8 heures
Les bibliothécaires ne sont pas encore arrivés mais, déjà, le personnel de service, la gérante de la cafétéria et le concierge sont à leur poste. Le libraire de la Maison de la Presse vient livrer les huit quotidiens. Quelques minutes plus tard, c’est au tour de l’agent du service postal de déposer sur la banque d’accueil le courrier du jour avec, bien entendu, son lot de revues et autres hebdomadaires.
Quand la bibliothécaire responsable du secteur périodique prend son service à 8 heures 30, la « presse » attend déjà sur son bureau installé au cœur de l’espace actualités. La journée démarre par le bulletinage des quotidiens et des revues. Deux agents de la médiathèque vont se partager les tâches nécessaires à l’équipement de ces supports avant de les mettre à la disposition du public.
À Agde, les usagers de l’espace « Actualités » sont tout particulièrement privilégiés. Le service est ouvert 7 jours sur 7 (excepté le dimanche matin). C’est le secteur avec l’amplitude d’ouverture la plus large : 52 heures par semaine contre 34 heures pour l’ensemble des autres secteurs de la médiathèque.
9 heures 30
Il faut s’activer. L’espace ouvre officiellement à 10 heures mais dès 9 heures 30, les premiers lecteurs arrivent. On pourrait les appeler les « lecteurs du matin », ils tiennent à être les premiers. Il s’agit d’un public essentiellement masculin et pour la majorité retraité. L’actualité est largement commentée, souvent un peu trop bruyamment et il est nécessaire de leur rappeler que l’on se trouve dans un lieu public.
Sur les vingt fauteuils disponibles dans cet espace large et lumineux, vont également s’installer des stagiaires en formation continue, qui patientent une revue dans les mains, dans l’attente d’un rendez-vous avec la coordinatrice du Grét’App, organisme de formation présent dans les locaux de la Maison des Savoirs.
Après le bulletinage, certains titres sont catalogués directement dans la base informatique de la médiathèque. Ainsi, une dizaine de revues, en conservation totale, est dépouillée, indexée et interrogeable sur l’OPAC ou directement en ligne via le site Internet de la ville. Ce traitement intellectuel peut prendre une demi-journée pour « Les Annales du Midi », une demi-heure pour « La documentation photographique ».
11 heures
Vers 11 heures, l’espace atteint un premier pic de fréquentation. Le lieu remplit alors pleinement sa fonction de convivialité propre aux bibliothèques de lecture publique. La dimension sociale d’un tel espace, implanté en cœur de ville, prend ainsi tout son sens dans cette commune de 24 000 habitants.
12 heures
Vient un autre public. Il est en recherche d’informations mais aussi de calme. Il s’approprie complètement le lieu tandis que, dans le même temps, les services de prêts et multimédia vont fermer jusqu’à 14 heures. Ce sont des personnes actives qui profitent, durant leur pause méridienne, des ressources offertes.
Après-midi
L’après-midi laisse place à un public plus féminin qui vient consulter sur place mais aussi emprunter à domicile les magazines de son choix. Sur les 600 visiteurs que la Maison des Savoirs accueille chaque jour, une centaine de personnes environ fréquentera tour à tour l’espace « Actualités ». Près de 1 200 revues sont empruntées chaque mois (sachant qu’un abonné peut emprunter – à l’exclusion du dernier numéro et des quotidiens consultables sur place – jusqu’à 5 revues pendant 3 semaines).
Pendant quelques instants, un groupe d’adolescents vient perturber les lecteurs mais le calme revient vite.
« Toutes les chauffeuses sont occupées, je reçois un coup de fil d’un habitant d’un village voisin qui souhaite savoir si nous possédons toujours le numéro de janvier de « 60 millions de consommateurs ». Ma collègue en poste au bureau de renseignements m’adresse des lycéens qui recherchent des documents sur « le rôle du père ». Je vais pouvoir répondre à leur question en utilisant la base de données CD-Rap qui va m’orienter sur un numéro de la revue « sciences humaines ».
La médiathèque de la Maison des Savoirs participe en effet au dépouillement partagé de périodiques, qui alimente la base de données CD-Rap (répertoire d’articles de périodiques dépouillés collectivement par 50 BU et BM). La recherche se fait en ligne sur Internet.
À Agde, quatre titres sont dépouillés pour CD-Rap : « Les Cahiers du cinéma », « Le Monde de l’Éducation », « Les Clefs de l’Actualité » et « Historia ». Cet outil de coopération est souvent utilisé en réponse aux demandes des collégiens et lycéens qui effectuent des recherches sur des sujets d’actualités. La base de données BPI Doc est également largement sollicitée.
Internet étant devenu un outil supplémentaire et incontournable pour des recherches sur la presse, le site web de la Maison des Savoirs propose dans son espace « Actualités » un lien direct sur chacun des titres proposés à ses usagers. Nous sommes début novembre et il est temps d’archiver, comme en chaque début de mois, les quotidiens du mois précédent. Ce travail est prépondérant dans l’organisation du service, les quotidiens étant conservés 5 ans. Pour les revues, certains titres sont en conservation totale, d’autres pour une durée déterminée (2 ans minimum).
La Maison des savoirs, à Agde dans l’Hérault.
Photo : Christophe Capelier.
Gérer un espace actualités, c’est aussi gérer une ligne budgétaire, à savoir 15 % du montant total du budget d’acquisition de la médiathèque, 25 % du budget du pôle adulte. La prise en charge administrative de la grande majorité des abonnements a été confiée à la société EBSCO, ce qui allège considérablement le travail de gestion des quelque 200 titres proposés à la Maison des Savoirs.
Le secteur actualités, c’est aussi relever au quotidien la liste de tous les articles évoquant Agde et les communes de la communauté d’agglomération Hérault-Méditerranée.
La vie du service s’articule encore autour de l’animation d’une équipe dynamique de trois agents, tous polyvalents sur les autres activités de la médiathèque, ainsi que la participation aux réunions de direction et aux systèmes d’évaluation du service.
La journée s’écoule avec des personnes qui passent ou s’arrêtent. Comme ce lecteur d’origine indienne qui vient régulièrement consulter les derniers articles parus sur son pays dans « Courrier International ». Ou cet autre qui souhaite consulter un numéro du « Midi-Libre » du mois dernier qu’il faudra aller chercher en réserve. Ou encore cette dame qui arrive toujours en fin d’après-midi et à qui il est difficile de faire comprendre que c’est bientôt l’heure de la fermeture.
L’espace « Actualités » reste le lieu où l’on s’attarde pour lire le journal local ou la revue que l’on aime bien parcourir sans pour autant l’acquérir, mais aussi pour échanger quelques mots avec des amis retrouvés ou avec les bibliothécaires…
« J’apprécie beaucoup de travailler dans cet espace où je me sens proche du public. J’ai vraiment le sentiment que la présence humaine y optimise encore davantage les relations et le service offert aux usagers. »