Le projet Datacc accompagne les chercheurs en chimie et physique à la gestion de leurs données et les sensibilise aux solutions permettant d’améliorer la traçabilité des travaux scientifiques, leur reproductibilité et l’efficacité de la recherche.
L’implication dans le dispositif CollEx-Persée d’un gros service commun de la documentation (SCD) scientifique comme celui de Lyon 1 permet d’apporter un éclairage complémentaire à celui des SHS sur les besoins et pratiques des chercheurs et de faire émerger des projets de services innovants, sur la gestion des données en particulier, qui renouvellent les notions de corpus et matériaux pour la recherche.
L’expérience acquise par Lyon 1 en tant que Cadist (Centre d’acquisition et de diffusion de l’information scientifique et technique) – en chimie et pharmacie – et les efforts menés tout au long des 20 dernières années pour s’adapter aux évolutions du paysage informationnel de l’enseignement supérieur et de la recherche lui permettent de répondre à la double ambition du GIS CollEx-Persée pour les établissements du réseau.
En premier lieu, il répond à l’ambition de bibliothèques qui développent des collections d’excellence et en facilitent l’accès et l’usage par les chercheurs. En rassemblant en quelques pôles de conservation identifiables des collections de revues auparavant partielles et dispersées, le Plan national de conservation partagée des périodiques en Chimie, déployé au sein d’un réseau de 23 bibliothèques piloté par le SCD Lyon 1, offre une carte documentaire beaucoup plus cohérente et lisible pour les chercheurs.
Articulé aux collections d’excellence labellisées, le service de fourniture de documents à distance du SCD Lyon 1 a été récemment modernisé afin d’améliorer leur référencement et d’en optimiser l’accès. Le déploiement d’une solution de fourniture dématérialisée de documents, acquise en 2018 sur des crédits CollEx-Persée, permet une transmission électronique dans la journée de l’article demandé par le chercheur. L’obtention du document est d’autant plus aisée et rapide qu’en tant que membre de WorldShare Interlibrary Loan, le service peut se fournir auprès de plus de 10 000 bibliothèques, en même temps qu’il dessert les communautés scientifiques des 63 pays du réseau. L’acquisition de ressources électroniques de niche en licence nationale représente un autre volet de cette stratégie de développement de collections hybrides aisément accessibles aux chercheurs, auquel le SCD Lyon 1 a récemment contribué en tant que responsable scientifique du projet d’achat des archives de revues en chimie chez Bentham Science Publisher.
Trouver les solutions électroniques pour une meilleure gestion des données de la recherche
En second lieu, la vision de CollEx-Persée est celle de bibliothèques développant des services documentaires répondant aux nouveaux besoins des chercheurs en tant qu’utilisateurs d’information scientifique et producteurs de données et de résultats de recherche. L’élaboration du projet Datacc en 2019 en est le reflet : au-delà de l’accompagnement à la rédaction de plans de gestion de données, problématique de plus en plus prise en compte par les services à la recherche des bibliothèques universitaires, le projet s’est ancré autour de la sensibilisation des chercheurs aux outils scientifiques permettant le traitement, l’analyse et la mise en forme des données, avant leur potentielle ouverture. Les expériences sont encore, le plus souvent, décrites dans un cahier de laboratoire papier, dont la nature même du support ne permet pas une réutilisation optimale du contenu. L’un des axes centraux du projet a donc consisté à repérer les solutions électroniques assurant une meilleure préservation de ce savoir-faire scientifique, dont le contenu détaillé ne figure pas dans les publications académiques. Un accompagnement est proposé aux chercheurs pour organiser leur cahier de laboratoire à l’échelle de leur équipe au sein d’une instance numérique partagée.
Un signalement des entrepôts disciplinaires en chimie et en physique a également été publié sur le site Datacc.org, accompagné de notices permettant de mieux cerner la politique de chaque plateforme. Enfin, une réflexion est menée sur les biais de publication conduisant à l’absence de partage des données issues d’expériences scientifiques infructueuses, communément désignées sous le vocable de « résultats négatifs » Une enquête1 a été menée en ce sens afin d’identifier, notamment, l’intérêt scientifique et l’appétence des communautés pour la création d’une plateforme consacrée à la diffusion de ce type de résultats.