibliothèque spécialisée, unique et organisée, telle que l’ont conçue nos prédécesseurs il y a deux siècles. Et, comble du paradoxe, c’est l’ère du virtuel qui semble offrir cette seconde jeunesse. Sur le champ des possibles, la bibliothèque de Mines-ParisTech saura trouver sa voie dans les années qui viennent.
⏺ L’influence de l’Histoire
Des fonds patrimoniaux et des fonds spécifiques s’affichent.
L’École nationale supérieure des mines forme, depuis sa création en 1783, des ingénieurs de très haut niveau capables de résoudre des problèmes complexes dans des champs très variés. Première école en France par son volume de recherche contractuelle, Mines-ParisTech, dirigée par Benoît Legait, dispense une importante activité de recherche orientée vers l’industrie. Ses domaines de recherche s’étendent de l’énergétique aux matériaux, en passant par les mathématiques appliquées, les géosciences et les sciences économiques et sociales. La bibliothèque, considérée comme l’un des quinze centres de recherche de l’école, accompagne tout naturellement ces thématiques depuis l’origine. Des collections spécialisées se sont étoffées au fil du temps à la faveur de voyages, de dons ou encore d’acquisitions, comme les plus récentes du pôle associé à la BNF en géologie. D’abord unique, la bibliothèque s’installe en 1816 dans un bâtiment historique du xviiie siècle, l’Hôtel de Vendôme, à Paris, boulevard Saint-Michel. Puis, le fonds est scindé vers 1975 pour rejoindre la nouvelle bibliothèque de Fontainebleau dans les anciennes « Écuries royales ».
Enfin, deux centres de documentation situés respectivement à Évry et à Sophia-Antipolis assurent un service de proximité, contemporain et très orienté vers les domaines de recherche de ces sites. Ils ont un rôle pivot et une fonction sociale sur les sites distants des autres bibliothèques et connaissent bien les besoins du chercheur et du doctorant au quotidien.
⏺ L’influence des réseaux
Des fédérations d’identités et d’intérêts scientifiques se mettent en place.
Placée sous la tutelle du ministère de l’industrie, l’école collabore avec les autres écoles des mines dans le cadre du GEM – Groupe des écoles des mines.
Elle est également membre fondateur d’un groupement de grandes écoles, dans le cadre de la création d’un pôle de recherche et d’enseignement supérieur, le PRES ParisTech, qui rassemble 12 des plus grandes écoles d’ingénieurs et de management parisiennes.
Tous les centres de documentation travaillent de concert sur différents éléments de la future politique documentaire. Une nouvelle identité se dessine peu à peu, sans jamais renier les racines de chaque institution.
La bibliothèque de Mines-ParisTech privilégie aussi la numérisation d’éléments caractéristiques du fonds patrimonial, tant parisien que bellifontain, dont la spécificité vient en complément des numérisations d’autres grandes institutions pour enrichir le serveur national Gallica tout en mettant en valeur l’institution. Le Journal et les Annales des mines ont ainsi été numérisés de leur origine en 1794 jusqu’en 1900. Ces travaux soulignent la valeur d’un fonds patrimonial assez remarquable en chimie, géologie, mines et métallurgie, qui possède son public propre, le plus souvent universitaire. À ce titre, la bibliothèque patrimoniale de Mines-ParisTech complète et renforce les autres institutions de Paris, comme le Conservatoire national des arts et métiers, la médiathèque de la Villette, la « faculté » de pharmacie, l’Observatoire et la BNF, sur un territoire de proximité qui facilite grandement les recherches des chercheurs.
⏺ L’influence de « l’esprit » d’anticipation dès 2010
La préfiguration de nouveaux services débute par la modernisation et l’ouverture des outils documentaires.
Le contexte de la bibliothèque (la proximité avec le monde économique) la prédispose à chercher l’innovation et à étudier les évolutions d’usages que nous pouvons connaître dans le vaste monde de l’enseignement supérieur. Des travaux de collaboration sont enclenchés avec d’autres bibliothèques du PRES sur des sujets divers comme les Ebooks.
Le catalogue du fonds, géré depuis plusieurs années sous le logiciel libre Koha, a fusionné depuis un an les documents des quatre implantations ; il est accessible librement sur l’internet et moissonné par Google ; il change de version actuellement.
L’entrée en production dans le Système universitaire de documentation est, quant à elle, pour le début de ce deuxième trimestre 2010.
La bibliothèque numérique contemporaine est désormais stabilisée ; elle sera prochainement complétée par un portail documentaire plus novateur que l’actuel site (refonte complète entre juin et novembre 2010).
La bibliothèque a mis en place, depuis six mois, avec la direction des recherches de l’école, un outil de valorisation de la production scientifique de l’établissement. Cette démarche faisait suite aux travaux d’harmonisation des affiliations à l’échelle de l’école dans un premier temps. Les publications des chercheurs sont désormais accessibles sur HAL-Mines, portail inauguré en mars 2010, en même temps que celui de ParisTech et d’autres établissements du PRES. Son impact est très étudié. Le choix de l’utilisation de Star (Signalement des thèses électroniques, archivage et recherche) est d’ailleurs lié à ce portail.
Enfin, 2010 est également une année charnière de réflexion pour l’offre documentaire souhaitée par les écoles dans le cadre du futur campus d’excellence de Palaiseau.
Clothilde Zur Nedden
http://bib.mines-paristech.fr
http://www.bib.ensmp.fr/
http://hal-ensmp.archives-ouvertes.fr/
4 sites, 400 000 documents imprimés
Une cartothèque, des journaux de voyages, les Annales des Mines 6 600 revues en ligne en texte intégral 40 000 ressources bibliographiques en ligne
Entraînement aux tests de langues en ligne
Une BU d’Abou Dhabi
La bibliothèque universitaire de l’Université Paris-Sorbonne-Abou Dhabi
L’Université Paris-Sorbonne-Abou Dhabi, ouverte en octobre 2006, a inauguré son campus neuf le 6 décembre 2009. Employé à temps partiel à la bibliothèque, Abdourahmane Diallo est un étudiant guinéen en troisième année de licence de lettres modernes ; il nous présente la bibliothèque d’une université francophone d’un type inédit.
Vue de la bibliothèque de l’Université Paris-Sorbonne-Abou Dhabi
Sur l’île de Reem, à côté d’Abou Dhabi, la route entoure le campus, avec ses différents immeubles reliés à l’atrium central : salles, grand auditorium, bibliothèque, administration, cafétéria.
Actuellement, 500 étudiants sont inscrits. Parmi eux, les Émiriens ou Émiratis sont encore minoritaires ; en effet, les pays du Golfe ont une culture marquée par l’influence anglo-saxonne. L’ouverture d’une université francophone dans cette région est paradoxale. Cependant il ne faut pas sous-estimer le poids de la francophonie dans un cercle géographique beaucoup plus large et l’attrait des Émirats sur tout cet ensemble régional. Une partie de la population est intéressée par une offre d’enseignement supérieur du plus haut niveau, francophone ou anglophone. Les Émiratis sont cependant majoritaires dans le programme préparatoire de 18 mois d’apprentissage intensif du français avant de pouvoir s’inscrire en licence après examen. 50 nationalités sont présentes dans cette université très internationalisée.
La bibliothèque est le bâtiment au design le plus étudié.
On y pénètre par un vaste hall d’accueil ouvert sur un étage en mezzanine. Un grand escalier découpé en plusieurs paliers monte à cet étage. L’ensemble fait honneur à la réputation du nom de la « Sorbonne ».
Depuis plus d’un an, je travaille plusieurs heures par semaine dans la bibliothèque où je suis chargé de la cotation des sciences sociales après une formation spécialisée intensive. J’ai entendu l’équipe des professionnels parler souvent de cet équipement pendant la phase de programmation. Ces locaux permettent d’offrir un grand confort aux usagers et une capacité de stockage en libre accès de 200 000 volumes. Ils s’étendent sur 4 500 km2. 55 000 volumes ont été acquis depuis trois ans.
Le prêt, avec des stations de prêt en libre service, est entièrement géré par RFID (Radio Frequency Identification) – automatisation simplification du prêt et retour en bibliothèque. 350 revues sont reçues en 2010.
La majorité des collections est en français, langue principale d’enseignement. Des publications en anglais sont également disponibles, surtout pour les besoins documentaires des masters. L’arabe et les autres langues enseignées en L.E.A. (allemand, espagnol, italien) sont également représentées. En outre, la bibliothèque offre un fonds d’apprentissage du français à destination des étudiants non francophones.
Pour développer l’enseignement supérieur, Abou Dhabi, capitale des Émirats Arabes Unis, nation de sept émirats fédérés, a souhaité la création, en 2006, d’une université suivant le modèle français, en association avec Paris-Sorbonne (Paris-IV), qui apporte un nom prestigieux – mais aussi l’implantation, en 2009, de l’Université de New York. La première promotion comptait 159 étudiants, dans six licences traditionnelles de Paris-IV (philosophie, littérature française, histoire, géographie, histoire de l’art, L.E.A.) et la bibliothèque possédait 8 000 volumes.
Puis, le droit, les sciences politiques et l’économie ont été ajoutés en association avec Paris-Descartes (Paris-V) ; des masters ont été créés en urbanisme, en droit international, en commerce international, langue française appliquée à l’air earabophone, métiers de musées et marketing avec le CELSA (Centre d’études littéraires et scientifiques appliquées) – Grande école rattachée à Paris-IV, le CELSA mène des recherches et dispense des formations en journalisme, communication, marketing, publicité et ressources humaines.
La bibliothèque de l’Université Paris-Sorbonne-Abou Dhabi est donc directement concernée par ces disciplines.
Abdourahmane Diallo et Guillaume Niziers