L’année 2001 voit la naissance du Système universitaire de documentation qui intègre et remplace, pour les bibliothèques universitaires, les trois réseaux précédents SIBIL France, OCLC et BN Opale. Il doit amener la participation progressive de tous les établissements documentaires d’enseignement supérieur français à un catalogue collectif unique, permettant le partage des données et donnant une forte visibilité à la richesse de leurs fonds documentaires. Pour cette réalisation ambitieuse, l’ABES va mettre en place de nouvelles organisations de travail, visant l’homogénéisation des pratiques de traitement des documents et le développement d’une culture professionnelle commune. C’est dans ce contexte que s’effectue la création de l’AURA, l’Association des utilisateurs de l’ABES, impulsée par les membres actifs des réseaux précédents et destinée à assurer les relations entre l’ABES et ses utilisateurs.
L’AURA souhaite « contribuer à la réflexion de l’ABES en représentant le point de vue des établissements notamment par l’évaluation des produits et services existants, des avis sur la tarification, des propositions d’amélioration et d’évolution, des suggestions de nouveaux produits et services, l’expression des besoins des utilisateurs en matière de formation et d’information. »
Elle se présente ainsi comme l’héritière des associations d’utilisateurs des réseaux antérieurs mais surtout comme le relais privilégié de l’ABES pour favoriser l’émergence d’une culture de réseau nationale fondée sur de nouvelles bases.
Premières années d’activité
L’AURA promulgue ses statuts en décembre 2001. Son fonctionnement s’appuie sur un conseil d’administration réunissant quatre catégories de membres :
- les membres de droit représentant l’ABES, la Conférence des présidents d’université, la sous-direction des bibliothèques et de la documentation, actuelle SDBIS, et l’ADBU ;
- les représentants des établissements alimentant la base de données bibliographiques ;
- les autres utilisateurs ;
- les membres honoraires.
L’Assemblée générale réunit tous les établissements adhérents. Le conseil désigne en son sein un bureau pour une durée de deux ans.
Les établissements répondent « présent » et adhérent massivement à l’AURA dès sa création.
Les premières années d’activité de l’AURA accompagnent les problématiques de développement du réseau et de mise en œuvre de circuits de travail coopératif. Elle intervient sur les questions de tarification, sur la participation des établissements, organise des journées d’études en coopération avec l’ABES.
Parallèlement, l’AURA s’efforce, notamment dans la période plus récente, de mener des études prospectives susceptibles de nourrir la réflexion collective et les activités de l’ABES. Il faut citer à ce titre l’étude réalisée par l’équipe précédente de l’AURA avec l’aide de la société Six et dix et le soutien de la sous-direction des bibliothèques et de l’information scientifique sur la question du prêt entre bibliothèques, le PEB, dont les résultats ont été présentés à la dernière assemblée générale.
Aujourd’hui et demain
Les évolutions de l’AURA suivent naturellement celles de l’ABES. Un réseau en pleine extension, le développement de nouveaux produits et services, l’accès aux publications électroniques constituent aujourd’hui les problématiques majeures auxquelles l’ABES est confrontée, et sur lesquelles il importe que l’association représentative des établissements donne son avis.
Le nouveau conseil d’administration et le nouveau bureau de l’AURA, élus en juin et juillet 2006, ont pris la mesure de ces enjeux et des actions à engager dans cette perspective. Ils souhaitent accompagner l’ABES dans la nouvelle étape de développement qui se dessine actuellement. Arrivé à maturité, le catalogue est devenu un produit de notoriété nationale et internationale indiscutable par l’importance de son contenu comme par la forte cohérence nationale qu’il incarne. Jusqu’où doit-on poursuivre son extension ?
Les nouveaux partenaires amènent d’autres types de documents, publications « jeunesse » des IUFM, littérature grise des centres de recherche, dépouillement des périodiques… Faut-il tout inclure dans le Sudoc ?
La question des relations à établir avec les pays francophones comme la participation de certaines bibliothèques françaises à l’étranger sont également à considérer. Il faut réfléchir au nouveau périmètre du réseau, aux bénéfices comme aux charges induites par son élargissement, étudier les incidences sur la propriété des notices. Le devenir des nouveaux produits est également en question comme les inflexions à donner aux services existants tels que le PEB.
Débattus au sein du nouveau conseil, ces sujets ont été retenus au programme de 2007.
D’autres pans des activités de l’ABES, comme l’évolution du portail et la prise en compte des ressources électroniques seront étudiés dans un second temps.
L’AURA a donc décidé la mise en place de groupes de travail sur trois axes majeurs :
- Tarification du PEB ;
- Périmètre du réseau ;
- Propriété des notices.
Ils associent des membres du bureau et du CA, des interlocuteurs de l’ABES et peuvent s’adjoindre les collègues des établissements susceptibles de s’y investir. Le conseil d’administration a prévu de doter les groupes de travail des moyens de fonctionnement indispensables, ainsi que d’une aide en personnel. La refonte du site de l’AURA doit assurer une large diffusion des activités en cours et faciliter les échanges. Les conditions de mise en route sont donc réunies.
En une période charnière, qui confronte l’ABES et son réseau à de nouveaux enjeux, souhaitons que l’AURA puisse contribuer à guider et soutenir cette grande entreprise collective.
