À Clermont-Ferrand, les activités culturelles universitaires ont débuté en 1965 avec la création de l’association Musique Université (MU), du Théâtre universitaire clermontois (TUC) et du Cercle cinématographique universitaire de Clermont (CCUC). La naissance de ces associations témoigne d’une volonté forte des étudiants d’animer les campus, de promouvoir et de s’investir dans des actions culturelles variées au travers de pratiques exigeantes.
Les trois associations, soutenues par le CROUS1, la ville de Clermont-Ferrand et le ministère de la Jeunesse et des sports, se regroupent en 1978, au sein du collectif culturel universitaire. Le CCUC s’émancipera progressivement de l’université pour devenir Sauve-qui-peut le court métrage, association à l’origine du festival qui participe aujourd’hui à la renommée internationale de Clermont-Ferrand. Musique Université et le TUC connaissent ensemble la consécration en 1979 avec la représentation de Don Giovanni de Mozart, qui fait la une du journal Le Monde. Par la suite, Maurice Fleuret, directeur de la musique et de la danse au ministère de la Culture, propose une mission au sein des universités clermontoises afin d’étudier la mise en place d’un service musical.
En 1984, les universités créent un service : le service interuniversitaire d’activités artistiques.
Dans le cadre de la politique nationale éducation-culture, une convention cadre tripartite est signée en 1989 entre l’Université d’Auvergne, l’Université Blaise-Pascal et le ministère de la Culture : c’est le début d’une collaboration institutionnelle entre les universités clermontoises et la DRAC2 Auvergne, laquelle a depuis toujours soutenu et stimulé l’action culturelle universitaire avec efficacité et constance. Cette convention marque également la naissance de l’actuel Service-Universités-Culture (SUC)3 – service interuniversitaire administrativement rattaché à l’Université Blaise-Pascal – et l’intégration d’une véritable politique culturelle dans les contrats quadriennaux signés par les deux universités avec l’État.
Le SUC dispose actuellement d’un effectif de huit personnes rémunérées, auxquelles il faut ajouter les cinq enseignants et enseignants chercheurs, responsables de secteur et directeur, et une soixantaine de professionnels de la culture extérieurs à l’université (Cf. http://www.univ-bpcler-mont.fr/SUC/index1.html).
Opérette LES P’TITES MICHU d’André Messager produite par le Service-Universités-Culture
Orchestre et chorale universitaires et troupe Tréteaux du Cabot Teint - Avril 2005
Crédit photo : Évelyne Ducrot
Production, diffusion, sensibilisation
Engagement, bénévolat, équipes de travail, réalisation, incitation à la fréquentation d’équipements culturels, confrontation avec le public, choix, plaisir, échanges… Telles sont les valeurs que souhaite véhiculer le SUC à travers ses actions. Il contribue, par ses ateliers de pratique amateur, par la proposition d’une assise humaine et sociale plus large et par l’acquisition de savoir-faire exigeants, à la construction du parcours citoyen des jeunes en les accueillant sans exigence de niveau préalable. Il leur apporte une confrontation d’expériences, de techniques et d’approches artistiques avec les professionnels de la culture.
Chaque intervenant propose des thèmes pour son atelier, en lien avec son univers artistique ainsi qu’avec le travail de sa compagnie ou de sa troupe et de ses recherches scéniques ou plastiques.
Les étudiants conçoivent et produisent ensemble un projet dans les contraintes artistiques imposées. Ils deviennent alors les membres d’une troupe constituée pour la saison.
A+U+C
Le Service-Universités-Culture est membre fondateur de l’association Art+Université+Culture, dite A+U+C, née en mai 1990 de la volonté de plusieurs militants de l’action culturelle universitaire, qui souhaitaient mutualiser leurs connaissances et leurs compétences afin de promouvoir et d’aider la diffusion de la culture dans l’enseignement supérieur4.
Les objectifs d’A+U+C sont multiples. Sa vocation est de faciliter l’information et la concertation des différents acteurs qui animent ce mouvement. En fédérant les services culturels présents dans les établissements d’enseignement supérieur et dans les CROUS, elle vise à servir d’interface et de relais entre le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, celui de la Culture et de la Communication, les universités et les partenaires culturels.
Le Maître de Santiago - Henry de Montherlant - par la troupe Tréteaux du Cabot Teint Avril 2007
Crédit photo : Évelyne Ducrot
A+U+C entend aujourd’hui se positionner comme un pôle de ressources majeur pour ses divers interlocuteurs nationaux.
L’association met en place des commissions thématiques sur les enjeux de la politique culturelle en milieu universitaire et le rôle des services culturels ; elle organise également des journées techniques et institutionnelles ainsi que des journées nationales de réflexion où sont conviées toutes les personnes et structures concernées par les problématiques abordées. Ces manifestations donnent lieu à la publication d’actes, dont les plus récents sont : Pensez(r) les politiques culturelles universitaires, La mission culturelle de l’université au XXIe siècle, Tout au long de la vie : éducation ? formation ? culture ?
