Avec le printemps qui pointait, l’équipe d’Arabesques s’est dit qu’était venu le temps de présenter un tableau coloré et sensible des activités nouvelles qui occupent les bibliothèques de l’ESR, leurs partenaires et leurs utilisateurs.
Le choix s’est porté sur les humanités numériques, dont le développement est spectaculaire en France, notamment depuis l’énoncé du « Manifeste des Digital Humanities »2 en 2010. Ces portraits choisis ne veulent pas dresser un panorama exhaustif mais plutôt impressionniste, qui témoigne des acquis, des évolutions récentes et des perspectives à venir dans le domaine des humanités numériques en France. L’article inaugural d’Olivier Le Deuff permet de les replacer dans un contexte international. Comme le dit Marie Carlin dans son article consacré au BnF DataLab, « Si les humanités numériques transforment profondément le travail des chercheurs, elles modifient tout autant le métier des professionnels des bibliothèques. Introduire les humanités numériques dans la bibliothèque est un défi qui nécessite à la fois de nouvelles compétences (...) et de nouvelles infrastructures en termes d’espaces et d’équipements ».
De plus en plus de bibliothèques s’associent à des équipes de recherche, à des groupes d’étudiants avancés, ou recrutent des professionnels disposant des compétences nécessaires à ces nouvelles activités. Comme un courant inverse, de plus en plus d’équipes de recherche s’approprient les vastes corpus de documents et de données constitués autour des grands catalogues et de réservoirs numériques de plus en plus variés, déployés par les centres documentaires. Le mouvement s’étend, et ce sont aujourd’hui les métadonnées produites par les réseaux de l’Abes – notices bibliographiques et d’autorité, qui deviennent fréquemment une matière première pour les humanités numériques.
Gageons que les articles de cette nouvelle livraison d’Arabesques vous donneront envie d’en savoir plus et de participer, si ce n’est pas encore le cas, au grand mouvement numérique qui transforme les sciences humaines et sociales.
Ce numéro est aussi l’occasion de saluer nos collègues de la médiathèque de l’Institut français du Proche-Orient qui maintiennent leur activité dans des conditions très difficiles à Damas, Beyrouth, Amman et Erbil.
Bon courage à toutes et tous, là-bas, ici, ailleurs...
